Zadeh savoure son grand jour

"C'est l'un des plus grands moments de ma carrière professionnelle, mais aussi de ma vie personnelle. D'une certaine façon, nous avons écrit l'histoire. C'est la première fois que nous battons le Brésil et cet exploit, nous l'avons réalisé en Coupe du Monde. Je suis sûr que je n'oublierai jamais ce moment." Au micro de FIFA.com, l'Iranien Ali Hassan Zadeh savoure.

Il est l'un des principaux acteurs de l'élimination des champions du monde, après un scénario à rebondissements. À la surprise générale, l'Iran sera présent en quarts de finale de la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Colombie 2016. Les outsiders ont dû attendre la dernière série de penalties pour mener enfin au score. Zadeh a, pour sa part, signé l'égalisation à 3:3, un but synonyme de prolongation. "Le Brésil est la plus grande équipe de futsal au monde. Sur le papier, tout le monde le donnait gagnant. Si le match s'était joué sur le papier, nous aurions pu faire nos valises tout de suite", poursuit Zadeh, depuis son hôtel de Bucaramanga. "Nous avons mal débuté la partie. Nous nous attendions à mieux, mais nous avons élevé notre niveau de jeu au fil des minutes. Petit à petit, les Brésiliens se sont retrouvés sous pression, alors que nous commencions à trouver notre rythme."

À quatre minutes du terme, les Iraniens, au pied du mur, ont tenté le tout pour le tout en faisant sortir leur gardien de but, Alireza Sammi, pour attaquer à cinq joueurs de champ. "Nous n'avions plus le choix. Nous avons donc décidé de jouer avec un gardien volant. L'action sur laquelle j'ai marqué, nous l'avions travaillée à l'entraînement. C'était une combinaison maintes fois répétée, mais la frappe était merveilleuse. Ce but a tout changé", admet Zadeh, dont l'équipe a compté jusqu'à deux buts de retard (3:1) en début de deuxième mi-temps.

L'hommage à la légende Vétéran de Brésil 2008 et Thaïlande 2012, Zadeh a fait jouer son expérience pour garder sa concentration. "On a toujours envie de fêter dignement un but important et de montrer sa joie. Mais en même temps, je voulais rappeler à mes coéquipiers que le match n'était pas fini", confie-t-il. Au terme d'une prolongation sous pression, les deux équipes étaient encore à égalité (4:4). Zadeh a débuté la séance de tirs au but côté iranien, quelques secondes après avoir vu Rodrigo faire trembler les filets. "Avec trois penalties, chaque tentative transformée met vos partenaires en confiance. À l'inverse, un échec est dur à encaisser", analyse-t-il. "Je me suis servi de l'expérience accumulée lors des deux Coupes du Monde précédentes au moment de m'élancer. Je n'avais rien préparé. J'ai simplement essayé de rester de calme, de garder ma concentration et de marquer."

C'est exactement ce qu'il a fait, avant le tir au but décisif converti par Ahmad Esmaeilpour. En voyant le ballon au fond des filets, les Iraniens ont enfin laissé éclater leur joie. "Nous étions tellement heureux. J'étais comme un fou. C'est un sentiment indescriptible. Ces moments resteront à jamais gravés dans nos mémoires", raconte Zadeh qui, malgré l'euphorie ambiante, n'oublie pas de rendre hommage à Falcao, qui avait fait part de son intention de mettre un terme à sa carrière à l'issue du tournoi. "Nous étions heureux d'avoir gagné, mais nous étions aussi un peu tristes de voir Falcao pleurer. Il ne méritait pas de finir ainsi. Spontanément, nous avons décidé de partager notre bonheur avec lui. Nous voulions lui montrer l'esprit des sportifs iraniens. Nous avions gagné, mais nous souhaitions partager cette victoire avec lui."

La Team Melli va maintenant devoir redescendre de son nuage. Les émotions ont été intenses, mais Zadeh n'entend pas se contenter d'une place en quarts de finale. "Nous savons que notre histoire n'est pas encore finie. Ce n'est pas notre but. Une place en quarts de finale ne nous suffit pas, nous rêvons plus grand." Entre les Iraniens et le rêve ultime se dresse maintenant un quart de finale contre le Paraguay.

En début de deuxième mi-temps,