jeudi 29 juin 2017, 15:05

La Roja en 5 questions et 5 réponses

  • Le Chili méritait-il de battre le Portugal en demi-finale ?

  • La Roja a-t-elle atteint ses objectifs offensifs et défensifs ?

  • Cinq points de vue, cinq opinions des principaux intéressés

De notre envoyé spécial avec le Chili, Diego Zandrino

La phrase est un peu réductrice, mais elle n'en reste pas moins vraie : en deux ans, le Chili a gagné aux tirs au but deux finales de Copa América contre l'Argentine de Lionel Messi et une demi-finale de Coupe des Confédérations de la FIFA face au Portugal de Cristiano Ronaldo. Ce n'est pas un fait anodin et cela met en relief une génération qui a appris à négocier ce type de rencontres.

FIFA.com analyse en 5 questions et 5 réponses la victoire de la Roja et sa qualification pour la finale de Russie 2017.

1 Le Chili a-t-il évolué par rapport à son match précédent ? Oui. Il a retrouvé son fonctionnement collectif ainsi que son adresse dans le maniement du ballon, ce qui lui a permis à la fois de contrôler le rythme de la partie et d'économiser son énergie. Il a terminé le match fatigué mais au complet, proposant plus de jeu que son adversaire. L'entraîneur n'a pas eu besoin d'effectuer les quatre changements auxquels il avait droit.

Juan Pizzi : "Je crois que nous méritons cette victoire. Nous avons eu le plus grand nombre d'occasions et les plus franches également, surtout dans la prolongation. Il m'était difficile de faire des changements car cela aurait pu compromettre les bonnes choses que nous étions en train de faire. Pour l'instant, nous sommes seulement finalistes".

**2 Le Chili a-t-il atteint ses objectifs défensifs ? **Oui*. Il a neutralisé une attaque prolifique et un joueur en état de grâce comme Cristiano Ronaldo ! En plus de couper les voies de transmission menant au buteur portugais, les Chiliens l'ont obligé à recevoir le ballon loin de leur but et dans des positions peu confortables. Côté Roja*, les couvertures ont fonctionné à merveille et chaque fois qu'il a dû reculer, le Chili a donné peu de possibilités au Portugal.

Jean Beausejour : "Nous avons cherché à être fidèles à l'idée qui est la nôtre depuis longtemps, à savoir prendre l'initiative, avoir le ballon, et attaquer au bon moment sans prendre de risques inutiles".

**3 Le Chili a-t-il atteint ses objectifs offensifs ? **Non*. Il n'est jamais parvenu à concrétiser ses meilleures occasions. Même si le Portugal a été solide défensivement avec un gardien impeccable, cela n'enlève rien au fait que la Roja* n'a fait trembler les filets adverses que deux fois au cours de ses 300 dernières minutes de jeu. Sa vocation offensive lui a surtout servi à jouer loin de son but et, parfois, à souffler un peu en conservant le ballon.

Pizzi : "Je serai plus inquiet le jour où nous n'aurons plus d'occasions… Aux tirs au but, nous avons heureusement été efficaces et réalistes".

**4 Les cadres chiliens ont-ils été à la hauteur ? **Oui**. Claudio Bravo a été brillant dans la série de tirs au but et il a également été décisif pendant la rencontre. Quant à Arturo Vidal, on se demande comment il fait pour être partout à la fois. Alexis Sánchez n'a pas été étincelant, mais il s'est créé les meilleures opportunités côté chilien et il a converti son tir au but. Mention spéciale pour l'un des travailleurs de l'ombre de cette équipe : Charles Aránguiz a réussi presque tout ce qu'il a entrepris.

Bravo : "Les tirs au but ne sont pas une loterie, ils impliquent beaucoup de travail, beaucoup d'informations et d'intelligence, en plus de tous les autres facteurs. Je savais quel était mon travail. Mais nous avons parfaitement travaillé pour battre le champion d'Europe en titre, ce qui n'est pas rien".

*5 Le syndrome Pinilla* n'est-il plus qu'un mauvais souvenir pour le Chili ? **Oui*. Lors de la Coupe du Monde 2014, un 28 juin également mais cette fois contre le Brésil en huitième de finale, Mauricio Pinilla avait frappé sur la barre à la 119ème et ensuite le Chili s'était incliné aux tirs au but. Contre le Portugal, le tir de Vidal sur le poteau suivi par la barre transversale de Martín Rodríguez, le tout à la 118ème minute, n'ont pas eu d'incidence sur le moral chilien dans la série de tirs au but qui a suivi, remportée par la Roja* et preuve éclatante du changement de mentalité dans les rangs chiliens.

Arturo Vidal : "Cette sélection, comme elle l'a toujours démontré, donne le meilleur d'elle-même dans les moments difficiles grâce à la solidarité, au dévouement et au cœur de chacun d'entre nous".