Kirsty Yallop, qui fait partie du Groupe d’étude technique de la FIFA pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Australie & Nouvelle-Zélande 2023™, porte un regard particulier sur cette compétition en raison de ses liens très étroits avec les deux nations hôtes.

Ancienne internationale néo-zélandaise, elle a en effet disputé deux fois la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ avec sa sélection. Par ailleurs, elle est mariée depuis 2019 à la milieu de terrain australienne Tameka Butt, ce qui explique son soutien indéfectible pour les deux nations dans cette édition.

"C’était assez perturbant de mettre de côté la rivalité entre la Nouvelle-Zélande et l’Australie pour soutenir les Matildas, mais au final, c’était génial", s’est enthousiasmé Yallop.

"Je suis heureuse de pouvoir supporter Tameka et la sélection australienne. J’aime beaucoup cette équipe, et les filles ont énormément donné pour faire grandir le football féminin sur le terrain et en dehors, donc je suis très fière de ça. Je suis également fière d’être néo-zélandaise. C’était incroyable de voir les Football Ferns écrire l’histoire avec une toute première victoire dans la compétition et un bilan final de quatre points."

Le fait d’avoir suivi de près les deux sélections a permis à Yallop de prendre pleinement la mesure des retombées de la compétition de part et d’autre de la mer de Tasman.

Si les Matildas étaient devenues l’équipe la plus populaire – équipes masculines et féminines confondues – aux yeux du public australien depuis quelques semaines déjà, l’ascension des Football Ferns et du football féminin en Aotearoa Nouvelle-Zélande est elle aussi notable.

La compétition a ravi le public néo-zélandais, notamment grâce à la victoire des hôtes en match d’ouverture contre la Norvège, sacrée en 1995.

Dans la foulée de cette performance, le record d’affluence pour un match de football, qu’il soit masculin ou féminin, en Aotearoa Nouvelle-Zélande a été battu à plusieurs reprises, avec notamment trois rencontres réunissant chacune 43 217 spectateurs alors que le pays hôte n’était pas sur le terrain.

De tels événements rendent Yallop extrêmement optimiste quant à l’héritage que laissera l’organisation de la compétition pour le football et le sport féminin néo-zélandais.

"Le plus important, c’est que ce tournoi ait inspiré les jeunes filles et garçons. Ces filles et ces garçons vont grandir en sachant que le sport féminin compte autant que le sport masculin et qu’il n’y aucune différence entre les deux", a affirmé Yallop. "C’est positif en termes d’égalité : pour eux, ce sera normal que 40 000 spectateurs se déplacent pour aller assister à un match de football féminin en Nouvelle-Zélande. Ils s’attendront à voir autant de monde au stade, et ils vont continuer à aimer le football, indépendamment du genre des protagonistes. Ce sera la nouvelle norme pour eux. Dans une vingtaine d’années, ces jeunes filles et garçons seront des personnes amenées à montrer la voie et à prendre des décisions dans notre pays. Le fait qu’ils aient grandi en sachant que l’égalité doit être présente dans tous les domaines permettra de faire bouger les choses."

Le soutien du public local est d’autant plus remarquable que l’année 2023 est chargée en événements sportifs. En effet, les trois sports les plus populaires en Aotearoa Nouvelle-Zélande, à savoir le rugby, le cricket et le netball, ont tous droit à leur Coupe du Monde cette année. "J’ai des neveux et des nièces qui adorent les joueurs et qui les trouvent fantastiques. Ils connaissent les joueurs depuis toujours, mais désormais, ils connaissent aussi les joueuses, et ils n’arrêtent pas de me répéter qu’elles sont incroyables.

Il y a des tas d’enfants et aussi des hommes, des adultes, qui se baladent avec des maillots floqués au nom des joueuses : tout le monde est à fond, c’est exceptionnel. J’en ai la chair de poule rien que d’en parler. C’est incroyable de voir que tout le pays soutient les filles et la Coupe du Monde Féminine. C’était génial de voir toutes ces personnes se passionner pour le football féminin, se dire qu’il n’y a rien de mieux, même pas le rugby."