Le Soudan du Sud compte parmi les plus jeunes associations membres de la FIFA. Depuis 2012, date de son intégration un an après son indépendance, seuls le Kosovo et Gibraltar ont rejoint l’instance dirigeante du football mondial. En quelques années, les Bright Stars ont réalisé des avancées remarquables au sein de la hiérarchie mondiale.

Les Sud-Soudanais ont récemment signé un bond de 11 places pour atteindre le 162ème rang du Classement mondial FIFA/Coca-Cola. Cette performance reste assez éloignée de leur meilleure marque, une 138ème place obtenue en 2015, mais ces résultats peuvent être considérés comme encourageants dans un pays troublé par de nombreux conflits et où les institutions du football ont dû se construire de zéro.

Mais le football peut s’appuyer sur une longue tradition dans la région. Le Soudan voisin compte parmi les plus vieilles sélections africaines et ont remporté la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF 1970, devant plus de 100 000 spectateurs à Khartoum.

Presque 50 ans plus tard, le Soudan du Sud a participé à sa seconde campagne de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA™, interrompue par la Guinée équatoriale après deux matches serrés, un nul 1-1 à domicile et une courte défaite 1-0 à l’extérieur. Ce résultat marque une nette amélioration par rapport à la défaite 4-1 sur l’ensemble des deux manches, concédée il y a quatre ans au premier tour des préliminaires de Russie 2018. Clin d’œil du destin, le Soudan du Sud avait obtenu son premier succès en match officiel contre la Guinée équatoriale, à l’occasion d’un match de qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations, en 2015.

Le mois dernier, les Bright Stars ont obtenu leur première victoire à l’extérieur, sur le terrain des Seychelles. Ce succès 1-0 leur a permis de confirmer la victoire (2-1) acquise à domicile. Pour la troisième édition de suite, le Soudan du Sud participe donc à la phase de groupes des préliminaires de l’épreuve continentale.

Les Sud-Soudanais ont des raisons de se montrer optimistes, d’autant que l’équipe nationale bénéficie de l’apport de quelques expatriés, conséquence des déplacements de populations observés ces dernières années. La diaspora australienne se trouve au cœur de ce phénomène. Awer Mabil et Thomas Deng en ont d'ailleurs profité pour se faire une place en équipe d’Australie. Le premier s’est même distingué lors de la Coupe d’Asie de l’AFC 2019. D’autres Sud-Soudanais se sont tournés vers le football australien.

Le cas de Peter Deng, le frère aîné de Thomas, illustre les liens entre les deux nations : celui-ci a déjà eu l’occasion de représenter les Bright Stars. Pensionnaire de Melbourne Victory, le club le plus populaire de A-League, Kenny Athiu est titulaire à la pointe de l’attaque sud-soudanaise. Il connaît bien les frères Dieng, pour avoir grandi à leurs côtés. "Tout le monde est très content pour nous", confiait-il après le succès historique aux Seychelles. "Le football et l’équipe nationale font partie des sujets qui rassemblent la population. Le Soudan du Sud possède un énorme potentiel. J’espère qu'un jour, notre pays deviendra un poids lourd du football africain. Notre indépendance est encore très récente, mais je pense que nous avons déjà réalisé de gros progrès. D’ici quelques années, les gens commenceront à investir dans les terrains et dans les clubs. Alors nous pourrons vraiment décoller."