Abdelnaser tombe de haut

Tout aurait pu être différent. Après sa victoire initiale contre Cuba, l'Égypte aurait eu un pied en huitièmes de finale de la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Colombie 2016 en cas de succès face à la Russie. C'est donc avec un mélange d'enthousiasme et de confiance que le gardien Gamal Abdelnaser a foulé le parquet de Medellin avant le coup d'envoi.

Le portier égyptien a formé un cœur avec ses mains avant de rejoindre ses coéquipiers pour les hymnes nationaux. Il est ensuite parti se poster dans ses cages, comme d'habitude. Mais 12 secondes plus tard, l'horizon s'était déjà considérablement assombri. Soixante-deux secondes après avoir concédé l'ouverture du score, l'Égypte était déjà menée 2:0. "Aujourd'hui, nous avons joué de malchance", estime le dernier rempart des Pharaons au micro deFIFA.com. "Nous avons accumulé les maladresses. Nous n'étions pas dans le match, nos passes n'arrivaient pas à destination et il faut bien le reconnaître, les Russes étaient dans un bon jour."

Cette entrée en matière désastreuse laissait au moins un motif d'espoir : il restait encore beaucoup de temps pour inverser la tendance. Mais après une telle entame, Abdelnaser y croyait-il encore ? "Franchement, non", reconnaît-il, même si les Pharaons n'ont jamais baissé les bras. "À la mi-temps, le sélectionneur nous a dit d'oublier les 20 premières minutes et de recommencer le match à zéro." Malheureusement, les Russes ont repris la partie dans le même état d'esprit et ils n'ont pas tardé à creuser encore l'écart. Les rêves égyptiens sont donc partis en fumée en l'espace de quelques secondes.

Observateur privilégié On le sent très abattu. Il faut dire que le pauvre Abdelnaser a assisté au naufrage de son équipe (6:1) depuis un poste d'observation privilégié. Auteur de quelques parades décisives, il a évité aux siens une addition encore plus lourde. "J'ai essayé de parler à mes coéquipiers et de les diriger mais aujourd'hui, rien ne fonctionnait", constate-t-il, résigné.

Sans surprise, le gardien n'a qu'une hâte : rentrer à l'hôtel pour téléphoner à es proches. Ses partenaires, qui ont déjà pris place dans le bus, sont visiblement dans le même état d'esprit. Les Égyptiens sont pressés de quitter le Coliseo Ivan de Bedout pour oublier cette défaite au plus vite. Sur le chemin du retour, le gardien repensera sans doute aux paroles de son sélectionneur, qui pourraient s'avérer cruciales au moment d'aborder le match décisif contre la Thaïlande : il faut recommencer à zéro.

Tout pourra alors être si différent. En cas de succès contre les Asiatiques, les rêves et les espoirs qui se sont envolés pourraient redevenir réalité.