vendredi 13 décembre 2019, 14:36

Jambo Bukoba, le foot pour mieux grandir

  • Jambo Bukoba aide les jeunes de Tanzanie

  • Cette ONG fondée en 2008 utilise le football

  • Des programmes spécifiques pour les filles

"Je veux aider les enfants en Tanzanie", s’est dit un jour Clemens Mulokozi, fondateur et directeur de Jambo Bukoba. Né d’un père tanzanien et d’une mère allemande, il a partagé son enfance entre les deux pays dans un environnement multi-culturel. Vivre en Allemagne lui a notamment permis de prendre conscience de la différence de développement entre les deux pays et prendre la mesure des besoins de la Tanzanie en matière d’éducation, de santé et d'infrastructures.

Le déclic s’est produit à Munich quand un ami lui a offert un maillot porté par Willy Sagnol en Ligue des champions et signé par le latéral droit du Bayern. Le cadeau est accompagné de ces mots : "Fais quelque chose avec ça pour ton peuple !". Clemens Mulokozi décide de passer à l’action et de mobiliser son énergie et ses contacts dans les deux pays.

Il se rend à Bukoba, capitale de la région de Kagera, à côté du village dont son père était originaire, pour rencontrer les acteurs locaux chargés de la jeunesse et affiner son projet. Il rencontre des jeunes passionnés de foot, dont certains ne jouent qu’avec une seule chaussure, et pour qui le foot "permet d’oublier les problèmes, d’oublier qu’on a faim".

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La Chancelière allemande Angela Merkel remettant un prix à Jambo Bukoba, en présence de son fondateur Clemens Mulokozi (à droite) en 2015.

Prendre confiance et faire des choix

En décembre 2008, Jambo Bukoba est née, avec l’ambition d’aider ces jeunes à améliorer leur quotidien en leur donnant accès à une meilleure éducation, à la santé, à l'eau potable, à l’égalité des chances, le tout en s’appuyant sur les valeurs du sport.

En une décennie, l’ONG n'a cessé de grandir et a aidé des centaines de jeunes à s’épanouir, notamment avec des programmes spécifiques pour les filles et des jeunes femmes, qui sont souvent contraintes d’écourter leurs études pour des raisons économiques ou en cas de grossesse non-désirées. Elles sont de surcroît plus exposées au VIH que les garçons.

La pratique du sport leur permet de prendre confiance en elles et de s’affirmer clairement dans leurs choix ou dans le refus de certaines situations, comme les rapports sexuels non protégés. Pour elles comme pour tous les jeunes Tanzaniens, être aidés et soutenus à des âges où se détermine le reste de sa vie, ça n'a pas de prix.