mercredi 31 juillet 2019, 07:00

BodenseeKickers, une affaire de cœur

  • Les BodenseeKickers sont une équipe de football pour personnes en situation de handicap

  • Pour Yannick Cavallin, l'intégration du football handicap est une affaire de cœur

  • "On peut réaliser beaucoup de choses grâce au football", assure-t-il

Depuis quelques années, Yannick Cavallin entraîne les BodenseeKickers, une équipe de football pour personnes en situation de handicap. C'est avec beaucoup d'engagement qu'il lutte contre l'exclusion et prône l'intégration des personnes handicapées. "En tant que chef scout, je m'occupais déjà de personnes qui vivaient en marge de la société. Je ne supportais pas de les voir pointées du doigt. J'ai regardé ces gens différemment, lorsque j'ai réalisé qu'ils avaient des capacités spéciales et qu'ils vous apportaient une chose que vous n'obtenez pas nécessairement dans la vie normale : l'appréciation. Ils sont reconnaissants pour tout ce que vous faites."

Cavallin a rejoint les BodenseeKickers alors qu'il cherchait un groupe sportif approprié pour son fils. "Je savais depuis longtemps qu'il y avait un cercle sportif qui s'entraînait le samedi à Scherzingen et je me suis dit : 'Allons voir ce qu'il s'y passe'. Au début, notre fils ne voulait pas vraiment. Il est très grand, il fait plus de deux mètres. Il a des problèmes de motricité et des traits autistiques ont également été diagnostiqués chez lui. Il n'est pas autiste, mais il souffre de troubles du spectre autistique. Lorsque nous avons rejoint le groupe, cela a tout de suite fonctionné."

Une rencontre presque marquée par le destin pour les deux parties. "Lorsque je suis arrivé dans le groupe, il leur manquait quelqu'un pour les encadrer. Je leur ai dit que ça m'intéressait et que je voulais essayer d'améliorer leur acceptation au sein de la société", raconte Cavallin.

Plus que du football

Depuis, beaucoup de choses se sont mises en place. Grâce à l'inlassable travail de Cavallin, les BodenseeKickers ont pu entamer il y a trois ans une coopération avec le FC Kreuzlingen et utiliser le réseau du club. "Nous avons été très bien accueillis dans le club. Au début, il y avait encore de la distance et le rapprochement s'est fait petit à petit. Aujourd'hui, cela porte progressivement ses fruits. Les joueurs de l'équipe première se réjouissent lorsque nous sommes au bord du terrain et ils apprécient également s'entraîner avec nous. Certains joueurs viennent à nos entraînements pour montrer des exercices, ou l'entraîneur de l'équipe première passe nous voir. Nous évoluons ensemble et l'acceptation grandit", explique Cavallin.

Bon nombre de ses joueurs sont ainsi devenus fans du FC Kreuzlingen et ont gagné en confiance en eux à travers cette coopération. Mais il ne s'agit pas uniquement de football. Cavallin est présent pour ses joueurs 24 heures sur 24. Il les aide à gérer leurs finances, à compléter des formulaires ou à répondre à des offres d'emploi. Et tout ça dans son temps libre. "Ils réalisent qu'ils ont affaire à quelqu'un qui n'a pas que le football dans la tête. C'est un tout. On peut réaliser beaucoup de choses grâce au football. Mais je voudrais que cela aille plus loin, que nous formions une famille", précise-t-il.

Son engagement bénévole n'est pas passé inaperçu. Il y a trois ans, il a été nommé par la télévision suisse pour le prix des "Helden des Alltags" (Héros du quotidien) et a profité de l'occasion pour accroître la notoriété de ses BodenseeKickers. D'autres équipes ont également bénéficié de cette publicité. Le nombre de demandes a augmenté, mais aussi le nombre de joueurs. Alors qu'il n'y avait au départ que six ou sept joueurs sur le terrain, il y en a maintenant 15 ou plus.

Mais il y a encore beaucoup à faire pour que le football handicap ne soit pas seulement "vu de la ligne de touche", comme le souligne Cavallin. "Je trouve que des clubs de football plus connus devraient s'impliquer. On ne devrait pas seulement penser à l'intégration, mais aussi à l'inclusion des joueurs."

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