Nadine Kessler est une femme aux multiples talents. Elle a remporté de nombreux titres en club, elle a triomphé avec l'Allemagne lors de l'EURO 2013, elle a été élue Joueuse Européenne de l'année et Joueuse mondiale de la FIFA en 2014... Lorsqu'elle a raccroché les crampons, Kessler a d'abord travaillé comme ambassadrice et conseillère à l'UEFA avant d'être nommée responsable en chef Football féminin. En tant que telle, elle a participé à la deuxième Convention de la FIFA sur le Football Féminin qui s'est tenu Sydney. Aux côtés de Johanna Wood, membre du Conseil de la FIFA et présidente de la Fédération néo-zélandaise de football, de James Johnson, directeur général de la Fédération australienne de Football, et de Monique André, membre du Comité de normalisation de la Fédération haïtienne de football, Nadine Kessler a participé à une table ronde consacrée à l'impact des tournois sur le développement du football féminin.

Le fait que trois équipes européennes aient terminé dans les quatre premiers lors de la récente Coupe du Monde féminine de la FIFA™, trustant les places du podium, est une chose dont Kessler se dit fière. "Je pense que nous avons parcouru un long chemin ces dernières années. Je ne parle pas de l'UEFA, des clubs ou des associations. Je parle de nous, dans l'ensemble", confie-t-elle au micro de FIFA.com.

"C'est très bien que tout ce travail porte ses fruits. Nous devons honnêtement reconnaître que le monde entier a progressé et que nous avons peut-être même un peu de chance d'être dans cette position. Mais il y a une grande impulsion en Europe, nous avons finalement créé une concurrence entre de nombreux pays. Et je pense que c'est ce qui fait perdurer cet élan."

Pour elle, les "petites équipes" n'existent plus et les progrès combinés aux investissements réalisés ces dernières années portent leurs fruits. Mais que peut-on faire pour réduire davantage cet écart et comment soutenir ces pays où la discipline n'est pas aussi développée ?

"Nous avons fait beaucoup pour améliorer le paysage concurrentiel en Europe. Nous avons essayé de donner une chance à tout le monde, en particulier aux pays qui n'ont peut-être pas eu les meilleures opportunités de jouer", explique Kessler.

"Nous allons maintenant lancer notre nouveau système de Ligue des Nations. Nous avons modifié nos compétitions de clubs pour qu'il y ait davantage de matchs. La même chose s'est produite au niveau des jeunes", poursuit-elle.

"Bien sûr, il y a aussi un soutien spécial par le biais de projets de développement dans les pays. Ce n'est pas une surprise, c'est le résultat d'un travail acharné et je pense qu'ils ont fait un excellent travail lors de cette Coupe du Monde Féminine".

Enfin, l'ancienne Joueuse Mondial de l'Année a un conseil à donner à toutes les footballeuses qui pensent déjà à leur carrière post-football. "C'est une bonne chose de voir d'anciennes joueuses explorer différents rôles. Mais j'aimerais les voir dans l'administration pour pousser des organisations comme la nôtre, la FIFA ou les clubs, à changer les choses et à promouvoir le football féminin de l'intérieur", lance Kessler.

"Il est très important que les anciennes joueuses ne se limitent pas à des rôles de présentatrices de télévision ou d'entraîneures. Lorsqu'il s'agit de la représentation des femmes dans des commissions ou des femmes dans le football en général, nous devons également faire des progrès dans ces domaines. Sinon, ces modèles n'existeront pas. Je serais ravie que davantage de joueuses assument ces rôles et endossent ce costume qui n'est pas facile à porter", conclut-elle.

La Convention du Football Féminin de la FIFA s'est tenue à Sydney du 18 au 19 août. Vous pouvez consulter les prises de parole et les tables rondes en cliquant ici.