mardi 10 avril 2018, 08:51

La griffe des Wildcats sur le football féminin anglais 

• Le projet Wildcats de la FA a bénéficié du soutien du programme Forward de la FIFA • Il permet aux jeunes filles de 5 à 11 ans de jouer au football dans un cadre adapté à leurs besoins • Il fait partie de la stratégie de la FA de doubler la participation au football féminin d'ici 2020

Lorsque Jill Scott, Toni Duggan et bien d'autres internationales anglaises ont fait leurs premiers pas sur un terrain, elles n'ont eu d'autre choix que d'intégrer des équipes de garçons, faute de section féminine dans leur région. La Fédération anglaise (FA) s'emploie aujourd'hui à remédier à cette situation.

Lancé en 2017 avec un financement de 1,048 million de dollars dans le cadre du programme Forward de la FIFA, le projet Wildcats fait partie de la stratégie de la FA de doubler la participation au football féminin d'ici 2020. Il s'adresse aux filles de 5 à 11 ans, une tranche d'âge dans laquelle la pratique féminine est faible et qui offre donc un vaste potentiel. Après avoir créé 200 centres dès la première année, chacun accueillant une trentaine de recrues, la FA en a ouvert 772 autres à travers tout le pays en 2018.

"Les participantes à SSE Wildcats se montrent enthousiastes à l'idée de poursuivre l'apprentissage du football", constate Kelly Simmons, directrice du développement et de la participation au sein de la FA. "Les centres ont obtenu un immense succès et nous sommes heureux de pouvoir étendre l'initiative en 2018. Rien de tout cela n'aurait été possible sans le programme Forward de la FIFA, grâce auquel nous sommes en mesure de permettre à un très grand nombre de jeunes Anglaises de pratiquer le beau jeu dans un environnement sûr et motivant."

S'amuser, se faire des amies, jouer au foot : telle est la philosophie de SSE Wildcats, un nom choisi par les participantes elles-mêmes. L'objectif est de galvaniser et de nourrir la passion des filles pour le ballon rond dans un cadre adapté à leurs besoins. "Certaines tapent dans une balle pour la première fois de leur vie, nous essayons donc de rendre l'expérience aussi divertissante que possible", explique Rachel Pavlou, responsable de la FA et experte de la FIFA en développement du football féminin.

"Nous nous sommes aperçus qu'entre 5 et 11 ans, les jeunes filles voulaient simplement jouer au football et rencontrer des camarades, mais qu'elles n'avaient pas l'occasion de le faire dans un environnement qui leur convenait", explique-t-elle. "La popularité de SSE Wildcats tient à ce que nous les avons écoutées. Le nom du programme, les affiches, les dépliants, ce sont elles qui les ont créés. La communication passe parfaitement entre les filles et les entraîneurs. L'enjeu est de faire du football un divertissement."

La communication est un thème clé du projet, qui a aidé les participantes tant à découvrir le ballon rond qu'à s'épanouir sur le plan social. "Le football peut leur apporter tant de choses", poursuit Pavlou. "D'après leurs parents, elles se sont affirmées et elles parlent davantage de sport et de santé. Ils les ont vues prendre confiance en elles grâce à ce programme. C'est exactement le but recherché."

FIFA Forward Des équipements aux ballons de différentes tailles et couleurs, l'initiative a été financée par FIFA Forward, un programme visant à améliorer la façon dont l'instance dirigeante développe et soutient le football mondial.

"Le projet Wildcats de la FA est remarquable en ce qu'à travers le football, il permet à de nombreuses jeunes Anglaises de se faire des amies dans un environnement sûr, tout en adhérant à une société ouverte qui les éduque et les responsabilise", commente Bjorn Vassallo, directeur pour l'Europe de la division Associations membres de la FIFA.

"Le programme fournit les aptitudes techniques nécessaires pour pratiquer le football. En ouvrant largement le jeu aux filles, la FIFA investit massivement dans le football féminin et œuvre au développement technique mondial. La FIFA est heureuse d'aider la FA à mettre son projet en œuvre", ajoute-il.

"Le financement de la FIFA nous a donné la possibilité de mettre au point notre projet et de le réaliser", analyse encore Pavlou. "Les jeunes filles de 5 à 11 ans nous préoccupaient particulièrement, car elles ne disposaient pas des mêmes opportunités que leurs aînées. Aujourd'hui, nous pouvons les leur donner par le biais de SSE Wildcats. Nous en sommes très fiers et nous le devons au soutien de la FIFA."

La FA récolte déjà les fruits de ses efforts : elle a récemment annoncé une augmentation annuelle de 15,9 % des équipes de filles de Mini-Soccer et paraît donc en bonne voie pour atteindre son objectif de doubler la participation féminine d'ici 2020.

L'environnement féminin et convivial, facteur-clé de l'engouement des jeunes filles pour le football, a donné à nombre de joueuses la confiance nécessaire pour franchir l'étape suivante et intégrer un club.

"Lorsqu'elles auront 12 ans, elles seront passionnées de football et elles viendront grossir les rangs de cette tranche d'âge, puis de la suivante, et ainsi de suite," conclut Pavlou. 'Je crois que nous verrons de plus en plus de filles jouer dans les différentes catégories." Qui sait ? Peut-être la prochaine génération de Lionesses sera-t-elle issue des Wildcats.