jeudi 24 janvier 2019, 07:48

La Norvège fait rimer come-back avec Lagerback

  • La Norvège a gagné 42 places en 18 mois au Classement mondial

  • Elle a obtenu en 2018 sa meilleure moyenne de victoires depuis 89 ans

  • Lars Lagerback semble avoir trouvé ses marques à la tête de sa nouvelle équipe

En football, 16 matches représentent parfois une éternité. L’état de forme, la confiance, et, surtout, les résultats peuvent changer du tout au tout. Les supporters de l’équipe de Norvège peuvent en témoigner.

Il y a 18 mois, la sélection norvégienne se trouvait en cale sèche et traversait l’une des périodes les plus noires de son histoire. Il faut dire que le bilan n’avait rien de reluisant : une victoire en neuf matches, contre Saint-Marin. En guise de rebond, l’arrivée aux commandes de Lars Lagerback en février n’a produit, quant à elle, que deux nuls en trois matches. À ce stade, la Norvège occupait une peu glorieuse 88ème place au Classement mondial FIFA/Coca-Cola.

Le pays n’avait jamais connu pareil affront depuis l’introduction du Classement mondial. Les Løvene ne pouvaient guère descendre plus bas. L’année 2018 leur a donné raison. Personne ne s’attendait à vivre la meilleure année comptable depuis près de neuf décennies.

Le retour

La Norvège a remporté huit de ses dix matches. Pour trouver trace d’un ratio de 80% de victoires, il faut remonter à 1929. Il n’en fallait pas davantage pour lui assurer la première place du Groupe C3 de la Ligue des Nations de l’UEFA et la ramener dans le Top 50 de la hiérarchie mondiale, au 46ème rang pour être précis.

"C’est une bonne chose de terminer en tête", confiait le technicien suédois après avoir devancé la Bulgarie. "Nous avons dû travailler dur pour en arriver là. Mes joueurs ont beaucoup donné tout au long de l’année.Au-delà des résultats, ce qui me fait plaisir, c’est de voir que nous avons dominé tous nos adversaires en Ligue des Nations. Les joueurs et mes adjoints ont vraiment été fantastiques."

Ces excellents résultats ont été salués par l’actuel sélectionneur du Danemark Age Hareide, l'un des prédécesseurs de Lagerback sur le banc norvégien. "Lagerback a réussi à bien organiser son équipe. La Norvège est devenue une équipe difficile à manœuvrer. Avec un tel atout dans sa manche, elle peut battre n’importe qui. Lars réalise toujours des choses exceptionnelles, partout où il passe. Je ne suis donc pas très étonné. Il expose ses idées très clairement. Je pense que c’est l’un des ingrédients de son succès."

Une période mouvementée

201820172016
Victoires833
Matches nuls121
Défaites146
Meilleur classement465849
Pire classement598881

L’intéressé reste cependant persuadé que le retour de la Norvège au premier plan ne se résume pas à une question de style. Le stratège de 70 ans, qui a mené la Suède et le Nigeria en Coupe du Monde de la FIFA™, mais aussi l’Islande en phase finale de l’UEFA EURO 2016, préfère parler d’évolution plutôt que de révolution.

"Globalement, les fondations n’ont pas changé" explique-t-il. "Nous avons un peu modifié notre façon de travailler sur le plan tactique, mais il reste de nombreuses similitudes. En revanche, nous avons fait d’énormes progrès sur la manière dont nous développons notre jeu, notamment en défense. Nous devons encore nous améliorer dans le dernier geste, mais nous nous sommes montrés très performants dans la construction. Il faut féliciter les joueurs. Ils ont bien travaillé et, ensemble, nous avons mis en place une bonne organisation."

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La tête sur les épaules

Mohamed Elyounoussi et Ola Kamara ont pris une place de plus en plus importante au sein du groupe. Ils partagent la tête du classement des buteurs depuis l’arrivée de Lagerback avec Josh King (5 buts chacun). Parallèlement, Martin Odegaard a fait son retour en sélection.

Ils sont nombreux, à l’instar de Tarik Elyounoussi, à apprécier les qualités de Lagerback, mais Hareide admire son collègue pour une autre raison : sa capacité à "laver le cerveau" de ses joueurs. Le Suédois est en effet passé maître dans l’art de bien faire passer ses consignes. "Les résultats sont là", confirme Tarik, le cousin de Mohamed. "C’est très simple. Il donne des instructions basiques, mais il les répète sans arrêt."

Ces bons résultats constituent un atout supplémentaire pour l’équipe technique. "Quand la réussite est au rendez-vous, on se retrouve avec une équipe qui croit dans le projet de jeu porté par l’entraîneur", explique Hareide. "C’est une très bonne nouvelle pour le football norvégien."

Alors que l’Espagne et la Suède se profilent déjà sur la route des qualifications pour l’UEFA EURO 2020, l’année 2018 pourrait bien faire office de tremplin et lancer la Norvège sur la voie d'une première participation à une grande compétition internationale depuis 2000.