mardi 02 janvier 2018, 10:27

Le sacre du Brésil de 2002 en chiffres

Le Brésil venait de connaître la pire campagne qualificative de son histoire. Luiz Felipe Scolari avait ignoré une forte demande populaire pour le rappel de Romario, préférant accorder sa confiance à un attaquant qui n'avait quasiment plus tapé dans un ballon depuis deux ans et demi.

Quasiment personne ne pensait que la Seleção avait les moyens d'ajouter une cinquième étoile au-dessus de l'écusson national. Et pourtant, cette 17ème Coupe du Monde de la FIFA™ co-organisée par la République de Corée et le Japon se terminera bien par un cinquième titre mondial pour le Brésil. FIFA.com revient - statistiques à l'appui - sur l'épopée des joueurs de Scolari dans l'est de l'Asie.

19000 kilomètres : c'est la distance qui séparait Ricardinho de la ville d'Ulsan, en République de Corée, lorsque le Brésilien a reçu le coup de téléphone le plus important de sa vie. Et il n'était même pas là pour y répondre. La veille du premier match du Brésil dans la compétition, le capitaine Emerson, qui s'était improvisé gardien de but lors d'un petit match d'entraînement, se déboîte l'épaule en s'interposant sur une frappe de Rivaldo. Ricardinho, alors en vacances à Curitiba, apprend que le capitaine du Brésil va peut-être devoir déclarer forfait.

N'ayant jamais été appelé en équipe nationale par Scolari, il estime qu'il n'a "aucune chance" d'être convoqué au pied levé pour la Coupe du Monde. Il éteint son téléphone et se rend à la messe. Heureusement pour lui, sa femme Juliana, qui "croyait au miracle", rallume le portable. Il sonne, elle répond. À l'autre bout du fil, le président de la Fédération brésilienne de football, Americo Faria, l'informe que Ricardinho devra se rendre à l'aéroport le plus proche dès son retour de l'église. Le joueur s'exécute et rejoint le Pays du Soleil-Levant via São Paulo, les États-Unis et… le consulat du Brésil au Japon. Il avait en effet obtenu la permission spéciale de renouveler à l'ambassade de son pays son passeport qui n'était plus valable. Une fois ses papiers en règle, Ricardinho s'envole pour la République de Corée.

10 comme le nombre de matches de Coupe du Monde que le Brésil et l'Allemagne totalisaient à eux deux avant le coup d'envoi de la finale de 2002. Curieusement, ils ne s'étaient jamais affrontés dans la compétition.

118 contre un, c'était la cote, au coup d'envoi de Corée/Japon 2002, du double pari qui donnait le Brésil champion du monde (6/1) et Ronaldo vainqueur du Soulier d'Or adidas (16/1). Dans les pronostics des équipes favorites pour soulever le trophée, le Brésil était quatrième derrière l'Argentine, la France et l'Italie, tandis que Ronaldo figurait au sixième rang des joueurs les plus susceptibles de terminer meilleur buteur de l'épreuve, derrière David Trezeguet, Christian Vieri, Thierry Henry, Michael Owen et Raul.

28 ans après que Grzegorz Lato est devenu le dernier joueur à inscrire plus de six buts dans une Coupe du Monde, Ronaldo a reproduit et même amélioré la prouesse en en marquant huit. Seul quatre joueurs ont fait mieux que le Fenômeno dans une même édition de la compétition : Just Fontaine (13), Sandor Kocsis (11), Gerd Müller (10) et Eusebio (9).

21 joueurs brésiliens ont foulé les pelouses de Corée/Japon 2002, un record qui n'a été égalé que par l'Italie en 2006 pour une équipe championne du monde. Seuls les gardiens remplaçants Dida et Rogerio Ceni n'ont pas eu de temps de jeu à cette occasion. Lors de la campagne victorieuse du Brésil à Chili 1962, seuls 12 joueurs de la Seleção avaient été utilisés.

