lundi 14 mars 2016, 11:26

Caicedo : "Le triomphe contre l'Argentine est historique"

****C'est la révélation des qualifications sud-américaines pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™. Lui, personnellement, tout comme sa sélection. Felipe Caicedo, pour avoir marqué à ce jour quatre buts en autant de matches, ce qui lui permet d'occuper la tête du classement des meilleurs buteurs du tournoi préliminaire ; et l'Équateur, pour être contre toute attente leader de ces qualifications avec 100% de victoires, ce dont aucune autre équipe ne peut se vanter dans l'épreuve.

Le puissant attaquant de 28 ans qui, après des expériences dans six autres pays, a retrouvé la Liga et évolue actuellement à l'Espanyol de Barcelone à la recherche d'une compétitivité qui tire le meilleur de son talent, analyse en exclusivité pour FIFA.com la recette du succès de la Tricolor. Le buteur est totalement sincère : "Nous non plus, nous ne nous y attendions pas".

Felipe, comment expliquer l’étincelante forme de l’Équateur actuellement ? Pour être honnête, nous ne nous attendions pas à ce que tout soit aussi parfait. Ce sont des qualifications très difficiles, très compétitives, si bien que gagner quatre matches consécutifs, cela ne faisait définitivement pas partie de nos plans. D'habitude, l'Équateur est une équipe forte à domicile, et nous nous appuyons là-dessus, mais cela s'est passé encore mieux que prévu. Nous sommes très heureux et nous espérons continuer comme ça.

Qu'est-ce qui a changé par rapport aux autres fois pour pouvoir obtenir ces victoires à l'extérieur ? Cela passe par la mentalité. Gustavo Quinteros est arrivé au poste de sélectionneur, avec de nouvelles idées, des concepts clairs et une attitude offensive. Ce qu'il essaie de mettre en place est adapté aux caractéristiques des joueurs équatoriens et cela nous met plus à l'aise. C'est sa proposition d'aborder les matches sans se demander si nous étions à domicile ou en déplacement qui nous permet d'être à la première place. Évidemment, le groupe compte aussi. Cela fait longtemps que nous jouons ensemble. Nous avons déjà disputé une Coupe du Monde et les qualifications pour Afrique du Sud 2010. Nous nous connaissons comme si nous étions une famille. Ça aide.

À quel moment avez-vous ressenti que l'Équateur était capable de réussir de belles choses dans ces qualifications ? À partir du triomphe contre l'Argentine, sans aucun doute. Ce fut quelque chose d'incroyable, d'historique. Nous n'avions jamais gagné là-bas. Les mots me manquent pour décrire ce que j'ai vécu là-bas, avant, pendant et après la rencontre. C'est le plus beau match qu'il m'a été donné de disputer à ce jour avec la sélection.

Comment le public a-t-il accueilli cette victoire ? Les gens étaient évidemment enchantés, mais eux aussi ont leur part de responsabilité dans cette victoire ! Les supporteurs nous ont aidés depuis le début, d'abord en faisant le voyage jusqu'en Argentine. Quasiment un tiers du stade était équatorien ! Cela nous a aidés à frapper un grand coup, contre l'une des meilleures équipes du monde. Ce fut un gros soutien pour commencer les qualifications comme nous l'avons fait.

Est-il possible de continuer à ce rythme, avec des victoires ? Les deux prochains matches seront compliqués : contre le Paraguay à domicile et la Colombie à Barranquilla. Nous devons être réalistes. Notre idée reste d'être forts à domicile. Nous nous sommes qualifiés pour deux Coupes du Monde en gagnant tous nos matches à la maison et en grappillant des points à l'extérieur. Ce que nous avons réussi jusqu'ici nous aide, mais la clé sera toujours les matches à domicile.

Pour battre la Colombie sur son terrain, faudra-t-il encore une performance historique ? La Colombie est un adversaire très compliqué, avec des joueurs qui ont un niveau impressionnant. Ils ont fait une grande Coupe du Monde, et nous savons que c'est un énorme défi d'aller les affronter devant leur public. Cela dit, nous allons jouer ce match pour le gagner, comme nous l'avons fait jusqu'ici depuis le début de ces qualifications. J'espère que nous y parviendrons. Et nous ne devrons surtout pas sous-estimer le Paraguay, notre premier adversaire de cette double journée. Une victoire à la maison serait un bon tremplin pour ce deuxième match, en déplacement.

Sur le plan personnel, vous avez marqué quatre buts en quatre matches et occupez la tête du classement des buteurs. Quel a été le déclencheur de votre excellente forme avec l'Équateur ? C'est un mélange de facteurs. En premier lieu, le groupe y a contribué. Nous sommes plus matures et expérimentés, nous nous connaissons très bien et cela aide mes coéquipiers à anticiper mes déplacements. De mon côté, j'essaie de profiter des occasions. Je sens que l'heure de l'Équateur est venue et la mienne aussi. J'ai marqué dans tous les matches et j'espère continuer comme ça, en gardant mon calme, mais sans perdre ma concentration sur le terrain.

Est-ce important de retrouver la confiance, après un Brésil 2014 où vous n'aviez pas réussi à marquer ? Avez-vous une revanche à prendre de ce point de vue ? Oui, bien sûr. C'est valable non seulement pour moi, mais aussi pour quelques autres en sélection. Nous sommes arrivés au Brésil avec beaucoup d'ambition, mais les résultats n'ont pas été au rendez-vous. Dans mon cas, c'était dû à un championnat très compétitif (il jouait alors à Al-Jazira, aux Émirats Arabes Unis**) et cela explique en partie ma méforme au Brésil. Mais je ne veux pas prendre cela comme excuse. Pour rien au monde ! Aujourd'hui je suis en train de prendre une revanche. Le fait de ne pas atteindre les huitièmes de finale a été très dur, car c'est quelque chose que l'Équateur avait déjà réussi. J'aurai une autre revanche à prendre à Russie 2018.

Vous avez joué en Russie, au Lokomotiv Moscou. Cela vous ferait-il plaisir de revenir dans ce pays avec vos coéquipiers de la sélection ? Oui, j'en serais ravi. La Russie est un vrai pays de football. Les gens y sont passionnés, les stades sont toujours pleins. Ça va être un très beau Mondial, et si nous avons l'opportunité de nous qualifier, ce sera très émouvant pour moi. C'est le pays qui m'a ouvert les portes de l'Europe. J'y ai de bons amis. J'espère que nous y arriverons.