mercredi 25 octobre 2017, 14:06

Martinez : "Notre boulot, c'est de ne pas décevoir"

  • Roberto Martinez réussit sa première expérience de sélectionneur avec la Belgique

  • Les Diables Rouges ont été les premiers européens à se qualifier pour Russie 2018

  • "La qualité de son travail est impressionnante", dit Martinez à propos de Thierry Henry, son adjoint

En moins d'un an et demi à la tête des Diables Rouges, Roberto Martinez a fait de la Belgique le premier pays européen qualifié pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018 - en dehors du pays hôte -, effaçant ainsi le souvenir d'un UEFA EURO 2016 raté et relançant les rêves de grandeur du Plat Pays qui ambitionne de bonifier l'an prochain son quart de finale à Brésil 2014.

Pour FIFA.com, le technicien espagnol se confie sur cette nouvelle expérience à la tête d'une équipe nationale, détaille son approche pour son premier grand tournoi et évoque le rôle de son adjoint, Thierry Henry.

Roberto Martinez , qu'avez-vous ressenti quand la Belgique a validé son ticket pour la Coupe du Monde ? J'ai aimé la façon dont nous nous sommes qualifiés. Aller en gagner en Grèce n'est jamais quelque chose de facile et le fait que ce soit cette victoire qui nous donne la qualification, c'était un sentiment très spécial. Plus généralement, toute la campagne a été bonne avec un haut niveau de concentration et d'exigence, même quand nous sommes ensuite allés gagner en Bosnie-et-Herzégovine alors qu'ils avaient besoin de points.

Comment préparez-vous les mois à venir ?  La prochaine étape pour nous sera le tirage au sort et nous pourrons ensuite commencer à travailler mentalement pour la Coupe du Monde. Le travail le plus dur pour moi sera de passer de 28 joueurs utilisés pendant la campagne à 23.

Vous sentez-vous armé pour faire face à la pression qui va s'accentuer dans les mois qui viennent ?  Notre groupe commence à être assez expérimenté. On a la chance de pouvoir s'appuyer sur nos expériences précédentes. L'EURO 2016 a été difficile mais riche en enseignements et Brésil 2014 a été une aventure fantastique. Nous avons des joueurs qui ont maintenant un vécu de grands matches contre des grands pays. Nous avons un challenge excitant et nous suscitons beaucoup d'attentes chez les supporters. Notre boulot, c'est de ne pas les décevoir. Mes joueurs jouent tous dans des grands clubs où les attentes sont fortes et ils sauront faire face à la pression en sélection.

Quand on prépare une équipe pour un grand tournoi, c'est important d'avoir un équilibre. Il faut du sang neuf, des jeunes joueurs qui ont de l'audace, de l'enthousiasme et de la naïveté. Il faut aussi des joueurs d'expérience, qui apportent cette sécurité et ce savoir-faire quand il faut aborder les grands matches avec la pression de tout un pays.

  • ***Bilan chiffré de Martinez

  • 15 matches disputés avec la Belgique, avec un bilan de 11 victoires, 3 nuls et une défaite

  • Il a porté à 19 la série de matches sans défaite des Diables en éliminatoires de la Coupe du Monde, qui dure depuis 2009

  • 43 buts marqués en dix matches dans le Groupe H, seule l'Allemagne a fait aussi bien*

Sur quoi avez-vous le plus progressé depuis vos débuts en tant que sélectionneur en août 2016 ?  J'ai veillé à maintenir une émulation dans le groupe, à faire en sorte que n'importe quel joueur puisse arriver et qu'il n'y ait pas de place garantie. Cette compétition interne est importante pour une équipe. Sur le plan personnel, j'ai amélioré mon sens des priorités. En sélection, on a le temps de réfléchir à différentes associations, à des mises en place… Mais on a les joueurs peu de temps, donc on doit aller droit au but et être le plus efficace possible.

Russie 2018 sera votre premier grand tournoi international. Comment vous préparez-vous ?  La Fédération belge a l'expérience des Coupes du Monde et propose tous les outils pour préparer un groupe à un tel évènement. De mon côté, j'ai observé de près différentes nations depuis plusieurs années lors de grands tournois et je les compare avec la Belgique pour trouver la meilleure approche mentale.

Pouvez-vous nous parler du rôle de Thierry Henry, votre adjoint ?  Thierry a un rôle énorme. La qualité de son travail est impressionnante, il a toujours ce haut niveau d'exigence qu'il avait lorsqu'il était joueur et qui a fait de lui l'un des meilleurs joueurs du monde. Il a de plus ce savoir-faire et cette expérience d'avoir remporté une Coupe du Monde, et ça n'a pas de prix pour nous qui devront abattre des barrières mentales pour y parvenir. En équipe nationale, on passe peu de temps avec les joueurs et Thierry nous aide à optimiser le temps passé avec les joueurs avec de sa qualité et son expertise. Pour un attaquant, par exemple, pouvoir échanger avec lui sur ses déplacements dans la surface, c'est un plus énorme.