vendredi 22 novembre 2019, 14:37

SEDYEA, le football pour endiguer l'épidémie

  • SEDYEA lutte contre le sida au Botswana

  • Le football comme outil de prévention et de sensibilisation

  • "Un grand impact, notamment chez les filles"

"Tout a débuté en 2005, année où le pays faisait face à une terrible épidémie de sida“, explique à FIFA.com Kitso Masi, directeur exécutif de South East District Youth Empowerment Association (SEDYEA). “Il faut savoir que le Botswana fait partie des pays les plus gravement touchées par la maladie dans le monde“.

Cette année là, alors que l’espérance de vie moyenne du pays avait chuté à 35 ans, contre 65 ans en 1990 (d’après une étude de l’ONUSIDA), des initiatives sont nées dans tout le pays pour contrer la progression de la maladie. Parmi elles, SEDYEA a choisi le football comme outil de prévention et d'éducation auprès des 9-18 ans.

"Notre but était de sensibiliser les jeunes à travers le sport, en nous inspirant de ce qui se faisait au Kenya", poursuit Masi. "Nous avons réalisé que la passion pour le football rassemblait les jeunes de manière très efficace. Ce sont des âges où l'on n'aime pas se faire sermonner mais plutôt être appréciés et mis en valeur. Le football est parfait pour ça, et permet de faire passer des messages et de renforcer les liens sociaux dans notre communauté".

Masi garde en mémoire un souvenir qui illustre bien le pouvoir pédagogique du sport roi : “Un jour, un garçon jouait un match chez les moins de 12 ans et a marqué un but magnifique. Au lieu de célébrer son but et de s’attribuer toute la gloire, il a couru vers celui qui lui avait la passe pour le prendre dans ses bras. Par ce geste, il a montré qu’il avait parfaitement intégré l’idée du collectif et qu'il avait compris qu’on avait besoin des autres pour réussir“.

2500

"SEDYEA a eu un grand impact, notamment chez les filles", précise Masi. "Elles ont pu s’épanouir en prenant confiance en elles et en leurs capacités, ce qui permet au passage d’éviter des situations d’abus en tous genres et notamment d’exiger des rapports sexuels protégés.“

"Des jeunes passés par notre programme sont aujourd’hui en équipe nationale masculine et féminine et représentent notre pays, ce qui montre de manière éclatante le potentiel de SEDYEA", se réjouit-il. "De manière générale, nous constatons que beaucoup d’entre eux ont trouvé un emploi et se sont épanouis sur le plan personnel."

Surtout, l'objectif initial est en passe d'être atteint grâce aux efforts du pays tout entier. Une grande partie des personnes vivant avec les VIH sont prises en charge grâce à une politique de soins gratuits et universels, et le Botswana a réaffirmé cette année son objectif de mettre fin d’ici 2030 à la menace que représente l’épidémie du sida pour la santé publique (source : ONUSIDA).

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