mercredi 22 avril 2015, 09:55

Meinert veut passer en mode majeur

Le Canada est un pays qui sourit à Maren Meinert. L'année dernière, l'entraîneur de 41 ans y a remporté la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, offrant ainsi à l'Allemagne son troisième titre dans cette catégorie, après ses sacres en 2004 et 2010. Depuis son triomphe à domicile lors de l'édition 2010, Meinert compte parmi les meilleures techniciennes de la planète. Par son travail, elle contribue à former les jeunes talents qui plus tard constitueront le noyau dur de l'équipe A allemande.

"Nous accordons beaucoup d'importance à la qualité de notre collaboration et faisons en sorte d'utiliser les mêmes méthodes que l'équipe nationale", explique-t-elle au micro de FIFA.com. "Il y a un fil rouge entre les équipes espoirs et l'équipe A. Nous travaillons main dans la main du haut vers le bas mais aussi du bas vers le haut. Les joueuses font ce chemin avec nous, sans rencontrer de réels problèmes d'adaptation. Il est essentiel à mes yeux que nous ayons un objectif similaire, une philosophie commune du football et que tout le monde y mette du sien."

L'autre aspect important du travail de Meinert, c'est l'assiduité dans le travail et la conviction que le football féminin allemand peut aller encore plus loin, qu'il y a encore des progrès à faire. "C'est la seule manière de rester dans la course", asure-t-elle. "Nous avons conscience que d'autres nations sont meilleures dans certains domaines. Nous faisons en sorte de combler notre éventuel retard."

L'offre supérieure à la demande De nombreuses joueuses ont ainsi atteint les sommets grâce à Meinert. Sans Celia Sasic, Alexandra Popp ou encore Dzenifer Maroszan, l'équipe de la sélectionneuse Silvia Neid ne serait peut-être pas ce qu'elle est aujourd'hui. Dans les rangs des championnes du monde U-20 2014, certaines joueuses pourraient leur emboîter le pas et embarquer une seconde fois pour le Canada. C'est par exemple le cas de Sara Däbritz, titulaire lors du match de préparation contre le Brésil. "Nous échangeons et la sélectionneuse donne ensuite son avis", indique Meinert. "Certaines joueuses seront sans doute présentes lors de la préparation, il faudra voir ensuite si elles arrivent à s'imposer. L'équipe A est actuellement en pleine transition. Il y a énormément de jeunes joueuses talentueuses et l'offre est donc peut-être supérieure à la demande. Il revient à chacune de faire la différence."

Quant faire de l'Allemagne l'une des favorites de la phase finale qui débutera le 6 juin prochain au Canada, la championne du monde de 2003 se montre prudente, mais pas inquiète. "Il me semble que les équipes qui signent habituellement de beaux parcours dans les tournois espoirs ont toutes leurs chances...", juge-t-elle. "Outre le pays hôte dont il faut toujours se méfier, pour moi, huit pays vont se disputer le titre".

Parmi elles, l'Allemagne fait figure de prétendant évident au vu de son palmarès, de sa première place au Classement Mondial Féminin, et de son réservoir de talent. "Les équipes allemandes sont traditionnellement fortes, et notre sélection s'est qualifiée haut la main", rappelle-t-elle. "Mais c'est loin d'être une évidence. Le succès de cette équipe pendant la Coupe du Monde dépendra de nombreux facteurs. Il y a beaucoup de bonnes joueuses en Allemagne. Mais c'est aussi le cas dans d'autres pays. Nous espérons que l'équipe A aura autant de chance que la sélection U-20 et qu'elle vivra elle aussi une grande Coupe du Monde", conclut la sélectionneuse U-20, qui  portera peut-être bonheur à ses compatriotes puisqu'elle sera sur place en tant qu'assistante de Silvia Neid.