jeudi 22 septembre 2016, 05:32

Até logo Falcão et obrigado !

Les spectateurs du Coliseo Bicentenario Bucaramanga n’en croient pas leurs yeux. Ils ne se remettent pas de la rencontre à laquelle ils viennent d’assister : un match nul 4:4 électrique entre le Brésil et l’Iran, qui s’est décidé aux tirs au but. Ils ont du mal à croire que c’est le Brésil qui doit faire ses valises. Et surtout, ils ont du mal à croire qu’ils viennent d’être les témoins privilégiés du dernier match de Falcão avec la Seleção.

Le film n’était pas censé se terminer de la sorte. Le script indiquait clairement que le public pourrait encore se délecter de la magie de Falcão pendant encore au moins deux heures dans cette Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Colombie 2016. Mais l’Iran a fait voler le scénario en éclats au bout d’une soirée enfiévrée qui restera longtemps dans les mémoires de tous les acteurs.

Si les célébrations de la Melli ont été à la hauteur de l’exploit réalisé, les joueurs perses étaient également conscients de la signification du penalty réussi par Ahmad Esmaeilpour, quelques instants après celui converti par le légendaire Brésilien. Comme un seul homme, les Iraniens sont allés vers Falcão pour lui adresser un adieu personnel en le faisant sauter en l’air en hommage à une carrière qui a laissé une empreinte indélébile dans le futsal.

Même s’il a signé trois des quatre buts verdeamarelhos lors de cette ultime sortie, montrant qu’il a encore du talent plein les pieds, Falcão reste un champion allergique à la défaite. "Je suis très content d’avoir bouclé ma carrière sur un hat-trick mais malheureusement, il ne sert à rien", raconte-il à FIFA.com avant de rejoindre ses coéquipiers abattus dans le bus. "Ces buts ne valent rien, ils n’ont fait qu’améliorer mon record. Si je pouvais échanger tout ce que j’ai fait dans cette compétition, y compris les buts, contre le titre mondial, je le ferais sans hésiter."

Ce record de buts dans l’épreuve suprême, qu’il a établi lors du dernier match de groupes, face au Mozambique, est passé à 48 unités, le tout sur 34 matches en cinq éditions (un record également). Si sa légende n’a pas été alimentée par un dernier instant de gloire, l’héritage du maître restera à jamais.

Un homme du peuple "Même avec ce résultat, je suis extrêmement fier car maintenant que je mets un terme à ma carrière, je sais qu’on se rappellera de moi comme d’un joueur très important dans l’histoire du futsal", confie-t-il, les yeux rougis par les larmes versées suite à ce dernier récital. "J’ai été champion du monde deux fois ; je suis heureux de voir comment les fans me considèrent et ce que j’ai fait. C’est ce qui compte le plus pour moi."

Après avoir répondu à une multitude de questions, posé pour d’innombrables photos et satisfait la moindre personne qui lui demandait un peu de son temps, Falcão tire sa révérence avec le statut d’icône, ce que confirme son entraîneur. "Falcão a eu une importance énorme, non seulement pour l’équipe nationale, mais pour le monde entier", confirme Sergio à FIFA.com.

Et d'ajouter : "Son influence est immense, mais c’est la fin de son époque en sélection et il ne va pas en finale, ce qui est historique, car c’est la première fois que nous n’atteignons pas les demies." La frustration du sélectionneur est évidente, lui qui a vu l’Iran revenir au score à trois reprises avant de crucifier son équipe aux tirs au but. "On fait notre meilleur match de la compétition, mais on perd aux tirs au but. On a eu la malchance de voir la tentative d’Ari repoussée par le poteau, mais il faut tourner la page. C’est la vie."

Falcão se montrait pragmatique à l’heure d’analyser son dernier match en Coupe du Monde de Futsal de la FIFA. "Je savais que ce match allait être difficile. Avant la compétition, les gens au pays disaient que le Brésil et l’Iran faisaient partie des favoris pour le titre, mais nous nous sommes affrontés en huitièmes et voilà, nous devons quitter la Colombie sur une séance de tirs au but." C’est donc par un coup de théâtre des plus inattendus que s’est achevé un conte de fées que le futsal n’oubliera pas de sitôt.