vendredi 15 janvier 2016, 07:49

De Jong : "Les Pays-Bas doivent redevenir une équipe"

Pour Luuk de Jong, les derniers mois de l'année 2015 ont été marqués par des fortunes diverses. Avec le PSV Eindhoven, il a créé la sensation en rejoignant la phase à élimination directe de la Ligue des champions de l'UEFA aux dépens de Manchester United. Avec les Pays-Bas en revanche, la course à la qualification pour l'UEFA EURO 2016 a tourné à un fiasco inattendu. Difficile en effet d'imaginer que ce Championnat d'Europe nouvelle formule, avec 24 participants au lieu de 16, se déroulera sans les Oranjes, deuxièmes puis troisièmes des deux dernières Coupes du Monde de la FIFA™.

Mais cette crise est peut-être l'occasion de repartir sur de nouvelles bases pour une nouvelle génération, qui pourra notamment compter sur De Jong. À 25 ans, l'attaquant aborde la seconde partie de la saison dans la peau du meilleur buteur d'Eredivisie, avec 14 réalisations en 16 apparitions. De Jong a également trouvé le chemin de filets en Ligue des champions face au VfL Wolfsbourg et au CSKA Moscou.

Une belle revanche après des passages ratés au Borussia Mönchengladbach et à Newcastle. Aujourd'hui, c'est avec joie et ambition qu'il raconte le présent et évoque le futur avec FIFA.com.

Luuk, avec votre qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions et vos nombreux buts, cette saison dépasse-t-elle vos attentes ? Je n'irais pas jusque-là. Nous sommes une équipe ambitieuse et nous avons toujours eu pour objectif d'aller en huitièmes de finale, même si nous savions que ce serait compliqué. Il en va de même pour moi. Tout se passe bien cette saison pour le moment, mais je l'ai abordée sereinement et avec l'intention de marquer beaucoup de buts, d'être un membre important de l'équipe. J'avais le sentiment que nous étions capables de réaliser une belle saison. J'étais en forme et en confiance. Bien sûr, le fait que je me sente chez moi au PSV m'aide énormément. Quand vous êtes bien dans votre peau, ça se ressent toujours sur le terrain.

Quelle a été la clé de votre réussite jusqu'à présent ? Nous avons toujours cru en nous et notre parcours à domicile a été essentiel. Quand vous gagnez chez vous, vous mettez toutes les chances de votre côté. Nous avons vraiment bien joué et livré des performances très intéressantes. Nous sommes difficiles à battre et ce sera de nouveau un facteur important au prochain tour contre l'Atlético de Madrid. Le match aller sera à domicile et il faudra faire un résultat pour aborder le retour dans les meilleures conditions.

Après quelques années passées en Allemagne et en Angleterre, votre arrivée au PSV vous a-t-elle donné un nouvel élan ? C'était en tout cas une très bonne décision. Tout ne s'est évidemment pas passé comme je l'aurais souhaité en Allemagne ou en Angleterre et ça restera forcément une déception. Mais j'ai eu la chance de pouvoir signer dans un club comme le PSV et la saison dernière s'est très bien déroulée, avec le titre en championnat et une deuxième place au classement des buteurs derrière Memphis Depay. Dès mon arrivée, j'ai retrouvé le sourire.

La forme affichée avec le PSV vous a également permis de vous installer en équipe des Pays-Bas. Malgré les résultats décevants, appréciez-vous ce retour sur la scène internationale ? C'était l'un de mes principaux objectifs en arrivant au PSV et je suis très heureux d'avoir pu l'atteindre. Mais les résultats n'ont pas été à la hauteur et repenser à notre échec dans les qualifications pour l'EURO me fait toujours mal. Toute l'équipe va en souffrir jusqu'à ce que l'EURO soit terminé et qu'on puisse se tourner vers la Coupe du Monde en Russie.

La génération qui a fait tant de merveilles en 2010 et 2014 semble aujourd'hui proche de la sortie. Existe-t-il le sentiment, parmi les jeunes joueurs, de devoir saisir cette opportunité et remettre la sélection sur la voie du succès ? On en parle évidemment entre nous. L'équipe qui a disputé la finale de la Coupe du Monde en 2010 se fait vieille et c'est à nous, les jeunes, de prendre nos responsabilités et de montrer que nous pouvons la remplacer. Il reste encore de très bons joueurs, bien sûr, mais c'est vrai qu'il est temps pour une nouvelle génération de reprendre le flambeau et d'aller de l'avant. Le plus important est de redevenir une équipe. C'est comme cela que nous avons obtenu nos meilleurs résultats. C'est primordial, parce que nous ne sommes pas un grand pays et nous devons donc nous reposer sur notre unité. Nous arrivons toujours à sortir de bons joueurs et si nous sommes capables de retrouver cette unité, alors nous pourrons retourner au sommet.

La qualification manquée pour l'EURO est-elle surtout due à un manque de cohésion dans l'équipe ? Ce n'était pas le seul facteur. Quand les choses se passent mal, il n'y a jamais qu'un seul problème. Il y en a eu d'autres, conjugués à des erreurs individuelles qui nous ont coûté des points. Mais c'est le genre d'erreurs qui arrivent tout le temps dans le football. L'essentiel, c'est de se serrer les coudes pour rattraper la faute du coéquipier. Il faut que nous revenions à ça. Être une équipe et se battre les uns pour les autres, se faire confiance sur et en dehors du terrain. C'est primordial si nous voulons connaître de nouveaux succès.

Vous avez évoqué vos expériences mitigées en Allemagne et en Angleterre. Avec le recul, pensez-vous avoir choisi les mauvais clubs ? Avant de me chercher de mauvaises excuses, je dois commencer par balayer devant ma porte et très franchement, peut-être que je n'étais pas prêt et que je n'ai pas fait ce qu'il fallait. En Allemagne, je n'ai eu que la première saison pour faire mes preuves et puis je me suis blessé. Peut-être que je serais revenu plus fort parce que je m'étais acclimaté au championnat, mais on ne m'a jamais redonné ma chance. C'est parce que je ne jouais pas que je suis parti à Newcastle, qui avait toujours été intéressé par mes services. Mais même si j'avais très envie de bien faire, j'ai été aligné au milieu. Je pense toujours au collectif et j'essaye de faire ce qu'on me demande de faire, mais je n'ai jamais pu prouver mes qualités. Je suis attaquant, c'est dans la surface que je m'épanouis.

Siem, votre frère aîné, joue aujourd'hui à… Newcastle. Êtes-vous déçu de ne pas avoir pu le retrouver là-bas et, de manière générale, de ne jamais avoir pu évoluer dans la même équipe que lui au cours de votre carrière ? Nous avons toujours rêvé de jouer ensemble, mais ça n'a encore jamais pu se faire, c'est vrai. Newcastle a fait le choix de ne pas renouveler mon prêt, donc ce n'est pas vraiment de mon fait. Mais ma signature au PSV m'a été très bénéfique, je ne peux pas me plaindre. J'espère que Siem et moi aurons une autre opportunité dans le futur.