mardi 19 janvier 2016, 18:03

Lahm, de Lothar au Qatar

Philipp Lahm n'oubliera jamais l'image de Lothar Matthäus soulevant le trophée de la Coupe du Monde de la FIFA™ avec l'Allemagne à Italie 1990. Vingt-quatre ans plus tard, Lahm faisait le même geste dans le légendaire stade du Maracanã après la victoire de la Mannschaft sur l'Argentine en 2014. Mêmes équipes, même score, même conséquence : l'Allemagne championne du monde.

"La première fois que j'ai suivi le tournoi la télé a été en 1990", se souvient Lahm, au micro de www.sc.qa. "Je venais d'avoir six ans et par chance, l'Allemagne a été championne du monde cette année-là. Ce fut une merveilleuse expérience pour moi et un souvenir mémorable. Les matches étaient incroyables et dans cette équipe d'Allemagne, il y avait pas mal de joueurs de tempérament."

Lahm en est également un. Il a fait la pluie et le beau temps d'Allemagne de 2004 à 2014 cumulant 113 capes. Le natif de Munich a ensuite choisi de ne se consacrer plus qu'à son club de coeur, le Bayern Munich, qu'il n'a quitté que deux ans entre 2003 et 2005 pour une pige au Vfb Stuttgart. En parlant de départ, celui de son entraîneur Pep Guardiola, prévu pour la fin de la saison, est loin de laisser indifférent l'arrière latéral...

"J'ai eu pas mal de très grands entraîneurs, des Allemands comme Ottmar Hitzfeld, Felix Magath, Jupp Heynckes, et des étrangers comme Louis Van Gaal, Pep Guardiola aujourd'hui et ensuite Carlo Ancelotti, qui a gagné la Ligue des champions à plusieurs reprises. Je suis impatient de travailler avec lui, mais en même temps, je dois dire que j'appréciais beaucoup Pep. Nous nous comprenons très bien et c'est un vrai plaisir de jouer sous ses ordres. Mais je joue depuis l'âge de six ans et je sais que les joueurs et les entraîneurs vont et viennent, Ça fait partie du métier, c'est quelque chose de naturel et il faut accepter et respecter ces décisions," souligne Lahm.

Lahm ajoute que le Bayern Munich va tout faire pour que le mandat de Guardiola à la tête de l'équipe se termine le mieux possible. Pourquoi pas par un triplé qui n'a été réalisé à ce jour qu'une seule fois par un club allemand ? "Notre objectif est de pratiquer un football qui gagne. Pour nous, cela signifie qu'il doit y avoir des titres à la fin de la saison. Toute personne qui connaît le Bayern et son histoire sait que ce club est capable de jouer le titre dans toutes les compétitions auxquelles il participe. Notre objectif est de tout jouer à fond pour essayer de gagner les trois titres, même si nous savons que c'est très difficile."

Une fin de match interminableEt Lahm s'y connaît en trophées...Lui et ses coéquipiers ont remporté le plus prestigieux de la planète football en 2014. "Cela fait très longtemps que je joue au football et je sais parfaitement que tout peut arriver dans les derniers instants d'un match. C'est pourquoi le coup de sifflet final met aussi longtemps à venir quand vous menez au score", explique Lahm au sujet de la finale de la Coupe du Monde 2014 contre l'Argentine. "Vous n'attendez qu'une chose : que l'arbitre siffle la fin. Quand il l'a fait, j'ai ressenti un soulagement incroyable, comme si toutes les défaites de l'Allemagne au cours des années précédentes avaient été effacées d'un seul coup. Les deux heures qui ont suivi le coup de sifflet final sont inoubliables, avec les coéquipiers et tout le staff qui travaillaient sur ce projet depuis dix ans."

Dans six, le Qatar accueillera la Coupe du Monde, l'occasion pour Lahm, en stage de préparation à Doha, d'évoquer 2022 : "Quand nous nous entraînons ici, il y a toujours un intérêt énorme de la part des fans. C'est très sympa. Ce sont les fans qui, ensemble, font vivre le football. Les fans du monde entier. Le football unit le monde. C'est le pouvoir positif de ce sport et on le verra une nouvelle fois au Qatar en 2022. Les gens vont se rassembler, faire la fête et je pense que le football est fait pour ça."