jeudi 02 février 2017, 06:03

Le Swaziland prend de la hauteur

Alors que la Coupe d'Afrique des Nations de la CAF 2017 touche bientôt à sa fin, le Swaziland est en droit de se demander quel aurait été son sort s'il avait réussi à se qualifier pour la compétition, ce qui aurait marqué sa première participation à la CAN et ainsi qu'à un grand tournoi international. Mais cela n'a pas eu lieu, la faute à un voisin du Swaziland, le Zimbabwe, qui a devancé le Sihlangu dans le Groupe L des qualifications pour le tournoi continental.

Malgré cet échec de justesse dans la course à la qualification pour l'épreuve suprême des sélections en Afrique, le Swaziland peut être fier des efforts et des progrès qu'il a réalisés l'an dernier, avec un passage de la 133ème place – en début d'année 2016 – à la 99ème dans la dernière édition du Classement mondial FIFA/Coca-Cola. Il s'agit tout simplement du meilleur classement de l'histoire de ce petit pays, bien loin de la 186ème occupée en 2013.

"C'est un grand moment de fierté pour nous et nous espérons pouvoir continuer à travailler dur et à progresser en tant qu'équipe", explique le défenseur Siyabonga Mdluli. "Nous avons fait preuve de beaucoup de détermination et avec les joueurs qui évoluent actuellement en équipe nationale, nous pouvons vraiment être compétitifs et espérer nous qualifier pour la prochaine CAN. Lors des éliminatoires de la CAN 2017, c'est peut-être notre manque d'expérience qui nous a été fatal. Nous avions beaucoup travaillé individuellement et collectivement. Dès lors, il n'y a pas de faute individuelle. Quand un joueur fait une erreur, c'est de notre faute, à tous."

Sous la houlette d'Harries Bulunga – enseignant de profession qui a quitté son poste de sélectionneur du Swaziland fin septembre 2016 – le Sihlangu s'est imposé à domicile et à l'extérieur contre la Guinée, tête de série du Groupe L. Même si la qualification pour le Gabon n'a pas été au bout, ces deux victoires ainsi que des nuls contre le Zimbabwe et le Malawi ont permis au Swaziland de grimper lentement mais sûrement au Classement mondial FIFA/Coca-Cola et d'insuffler de l'optimisme au sein de l'effectif.

Ce regain de confiance s'est traduit par une médaille de bronze dans la COSAFA Cup, une compétition qui réunit toutes les équipes d'Afrique australe. À cette occasion, le Swaziland a non seulement réalisé sa co-meilleure performance dans le tournoi, mais il a également prouvé qu'il était capable de rivaliser avec les plus grandes équipes de la région. "Nous avions des sentiments partagés à la fin de la COSAFA Cup", poursuit Mdluli. "D'un côté, terminer troisièmes, ce n'est pas mauvais, mais de l'autre, nous avons manqué notre objectif, qui était d'aller en finale."

Exports et plans d'avenirC'est également à la COSAFA Cup qu'un attaquant du Swaziland, Felix Badenhorst, a tapé dans l'œil d'un certain nombre de recruteurs africains. Et pour cause : la star de la sélection swazie a bouclé la compétition en tête du classement des buteurs. Alors que la majorité des internationaux swazis évoluent au pays, Badenhorst a rejoint son compatriote Mthunzi "Xavi" Mkhontfo en RD Congo, où les deux hommes défendent les couleurs de la mythique AS Vita.

Tacleur viril, Mdluli est également capitaine de Green Mamba, une formation de Premier League swazie. Il incite ses coéquipiers en équipe nationale à s'exporter. "L'effectif de la sélection est composé en grande partie de joueurs basés au Swaziland. Pour nous, le fait que Badenhorst et Mkhontfo jouent à l'étranger est un plus. Il faudrait qu'il y ait encore plus d'internationaux swazis dans les championnats étrangers. Ça serait bien pour l'équipe nationale", estime Mdluli.

Mdluli ainsi que tous ses coéquipiers en équipe du Swaziland vont donc pouvoir s'inspirer de leur bon parcours dans les qualifications pour la CAN 2017 afin d'essayer de faire encore mieux dans les éliminatoires pour la CAN 2019, qui débuteront en juin prochain. Pour un Sihlangu qui présente aujourd'hui un mélange intéressant d'expérience et de jeunesse, la tâche sera toutefois compliquée. En effet, le Swaziland a été versé dans le même groupe que la Tunisie, l'Égypte et le Niger. Cela dit, l'équipe qui faisait partie il n'y a pas si longtemps encore des Cendrillon du football africain a montré depuis qu'elle pouvait tenir la dragée haute aux meilleures formations du continent.

Si le Swaziland ne compte pas encore parmi les ogres du football africain, il a prouvé depuis quelque temps déjà qu'il n'en était certainement plus le Petit Poucet.