Brandi a grandi sur un autre chemin

Dans les couloirs du Coliseo Bicentenario de Bucaramanga, le sourire d'Alan Brandi exprime plus de soulagement que de joie. Un peu plus loin, les murs du vestiaire de l'Argentine vibrent au son du reggaeton. Comme prévu, son équipe vient de s'adjuger la première place du Groupe E de la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Colombie 2016. Mais pour cela, il lui a fallu arracher le nul (2:2) au Costa Rica, après avoir été un temps menée 2:0.

Contrairement à ses partenaires qui le pratiquent depuis l'enfance, Brandi a découvert le futsal il y a moins d'une décennie. Cette entrée en matière tardive lui a valu de développer un style peu orthodoxe. "Mon futsal est un peu… anarchique. Ça vient du fait que j'ai commencé à jouer à l'université", explique l'intéressé à FIFA.com. "Sur le terrain, je suis un peu fou. En tout cas, je ne suis pas parfait ! Mais au bout du compte, je ne suis ni meilleur, ni pire qu'un autre. Je suis simplement un peu moins prévisible."

Pour sa première Coupe du Monde de Futsal et son premier grand tournoi international avec la sélection albiceleste à 27 ans, Brandi présente une autre particularité : son éducation espagnole. Né à Las Palmas, dans les îles Canaries, Brandi a suivi ses parents sur le continent, à Alicante, à dix ans. Depuis l'Espagne, sa famille ne perd pas une miette de ses exploits mondialistes. "Mes proches regardent tous les matches, même s'il faut rester debout jusqu'à trois heures du matin", lance-t-il avec un mélange de fierté et de gêne. "Ma mère et mon père vont se coucher à cinq heures et ils se lèvent deux heures plus tard. Ils ne dorment pas beaucoup, mais ils sont très heureux de me voir disputer ma première Coupe du Monde. Au Portugal, ma femme et ma fille de cinq mois sont aussi devant leur télévision."

Ironie du sort, le nul arraché au Costa Rica privera Brandi d'une confrontation face à l'Espagne en huitième de finale. Pour l'heure, Brandi préfère éviter de croiser les doubles champions du monde. "J'aurais vécu quelque chose de très particulier, mais je préfère un match plus facile à ce stade de la compétition", glisse l'attaquant de Benfica qui affrontera l'Ukraine à Bucaramanga. "Quand nous mettons de l'intensité dans le match, nous sommes très forts. Malheureusement, nous n'avons pas évolué à notre meilleur niveau en première mi-temps et nous avons encore connu des baisses de régime après la pause. Heureusement, nous avons livré dix très bonnes minutes et ça nous a suffi."