18 Les 23 Brésiliens champions du monde en 2002 venaient de 18 clubs différents, ce qui se constitue un record pour une équipe vainqueur de l'épreuve. L'Uruguay en 1950 et le Brésil en 1962 étaient représentés par sept clubs chacun.

12 minutes de jeu ont suffi à Ronaldinho contre l'Angleterre pour d'abord donner le ballon de l'égalisation à Rivaldo après 35 mètres de course et de dribbles, ensuite marquer un but génial sur un coup franc direct, et enfin être exclu suite à une faute sur Danny Mills, au cours d'un quart de finale passionnant.

7 stades au cours d'une même Coupe du Monde : le Brésil est la seule équipe à avoir évolué dans autant d'enceintes durant une seule édition de l'épreuve. En 1930, la sélection uruguayenne avait joué tous ses matches à l'Estadio Centenario de Montevideo.

7 victoires en autant de matches disputés au cours d'une même Coupe du Monde : l'équipe de Scolari est la seule à avoir gagné autant de rencontres dans une seule édition du tournoi. L'Uruguay en 1930 (4 succès), l'Italie en 1938 (4) et le Brésil 1970 (6) sont les seules autres équipes à avoir bouclé la compétition en ayant remporté tous leurs matches.

6 rencontres contre six pays différents ont été perdues par le Brésil dans les qualifications pour Corée/Japon 2002, ce qui constitue la pire performance de la Seleção dans un tournoi préliminaire de Coupe du Monde. Après des défaites contre le Paraguay, le Chili, l'Équateur, l'Uruguay, l'Argentine et la Bolivie, le Brésil devait absolument battre le Venezuela lors de la dernière journée des qualifications sud-américaines pour s'ouvrir les portes de la Coupe du Monde 2002. Ce fut chose faite avec une victoire 3:0, grâce notamment à un doublé de Luizao, rappelé pour l'occasion.

5 jours avant l'annonce par Scolari de sa liste des 23 sélectionnés pour la Coupe du Monde, Djalminha a donné un coup de tête à son entraîneur au Deportivo La Corogne, Javier Irureta. Peu de temps avant ce malheureux épisode, le sélectionneur brésilien avait dîné à Barcelone avec le meneur de jeu aussi adepte des beaux gestes que des mauvais. Scolari avait alors dit à Djalminha : "J'ai besoin de toi pour la Coupe du Monde. Tiens-toi bien". Suite au coup de tête, exit Djalminha, au profit de Kaka. Ironie de l'histoire : 32 ans plus tôt, le père de Djalminha, un défenseur au style élégant du nom de Djalma Dias, avait été écarté au dernier moment par Mario Zagallo de la sélection brésilienne pour Mexique 1970, après avoir pourtant participé à tous les matches de la Seleção dans les qualifications pour cette Coupe du Monde.

3 finales de Coupe du Monde : Cafu est le seul joueur de l'histoire à avoir participé à autant de finales du tournoi. Il avait remplacé Jorginho, blessé, en première période du Brésil-Italie de 1994, pris par la finale contre la France en 1998, et a porté le brassard brésilien face à l'Allemagne en 2002.

2 jours après avoir quitté le terrain en boitant lors du quart de finale contre l'Angleterre, Ronaldo a demandé au gardien Dida de lui raser la tête, en laissant cependant un demi-cercle sur le devant. "Tout le monde parlait de ma blessure, du fait que je n'avais plus joué depuis longtemps, de mon incertitude en vue de la demi-finale", avait expliqué Ronaldo. "À partir du moment où Dida m'a fait ma nouvelle coiffure, les gens ne parlaient plus que de ça et ça m'a permis de me relaxer."

1 but pour Junior et Edmilson au cours de leur carrière en équipe du Brésil, les deux marqués en l'espace d'une trentaine de minutes, contre le Costa Rica à Suwon.