vendredi 04 mai 2018, 08:01

Son : "On doit être encore plus prêts que les autres"

  • Entretien avec le sud-Coréen Son Heungmin

  • Il évoque l'idole de son enfance, Park Jisung

  • Ses souvenirs de la Coupe du Monde 2002 et ses ambitions pour Russie 2018

Son Heungmin n'avait pas encore dix ans quand la République de Corée écrivait un chapitre de l'histoire du football lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2002™. À l'occasion de la première phase finale organisée en Asie, les Guerriers Taeguk prenaient le monde par surprise en éliminant l'Italie et l'Espagne en huitième et en quart de finale, avant de sortir par la grande porte, face à l'Allemagne, en demi-finale.

Son, à l'instar de l'ensemble de ses compatriotes, s'est pris à rêver alors que Hong Myungbo, Ahn Junghwan et autres Seol Kihyeon propulsaient l'équipe de Guus Hiddink vers des sommets jamais atteints. Mais l'un de ces héros s'est plus particulièrement distingué aux yeux de Son : Park Jisung. "Il reste le plus grand joueur sud-coréen. C'est toujours mon idole", affirme l'attaquant de Tottenham à FIFA.com.

Neuf ans après, Son foulait enfin la pelouse à ses côtés en équipe nationale. Et comme son modèle, Son a lui aussi rejoint la Premier League anglaise. Alors qu'il est désormais le joueur vedette de la République de Corée, Son évoque avec FIFA.com sa vie londonienne, ses souvenirs de la Coupe du Monde 2002 et ses espoirs coréens dans un groupe relevé en Russie.

Cela fait 16 ans que la République de Corée a accueilli la Coupe du Monde de la FIFA 2002™, avec une demi-finale à la clé. Quels souvenirs gardez-vous de ce tournoi ?

J'en garde beaucoup de bons souvenirs. J'ai suivi les matches à la télévision et je me rappelle qu'après la séance de tirs au but contre l'Espagne en quart de finale, tout le monde était fou. On n'en croyait pas nos yeux. On était contents de voir la Corée du Sud en Coupe du Monde. Tout le monde portait des maillots rouges en 2002, moi compris !

Quel est votre meilleur souvenir dans ce tournoi ? Affronter l'Italie et l'Espagne... et les battre ! Ce n'est pas donné à tout le monde. D'accord, on bénéficiait du soutien de notre public, mais on a été vraiment bons. Je n'arrive pas à choisir un moment en particulier dans cette Coupe du Monde. Tout était génial en 2002.

Quelle était votre l'idole de jeunesse ? Il y a eu beaucoup de joueurs, mais ça reste Park Jisung. La Premier League était largement diffusée en Corée du Sud quand j'étais petit, surtout les matches de Manchester United parce qu'il jouait là-bas. À cette époque, il a gagné beaucoup de trophées. Il reste le meilleur joueur sud-coréen. C'est toujours mon idole.

Qu'avez-vous ressenti la première fois que vous avez joué à ses côtés en équipe nationale ? Je n'y croyais pas. J'avais 18 ans quand j'ai fait la Coupe d'Asie 2011 au Qatar avec lui. Je le regardais à la télévision quand j'étais petit et là, je m'entraînais à ses côtés. On pouvait apprendre tant de choses avec lui. Il était très professionnel. Je scrutais ses moindres faits et gestes, ce qu'il mangeait, combien de temps il dormait. On partageait la même chambre et j'étais incapable de lui parler parce que j'étais trop timide ! C'est une chose que je n'oublierai jamais, c'est un souvenir impérissable. On a gardé contact. Ce n'est pas seulement un grand joueur, c'est une grande personne aussi.

Qu'avez-vous ressenti au moment de disputer votre première Coupe du Monde au Brésil en 2014 ? J'étais très fier. Tout le monde attend quatre ans pour jouer la Coupe du Monde, mais ça reste un privilège car les qualifications sont vraiment difficiles. Maintenant que j'ai vécu Brésil 2014, je sais à quel point une Coupe du Monde est relevée. Il va falloir être prêt. En 2014, notre groupe était composé de jeunes joueurs. Nous n'étions pas nombreux à avoir l'expérience d'une Coupe du Monde. Jouer en championnat ou dans les qualifications pour la Coupe du Monde, c'est complètement différent. Nous devons être prêts collectivement.

La Suède, le Mexique et l'Allemagne : que vous inspire le groupe de la République de Corée en Russie ? C'est un groupe corsé. La Suède est meilleure que nous, le Mexique est meilleur que nous et l'Allemagne évidemment est meilleure que nous. Mais quand on est sur le terrain, on vise toujours la victoire, personne ne veut perdre. Évidemment, la qualité de jeu fait la différence, mais mentalement, on devra être encore plus prêts que les autres.

Comment se passe votre vie en Angleterre, en Premier League et avec Tottenham ? J'ai toujours rêvé de jouer en Premier League et le rêve continue. Je n'arrive pas à croire que j'évolue ici. J'aime beaucoup Londres, c'est la plus belle ville du monde. J'aime partir au centre d'entraînement et m'entraîner avec des joueurs prodigieux. J'aime jouer à Wembley et faire les déplacements. Je savoure chaque instant. Avant de m'endormir, je me dis que ce n'est qu'un rêve. Quand j'étais enfant, je rêvais de jouer en Premier League. C'est incroyable.

Comment la Premier League vous a-t-elle aidé à progresser ? J'ai progressé dans beaucoup de domaines, que ce soit physiquement ou mentalement. Mon jeu a beaucoup évolué. Je remercie mes entraîneurs à Tottenham, qui m'ont permis de franchir un palier supplémentaire par rapport à la Bundesliga. Les séances sont très dures, mais elles m'ont aidé à m'améliorer. Ça se ressent quand je suis sur le terrain, avec les Spurs ou pour mon pays.