Le projet "Football de base" figure depuis longtemps parmi les priorités de la Fédération chilienne de football (ANFP). Les récents succès de la Roja et la Coupe du Monde U-17 de la FIFA ont suscité des vocations de joueurs et de techniciens en terres andines.

C'est ainsi que 240 filles et garçons âgés de 6 à 12 ans et issus de 14 clubs avaient rendez-vous avec 30 formateurs le 30 octobre 2015 dans le complexe sportif du Parc La Araucana, au sud-est de Santiago, pour clore le stage de formation d'entraîneurs organisé sous l'égide du programme d'héritage de la FIFA.

"Les enfants et les formateurs qui sont ici incarnent l'avenir du football chilien", souligne Mauricio Marqués, instructeur du programme Football de base de la FIFA, en montrant les jeunes venus au festival. Si l'apprentissage technique est un enjeu essentiel, le projet entend également promouvoir l'intérêt pour le football et jeter les bases d'une formation solide des jeunes et des techniciens. À cet égard, le message est clair. "Le plus important à cet âge, c'est qu'ils se passionnent pour le football", estime-t-il.

Les activités pratiques ont donc consisté en une série de parcours d'habileté technique et tactique sur une douzaine de mini-terrains, afin d'améliorer les aptitudes des filles et des garçons.

Marqués a profité de l'occasion pour souligner l'excellent niveau des éducateurs chiliens, qui seront bientôt prêts à organiser régulièrement ce type d'activités formatrices et à les généraliser dans toutes les régions du Chili, ce qui renforcera le programme de football de base : "Je suis surpris, mais cela explique en grande partie les performances actuelles du football chilien, commente l'instructeur brésilien. Nous avons bien plus progressé que prévu. Nous avons rencontré des techniciens qui sont aussi professeurs d'éducation physique et des joueurs possédant des connaissances très pointues en football".

Populariser le football Luis Ramírez, directeur du Développement technique de l'ANFP, a travaillé toute sa vie dans la formation, d'abord au Club Deportivo Universidad Católica, puis au sein de l'organe directeur du football chilien. "Autrefois, les joueurs apprenaient à jouer dans la rue, sur de petits espaces, comme ceux du festival", remarque-t-il en observant les exercices du bord du terrain.

Cette forme traditionnelle d'initiation au ballon rond s'est pratiquée pendant des générations avant de tomber dans l'oubli. "Bien sûr, les enfants jouent au football, mais de façon très décousue. Ils tapent dans la balle de temps en temps, ils apprennent des uns et des autres, ils sautent des étapes. Il faut systématiser l'apprentissage", insiste Ramírez, qui assure la coordination hebdomadaire de plus de 150 matches féminins et masculins dans tout le pays.

Les stages de football de base peuvent servir de référence pour réguler le passage du niveau amateur au niveau junior, puis professionnel. "La problématique majeure est la popularisation du football. Grâce au programme de football de base, les enfants, les entraîneurs et les parents savent comment travailler dès le début", poursuit Ramírez.

De nombreux cadres techniques des clubs d'affiliation des jeunes participants assistaient au festival. Ils étaient d'accord dans une large mesure avec l'idée de renforcer la base. "La FIFA déploie de gros efforts pour trouver de nouvelles méthodologies. Le football chilien doit se moderniser à l'aide de ce type d'activités", affirme Carlos Pedemonte, responsable technique des divisions inférieures de Colo-Colo.

Chili 2015, source d'inspiration L'impulsion donnée par la compétition phare des moins de 17 ans et les activités liées au programme d'héritage de la FIFA viennent simplement conforter les objectifs du football chilien. "Il reste beaucoup de travail en termes d'expansion, constate Ramírez. Nous devons ouvrir plus de pépinières, assurer une bonne formation dès les catégories les plus jeunes et développer le football féminin."

Si ces projets se concrétisent, où en sera le football chilien dans dix ans ? "Nous devrions obtenir de bons résultats à l'avenir si nous parvenons à populariser le football chez les plus jeunes", conclut le formateur chilien.

La dernière journée du festival Football de base a laissé l'image inoubliable d'enfants et de formateurs rayonnants de joie sur une photo de groupe, tandis que les familles se pressaient aux alentours, impatientes d'entendre les anecdotes des futurs Alexis, Vidal et autres Bravo, mais aussi des émules en herbe des Allende, Mazuela ou Leiva, dont la combativité et l'intensité ont nourri le volcan en éruption du football chilien.