jeudi 01 mars 2018, 13:00

Égalité et intégration au centre du jeu et des discussions

  • ​Quatrième édition de la conférence de la FIFA pour l’égalité et l’intégration

  • Le sport en général et le football en particulier peuvent changer des vies

  • "Dire non au racisme ne suffit pas"

"Je vous souhaite la bienvenue à tous aujourd’hui, ici à Zurich. C’est un honneur pour moi, en tant que Président de la FIFA, et pour la FIFA dans son ensemble, d’être présents", a déclaré Gianni Infantino ce vendredi 2 mars aux participantes et aux participants de l’édition 2018 de la conférence de la FIFA pour l’égalité et l’intégration, qui avait choisi pour devise cette année : Pass it on - Hope through football ("Faites passer le mot -  l’espoir grâce au football").

"Égalité et intégration, deux mots très importants pour le monde et, bien entendu, pour le monde du football", a poursuivi le Président de la FIFA. "Même si notre rôle consiste à nous occuper du football et même si le football est notre priorité, nous sommes conscients des missions et des responsabilités qui sont les nôtres au-delà de l’aire de jeu. Le football possède de nombreux atouts. Il peut être une force pour le bien. C’est un sujet que nous prenons très au sérieux, à la FIFA. Nous avons déjà accompli plusieurs choses. Le nombre de femmes qui siègent au Conseil de la FIFA est passé de un à six et nous avons nommé une femme au poste de Secrétaire Générale. Il s’agit là d'une grande première en 100ans d’histoire de la FIFA."

De nombreux acteurs de la lutte pour une société juste et sans discrimination avaient fait le déplacement à Zurich, afin de débattre du sport (et notamment du football) en tant qu’outil au service de l’égalité et de l’intégration, mais aussi pour tenter de trouver des réponses susceptibles de réduire le fossé qui sépare encore les hommes et les femmes.

Égalité des chances et intégration par le sport Après le discours d’introduction prononcé par Elhadj As Sy, secrétaire général de la Croix-Rouge internationale (IFRC), plusieurs athlètes ont évoqué leur propre parcours vers l’égalité et l’intégration dans la société et dans le sport, soulignant au passage le rôle essentiel joué par de ce dernier.

"Ma mère me disait toujours qu’il existe trois choses qui rapprochent les gens : la nourriture, la musique et le sport. Elle avait raison. Le sport a changé le regard que je porte sur moi-même. Le sport a changé la manière dont le monde se perçoit lui-même", confie Loretta Claiborne, directrice de l'inspiration de Special Olympics International.

Warshan Hussin, qui a fui l’Irak à l’âge de 12 ans avec sa famille et a vécu quatre ans en Syrie, a naturellement fait écho à ces propos. "Le football possède un pouvoir très particulier. Je l’ai vu de mes propres yeux. Passer d’un pays à l’autre n’est jamais chose facile. Mais le football a toujours été pour moi la clé du bonheur. J’ai pu mesurer sa capacité à rassembler les gens. Peu importe d’où ils viennent, qui ils sont, leur âge ou la couleur de leur peau... tout ce qui compte, c’est leur passion pour le jeu. Tout ce que je souhaite aux futures générations de réfugiés, partout dans le monde, c’est d’avoir la chance de participer à un projet comme celui de Soccer without Borders. Une telle initiative peut changer des vies ; elle a changé la mienne."

La qualification par le sport En marge des trois sessions, le débat a également été animé par Jean Sseninde, joueuse ougandaise, et Frédéric Kanouté. L' ancien attaquant du Mali a créé la Fondation Kanouté aux côtés de l'UNICEF.

"Je crois que le football est plus qu’un simple jeu. C’est un medium, que nous pouvons utiliser pour nous exprimer", estime Sseninde, actuellement sous contrat avec Crystal Palace. La jeune femme participe à l’initiative Common Goal, qui propose aux joueurs professionnels et aux entraîneurs de reverser 1% de leur salaire. "Tous les événements qui ont changé le cours de l’histoire ont commencé par des décisions individuelles. Le football possède un pouvoir unique car c’est un jeu que tout le monde apprécie. Il possède le pouvoir unique de nous rassembler. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que toutes les jeunes filles, toutes les personnes vivent sans limitations. Ensemble, nous pouvons changer le monde."

Message d'inspiration Au terme de la conférence, la Secrétaire Générale de la FIFA Fatma Samoura s’est adressée aux participants, afin de leur adresser un message inspirant d’avenir.

"Pendant 21 ans, j'ai œuvré pour l'ONU au soutien de la paix, au développement et au renforcement de l'égalité des sexes, en particulier en Afrique. Depuis près de deux ans, j’œuvre désormais au nom de la FIFA pour promouvoir l'équité et la diversité dans le football et au-delà. Je mesure la valeur de l'ouverture de la maison de la FIFA à des personnes comme vous. Je m'associe à la déclaration de Kanouté : "La FIFA est pour tout le monde. La Maison de la FIFA est pour vous."

"Quand j'ai rejoint la FIFA, j'ai souvent entendu mes collègues de l'ONU me demander : 'Qu'est-ce qu'il te prend d'aller à la FIFA ?' Je me souviens également de ma mère me disant : 'Je ne veux pas te voir dans cette organisation vieillotte dominée par des blancs.' Malheureusement, elle n'est pas ici avec nous aujourd'hui, car elle est décédée en décembre. J'aurais voulu lui dire la chose suivante : la FIFA n'est plus une organisation à dominance blanche. Nous avons 52 nationalités différentes dont 45 % de femmes, et notre président n'a que 48 ans. Donnez-moi encore deux ans et peut-être qu'il y aura plus de jeunes dans cette salle", a-t-elle conclu.