jeudi 08 novembre 2018, 11:16

Quatre Superclásicos de légende

  • Un Superclásico en finale de la Copa Libertadores

  • Retour sur quatre River Plate - Boca Juniors de légende

  • Le vainqueur qualifié pour la Coupe du Monde des Clubs

La finale aller de la Copa Libertadores de América 2018, opposant ce samedi River Plate et Boca Juniors, paralyse l’Amérique du Sud. Jamais un clasico de cette magnitude n’avait servi à définir le vainqueur de l’épreuve. En prime, le champion aura le privilège de prendre part à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, EAU 2018.

Depuis 1966, année de leur premier choc dans le cadre de cette compétition continentale, le Superclásico a eu lieu 24 fois, avec 10 succès pour Boca, 7 pour River et 7 matches nuls. Certains de ces duels ont débouché sur un sacre pour le vainqueur.

En guise d’apéritif, FIFA.com vous rappelle quatre éditions historiques de cette affiche qui fait partie des plus marquantes de l’histoire du football.

River 0-2 Boca (1978)

C’est un mini-championnat à trois entre River, Boca et Atlético Mineiro (Brésil) qui permet cette année de désigner les finalistes. Les Xeneizes affichent deux points d’avance au classement mais, en cas de victoire à domicile, les Millonarios peuvent forcer un barrage. Mais cette finale cache également deux autres enjeux. Outre la rivalité personnelle entre les deux entraîneurs, Juan Carlos Lorenzo et Ángel Labruna, il s’agit de tordre le cou à la polémique née à la Coupe du Monde de la FIFA 1978, où l’Argentine s’est imposée avec cinq joueurs de River et aucun de Boca.

Les visiteurs s’imposeront avec des buts d’Ernesto Heber Mastrángelo et Carlos Salinas. "J’ai toujours réussi à sortir River de la Libertadores. Chaque fois qu’on les jouait, je marquais", dirait plusieurs années après Mastrángelo, qui portera les deux maillots.

Et après ?

Tenant du titre et vainqueur de la Coupe Intercontinentale, Boca gagnera son deuxième titre sud-américain grâce à un succès sur l’équipe colombienne de Deportivo Cali.

Boca 1-1 River (1986)

À peine dix jours après le sacre de l’Argentine à la Coupe du Monde de la FIFA, Mexique 1986, la Copa Libertadores démarre à La Bombonera. River affronte la compétition dans une position compliquée car il n’a jamais réussi à aller au bout.

Nery Pumpido, Oscar Ruggeri et Héctor Enrique, champions du monde, abordent l’épreuve quasiment sans repos, au sein d’une équipe qui n’a plus joué ensemble depuis le mois de mai. Boca s’est qualifiée à la mi-juin. Les Xeneizes prennent l’avantage sur pénalty, par Alfredo Graciani et dominent les débats, mais se font rattraper juste avant la pause après un but contre le cours du jeu de Roque Alfaro.

Et après ?

River remportera la poule et deviendra petit à petit une machine à gagner. Au deuxième tour, il éliminera Argentinos Juniors, puis la formation équatorienne de Barcelone de Guayaquil. Il conquerra ensuite son premier titre de champion d’Amérique grâce à un succès sur l’América de Cali. "Si on perdait contre Boca ce match-là, la situation devenait très compliquée pour nous. Les joueurs rentraient de la Coupe du Monde et Enzo Francescoli était parti en Europe. On était en plein doute. Ce jour-là, on méritait de perdre, mais parfois, il faut avoir de la chance. Y compris pour remporter la Copa Libertadores", avouera Héctor Veira, l’entraîneur millonario.

Boca 3-0 River (2000)

Le match aller des quarts de finale avait eu lieu au Monumental et s’était soldé par un succès local 2-1. Boca n’avait plus remporté la Libertadores depuis 1978 et cette revanche revêtait une valeur symbolique pour cette équipe titrée à l’échelle nationale avec Carlos Bianchi mais sevrée de succès à l’international. Sur le terrain, chaque onze comptait des joueurs majeurs : Juan Román Riquelme et Walter Samuel d’un côté, Pablo Aimar et Javier Saviola de l’autre.

Les Xeneizes s’imposeront avec des buts de Marcelo Delgado, Riquelme, sur pénalty, et un but resté dans les annales, celui inscrit "de la béquille" par Martín Palermo. Le buteur retrouvait ce jour-là les terrains après une rupture des ligaments croisés et son état de forme laissait à désirer. "S’ils font jouer Palermo, nous, on alignera Enzo (Francescoli, en retraite depuis deux ans)", avait plaisanté l’entraîneur de River, Américo Gallego. Le Loco a joué 13 minutes et scellé le résultat d’une frappe en pivot.

Et après ?

Après avoir éliminé in extremis l’América de México en demi-finales, Boca battra Palmeiras aux tirs au but et remportera la première de ses trois Copas Libertadores de l’ère Bianchi.

River 1-0 Boca (2015)

Les huitièmes de finale mettent aux prises la meilleure équipe du premier tour (Boca, avec 18 points sur 18 possibles) et la moins bonne (River s’est qualifié lors de la dernière journée, à la faveur de résultats d’autres rencontres). Cette actualité s’ajoute à l’histoire des deux décennies précédentes, avec une équipe de River qui n’a plus conquis la Libertadores depuis 19 ans et qui a même passé une saison en deuxième division. Boca, de son côté, a empoché quatre titres depuis 2000 et ne perd quasiment plus contre los Millonarios, sauf quelques mois plus tôt en demi-finales de la Copa Sudamericana.

Ce match cadenassé et viril, ce sont finalement les locaux qui l’arracheront contre tous les pronostics, grâce à un but sur pénalty de Carlos Sánchez. Au retour, le match sera suspendu à la mi-temps après l’agression des joueurs de River Plate par des supporters locaux.

Et après ?

Les hommes de Marcelo Gallardo cartonnent Cruzeiro à l’extérieur en quarts, dominent non sans mal les Paraguayens de Guaraní en demies et brandissent leur troisième et dernière Copa Libertadores face aux Tigres mexicains au Monumental, un soir de pluie diluvienne.