mardi 13 décembre 2016, 16:20

Endo galvanisé par l’esprit de Tohoku

"Ce but, ce n’est pas un exploit personnel de ma part. C’est le fruit du travail de toute l’équipe, moi je n’étais qu’à la conclusion. Je remercie mes coéquipiers", déclarait Yasushi Endo au sujet de sa frappe du gauche victorieuse face aux Mamelodi Sundowns au deuxième tour de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Japon 2016. Fausse modestie ? Ce n'est pas le genre de la maison. Le milieu de terrain des Kashima Antlers incarne à lui seul l'esprit de corps japonais.

Ce mercredi 14 septembre à Osaka, les siens seront opposés au champion d’Amérique du Sud, l'Atletico Nacional, en demi-finale pour un nouvelle bataille de styles. Une chose est sûre : les locaux miseront sur les mêmes armes face au seul club colombien à avoir remporté deux fois la Copa Libertadores. "Les équipes sud-américaines sont très techniques. Les joueurs sont véloces et leur jeu de passes rapide peut créer des brèches. Il faudra être vigilant. Mais si on arrive à concrétiser les occasions qui se présentent à nous, on aura une chance de l’emporter", estime le joueur de 28 ans.

Si le club japonais a atteint le dernier carré, ses deux premières sorties ont été marquées par des entames laborieuses. Lors du match d’ouverture face à Auckland City, les Antlers avaient été à la peine en première période puis menés au score 1:0, avant de s’imposer 2:1. De même, les Sundowns leur avaient mené la vie dure pendant les 45 premières minutes, avant que les Japonais ne prennent les choses en main pour gagner 2:0. "C’était la première fois que l’on affrontait ces deux équipes. Ce n’est pas évident d’aborder une rencontre contre une équipe sur laquelle vous ne savez pas grand-chose", se défend Endo.

En demi-finales, la formation colombienne proposera encore un nouveau défi, que le Japonais a hâte de relever. "Il y aura beaucoup de grands gabarit en face, donc ça ne servira à rien d’essayer de les prendre sur le défi physique. Il va falloir jouer à terre et glisser des ballons derrière leur défense, garder la possession et travailler ensemble. Si on respecte ces principes, je pense qu’on pourra trouver la faille et marquer, comme on l’a fait contre les Sundowns", confie celui qui a passé toute sa carrière à Kashima.

Gagner pour les autres Avide de trophées, Endo est également porté parce que les Japonais appellent affectueusement "l’esprit de Tohoku". Plus grande région de l’île principale de Honshu, Tohoku a vu naître cinq joueurs de Kashima qui disputent cette Coupe du Monde des Clubs : Mitsuo Ogasawara et Shuto Yamamoto (tous d’eux originaires d’Iwate), Gaku Shibasaki (Aomori), Shoma Doi (Yamagata) et donc Endo, qui vient de Miyagi.

À la fin de chaque saison, Endo participe à des activités de bénévolat destinées à aider la région à se remettre du séisme et du tsunami qui ont dévasté le Nord-Est du Japon en mars 2011. Les pensionnaires de J.League originaires de Tohoku ainsi que d’autres joueurs voulant prêter main forte ont formé une organisation de joueurs qui "possèdent l’esprit de Tohoku".

Cette catastrophe a provoqué d’importants dégâts dans de nombreuses zones, notamment les villes de Shiogama, où Endo a passé plusieurs années en formation, et d’Ibaraki, où est situé le stade de Kashima. Plus de cinq ans et demi se sont écoulés depuis le désastre, mais la reconstruction de Tohoku n’est pas terminée. Aujourd’hui, les difficultés que traversent encore de nombreux habitants de la région motivent Endo à donner le meilleur de lui-même.

"Je veux absolument gagner contre Atletico. Après notre titre en J.League, on a reçu de nombreux messages de gens de Tohoku, qui nous disaient que ça leur avait donné du baume au cœur. Ça faisait du bien de lire ça", se rappelle-t-il le sourire collé aux lèvres. "Un titre remonterait vraiment le moral de tout le monde à Tohoku. Je veux leur offrir cette excellente nouvelle du titre de Kashima."