Argentins et Iraniens se font peur puis plaisir

LE FILM DE LA JOURNÉE -  Si l'Argentine a remporté la finale de la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Colombie 2016, elle le doit avant tout à sa capacité de réaction. Par deux fois, l'Albiceleste a réussi à trouver le chemin des filets quelques secondes après un but russe. Sur le long terme, la rigueur défensive sud-américaine a fini par faire la différence. Les Européens ont longtemps fait le siège du but argentin, sans toutefois parvenir à se procurer beaucoup d'occasions franches.

L'autre affiche de la journée s'est soldée par la meilleure performance iranienne de tous les temps en Coupe du Monde de Futsal. Pourtant, la Team Melli n'a pas eu la partie facile. Au retour des vestiaires, le Portugal a frappé à deux reprises coup sur coup, par Cardinal. Mais à force de courage, les champions d'Asie ont recollé au score à quelques secondes du coup de sifflet final. Entré spécialement pour l'occasion, le gardien iranien Sepehr Mohammadi s'est illustré durant la séance de tirs au but, tandis que ses coéquipiers faisaient apprécier leur sang-froid. L'Iran monte donc pour la première fois de son histoire sur la troisième marche du podium, 24 ans après sa quatrième place à Hongkong 1992. Les Portugais échouent quant à eux à la plus mauvaise place.

FIFA.com revient sur cette journée chargée d'histoire.

Les résultats Finale** Russie 4:5 Argentine

Match pour la troisième place Iran 2:2 (t.a.b, 4:3) Portugal

Les moments-clés L'Argentine du tac au tac : Le banc russe a explosé de joie suite à l'ouverture du score d'Eder Lima. Un bonheur de courte durée cependant : 26 secondes plus tard, Alamiro Vaporaki remettait les deux équipes à égalité. Une superbe passe en profondeur a directement trouvé l'Argentin, seul face à Gustavo. Le joueur de 32 ans ne s'est pas fait prier pour convertir l'offrande. Au retour des vestiaires, les Russes ont de nouveau frappé les premiers. Cette fois, il n'a fallu patienter que 17 secondes pour voir Alan Brandi riposter et lancer l'Argentine sur la voie du succès.

À tout seigneur, tout honneur : Quelques minutes après le coup de sifflet final du match pour la troisième place, le public du Coliseo el Pueblo a scandé le nom de Falcão. Pourtant, la légende brésilienne n'était concernée par aucune des deux rencontres au programme. Le jeune retraité de 39 ans s'est néanmoins avancé sur le parquet. Après avoir fait ses adieux au futsal international en Colombie, le Brésilien a eu droit à une véritable ovation. Il faut dire que l'homme a laissé une trace indélébile dans la discipline : cinq participations à la Coupe du Monde de Futsal, 34 matches en Coupe du Monde de Futsal et 48 buts en Coupe du Monde de Futsal (trois records). La troisième couronne mondiale s'est finalement refusée à lui mais, en guise de récompense, Falcão a reçu des mains du Président de la FIFA Gianni Infantino une réplique miniature du trophée de la Coupe du Monde de Futsal.

Le départ d'une autre légende : Peu de temps après, les Iraniens se sont retrouvés pour honorer leur capitaine Mohammad Keshavarz, qui a annoncé sa retraite internationale. Au cours des 13 dernières années, le joueur de 34 ans a défendu les couleurs de son pays lors de quatre éditions du rendez-vous mondial. Blessé, il a cependant dû se contenter de suivre le match contre le Portugal depuis le banc de touche. Avant le coup d'envoi, ses coéquipiers ont brandi un maillot floqué du numéro 4. Une fois la victoire acquise aux tirs au but, l'inusable vétéran s'est rendu en boitillant sur le terrain, soutenu par ses coéquipiers. Ces derniers se sont empressés de le porter en triomphe.

Première présidentielle : Tandis que certains partent en coulisses, d'autres entrent en scène. En poste depuis le mois de février dernier, Gianni Infantino a remis son premier trophée de Coupe du Monde en tant que Président de la FIFA. De son côté, Fernando Wilhelm est le premier capitaine à recevoir une coupe des mains du Suisse.

La stat 1 - L'Argentine a remporté son premier titre mondial, après huit participations à l'épreuve mondiale. L'Albiceleste n'est cependant que la troisième équipe à soulever le prestigieux trophée après le Brésil (cinq fois) et l'Espagne (deux fois).

Entendu... "Nous avons fait un bon match en parvenant à contrôler la Russie pendant 30 minutes. C'est une bonne équipe avec un bilan de six victoires avant sa finale et nous avons été capables de les arrêter. Cela ne m'intéresse pas de savoir si on mérite ou non cette victoire. Tout ce qui compte, c'est que nous sommes champions du monde" - *Diego Giustozzi, sélectionneur de l'Argentine*

"Je tiens à féliciter l'Argentine. Les finales sont toujours des rencontres à part. Nous avons fait du bon travail en nous créant des occasions mais nous avons fait des erreurs dont les Argentins ont profité. C'est notre grand constat, cela ne peut pas arriver en finale. Ce n'est que le début de quelque chose d'encore meilleur" - **Sergey Skorovich, sélectionneur de la Russie

"Je tiens à féliciter la Colombie, les organisateurs et tous les Iraniens. Nous sommes 80 millions à avoir vécu un véritable rêve. Ce soir, je suis l'homme le plus heureux du monde. Quand nous avons éliminé le Brésil, nous nous sommes rendu compte que nous pouvions aller loin" - **Seyed Nazemalsharieh, sélectionneur de l'Iran

"Nous sommes fiers, mais nous ne sommes pas satisfaits car nous aurions pu ramener une médaille. Une fois de plus, nous avons manqué de réalisme. Ce dernier match est à l'image de notre parcours depuis le début du tournoi" - **Jorge Braz, sélectionneur du Portugal