De notre reporter d'équipe avec la Croatie, Vjekoslav Paun

C’est un miracle sportif des temps modernes. La Croatie, un pays de tout juste quatre millions d’habitants, est en finale de la Coupe du Monde de la FIFA™. Les hommes de Zlatko Dalic ont ajouté un chapitre supplémentaire à leur histoire, faisant une fois de plus preuve d'une force de caractère exceptionnelle.

Dès le coup de sifflet final, les joueurs se sont précipités vers les tribunes pour se perdre dans une marée rouge et blanche. Auteur de l’égalisation en seconde période et d’une frappe sur le poteau, Ivan Perisic a été fêté en héros par les supporters. Mario Mandzukic n’a pas été en reste. L’attaquant de la Juventus a lui-même inscrit le but de la victoire (2-1), à la 109ème minute.

"C’est indescriptible", explique Perisic à l’issue de la rencontre. "Ce soir, joueurs et supporters ont vécu quelque chose d’exceptionnel, un grand honneur. Je crois que nous n’avons pas encore pris la mesure de l’événement. La petite Croatie est en finale de la Coupe du Monde ! Avant le début du tournoi, personne n’aurait cru que nous pourrions aller aussi loin mais nous, nous avons toujours cru en nos chances."

"Il y a encore eu beaucoup d’émotion, mais c’était à prévoir. Ça fait maintenant trois fois que nous arrachons la qualification après avoir été menés au score, ça en dit long sur notre état d’esprit. C’est l’une des caractéristiques de cette génération. Il nous reste encore un match à disputer et nous n’avons jamais été aussi motivés."

Au retour des vestiaires, les Anglais ont perdu le fil de la partie. Les Croates ont commencé à prendre le dessus et les Three Lions ont été durement touchés quand Perisic a remis les deux équipes à égalité pour arracher la prolongation. "Nous n’avons pas été très bons en première mi-temps. Nous avons débuté sur un rythme trop lent et les Anglais méritaient d’ouvrir le score. Mais à partir de la seconde période, nous avons été beaucoup plus performants. Nous avons montré notre vrai visage", poursuit Perisic.

Quelques semaines avant le début de la Coupe du Monde, le sélectionneur Zlatko Dalic s’était confié sur ce qu’il considérait comme l’une des principales faiblesses de ses joueurs : leur obsession pour France 1998. Aujourd'hui, une nouvelle génération, emmenée par le capitaine Luka Modric, est en train d’écrire sa propre histoire.

"En 1998, les Français nous ont barré la route en demi-finale. Nous n’en serons que plus motivés au moment de les affronter, c’est sûr. Mais le match s'annonce très différent. Ils sont favoris mais il faut trouver le moyen de les surprendre. Nous avons trois jours pour nous préparer. C’était notre objectif. Notre rêve n’a jamais été aussi proche !”