"Des stades bondés aux jeunes filles et garçons imitant les célébrations de l’attaquante australienne Sam Kerr, les footballeuses récoltent enfin les honneurs qu’elles méritent", a déclaré la directrice de la division du Football féminin, Sarai Bareman, dans son allocution au deuxième Convention de la FIFA sur le Football Féminin. Dans un discours poignant, Sarai Bareman a déclaré que les footballeuses bénéficiaient désormais d’une notoriété équivalente à leurs homologues masculins, y compris chez les petits garçons. "Les petites filles ont enfin des héroïnes qui leur ressemblent. Les petits garçons portent le maillot de leur joueuse préférée et écrivent leur nom sur des pancartes confectionnées à la maison. On peut le voir dans les stades à chaque match" a-t-elle expliqué. "Et ces noms ne sont pas ceux de (Cristiano) Ronaldo ou (Lionel) Messi, mais ceux de Marta, (Alexia) Putellas, (Lucy) Bronze, (Alex) Morgan, (Yui) Hasegawa, (Hannah) Wilkinson ou (Nouhaila) Benzina. Il n’y a plus à s’en étonner : c’est du football, un point c’est tout !" Et d'ajouter : "Des petits garçons exécutent des sauts périlleux dans leur jardin en imitant Sam Kerr, sans savoir à quel point leurs parents sont fiers d’eux."

Pour elle, cela n’est qu’une manifestation parmi d’autres du fait que la perception du football féminin a radicalement changé grâce à cette compétition. "La vision du football féminin au sein de la population a beaucoup évolué en 2023", souligne-t-elle. "En 2023, le monde entier a compris ce que cela signifiait de ‘repousser les limites’. Offrir aux joueuses l’exposition qu’elles méritent, remplir les stades, battre des records – plusieurs tombent chaque jour dans cette compétition – faire tomber les barrières et montrer à chaque fillette, chaque petit garçon du monde entier que l’on peut vivre du football." En référence aux difficultés rencontrées dans le passé par les pionnières du football féminin, Sarai Bareman a déclaré que cette page était tournée.

"Pendant des années, nous avons sollicité des gens qui n’étaient pas intéressés et qui ne souhaitaient pas investir, négligeant ce qui, pour nous, paraissait tellement évident", se souvient-elle. "Notre heure est venue. L’heure n’est pas aux ‘je vous l’avais dit’, mais aux ‘sourions et profitons-en’." "Petites, on nous disait que les femmes ne pourraient pas vivre du football. Mais aujourd’hui, 736 joueuses ont vu leur vie changer à jamais grâce à cette Coupe du Monde Féminine de la FIFA™. On nous disait que personne ne regarderait, mais à chaque heure du jour ou de la nuit, des millions de gens ont allumé leur télévision aux quatre coins de la planète." En conclusion, Sarai Bareman a appelé les présidents et secrétaires généraux des associations membres à faire confiance à leurs spécialistes du football féminin, mais aussi à ‘déployer leurs antennes’ dimanche lors de la finale de l’épreuve reine 2023.

"Soyez attentifs aux vibrations à l’intérieur du stade, réfléchissez à la puissance de ce mouvement culturel et à ce qu’il peut apporter dans votre pays. Cela va au-delà du football. Demain vous le ressentirez et comprendrez ce que je veux vous dire", a-t-elle ajouté. Sarai Bareman a également évoqué le pouvoir fédérateur unique du ballon rond : "Pour ce qui est de rassembler les gens, d’aider les femmes et les jeunes filles à s’épanouir, et d’offrir un terrain d’expression propice à l’évolution de la société, la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ n’a pas d’équivalent."