jeudi 21 février 2019, 08:45

Les fines lames des Samouraïs bleus

  • Le Japon est aujourd'hui 27e au classement mondial

  • C'est sa meilleure place FIFA depuis 2014

  • FIFA.com braque ses projecteurs sur trois joueurs d'avenir

Huitième de finaliste à la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™, le groupe du Japon à la Coupe d'Asie de l'AFC 2019 a eu des airs de révolution. Le nouveau sélectionneur Hajime Moriyasu avait un message à faire passer.

Ainsi, après n'avoir reconduit que onze mondialistes, il a laissé au bercail des joueurs qui ont fait la réputation du football japonais au cours de la décennie passée, comme Shinji Kagawa, Shinji Okazaki, Makoto Hasebe, et Keisuke Honda, ces deux derniers pour cause de retraite.

Si les sages Yuto Nagatomo et Maya Yoshida, le capitaine, étaient les seuls rescapés du triomphe en finale de Coupe d'Asie 2011, les joueurs en partance ont vu d'un bon œil le nouveau départ du pays du Soleil-Levant.

"J'ai peut-être mis un terme à ma carrière internationale", déclarait Honda après la défaite contre la Belgique, "mais je pars tranquille car de nombreux jeunes peuvent prendre la relève et je pense qu'ils vont écrire une nouvelle page de l'histoire du football japonais."

Certes, leur revers 3-1 contre le Qatar en finale de la Coupe d'Asie en a surpris et déçu plus d'un, mais le Japon a grimpé à la 27e place du Classement mondial masculin FIFA/Coca-Cola, leur meilleure position depuis 2014. "Je pense que ce tournoi sera la référence pour l'avenir de notre équipe", analysait Moriyasu après la défaite. "J'aimerais maintenant que les jeunes gardent leur envie de progresser."

Voici trois d'entre eux qui devraient former la colonne vertébrale de cette équipe du Japon, nouvelle ère.

Ritsu Doan

Milieu offensif, 20 ans, Groningue (Pays-Bas)

Cela fait un moment que les supporters attendent qu'on lui donne sa chance. Élu Meilleur joueur du Championnat U-19 de l'AFC en 2016, remporté par le Japon, puis nommé Jeune asiatique de l'année, il s'est longtemps dit mécontent de ses propres prestations, illustrant son perfectionnisme.

Il a enfin exploité son plein potentiel en permettant au Japon d'atteindre les huitièmes de finale de la Coupe du Monde U-20 de la FIFA, République de Corée 2017, dans laquelle il a marqué trois buts et montré l'étendue de ses talents de dribbleur, ainsi qu'un pied gauche d'exception.

Aujourd'hui au FC Groningue, aux Pays-Bas, après un passage réussi en prêt, il continue de progresser. Il a notamment marqué par deux fois en Coupe d'Asie, dont un penalty décisif face au Viêt-Nam en quarts de finale. Inventif et talentueux, il devrait être l'un des joueurs clés de ce groupe en pleine émergence.

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Takehiro Tomiyasu

Défenseur, 20 ans, Saint-Trond (Belgique)

Bien qu'il manque peut-être d'explosivité au sein de l'équipe de Moriyasu, il a sans doute été LE joueur clé des Samouraïs bleus jusqu'en finale aux Émirats Arabes Unis.

Après avoir balbutié leur football dans la courte victoire 3-2 face au Turkménistan, les Japonais n'ont ensuite encaissé qu'un but avant la finale, et ce grâce à l'élément indispensable de sa charnière centrale, aux côtés de Yoshida.

Le très grand arrière central était jusqu'alors connu pour avoir trompé son propre gardien contre l'Afrique du Sud, dans leur premier match à République de Corée 2017. Depuis, c'est oublié : en janvier, sa tête rageuse contre l'Arabie saoudite a envoyé son pays en quarts de finale et il a contribué au succès japonais grâce à des prestations de haut vol des deux côtés du terrain.

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Takumi Minamino

Attaquant, 24 ans, Red Bull Salzbourg (Autriche)

Après un faux départ dans sa carrière internationale en 2015 – il ne joue que sept minutes – la même année où il débarque en Autriche, il semble désormais s'être fait une place dans le groupe après son excellent retour l'an dernier. Auteur de quatre buts en cinq matches en 2018, il était un choix facile pour la Coupe d'Asie cette année.

Là-bas, Minamino a incarné à lui tout seul le jeu typique du Japon, fait de passes rapides et de déplacements constants. Infatigable, il n'a cessé de harceler les défenseurs et a redoublé d'efforts – à l'image d'Okazaki d'une certaine manière – et s'est montré complémentaire aux attaquants Yuya Osako et Yoshinori Muto.

Cela s'est surtout vu en demi-finale face à la RI Iran où il s'est montré astucieux en continuant de jouer alors que ses adversaires attendaient un coup de sifflet de l'arbitre avant de délivrer une passe décisive à Osako puis de gagner le penalty du 2-0. Son joli piqué a redonné espoir au Japon en finale contre le Qatar, et les supporters japonais espèrent maintenant que ce n'est que le début d'une belle aventure.