mercredi 15 juillet 2020, 23:37

Anguilla garde la pêche

  • Notre série The Global Game nous emmène aujourd’hui à Anguilla, dans les Caraïbes

  • La sélection insulaire occupe actuellement la dernière place du Classement mondial FIFA/Coca-Cola

  • Un plan de restructuration doit permettre l’émergence d’une identité footballistique

Anguilla, qui se trouve parmi les îles Leeward (Petites Antilles), a été parmi les premières nations caribéennes à boucler son championnat, le week-end dernier.

Devant un stade Raymond E.G. Guishard plein comme un œuf (1 100 personnes), les Roaring Lions ont battu Doc’s United (3-0). Ils empochent ainsi leur huitième titre depuis le début du siècle, un record sur cette période. Pour la première fois, la finale du championnat a eu lieu à guichets fermés. L’exercice 2019/20 étant désormais achevé, les dirigeants insulaires sont désormais prêts à relever de nouveaux défis.

Colin Johnson, directeur technique de la Fédération de football d’Anguilla, veut voir dans ces chiffres le début d'une ère nouvelle, placée sous le signe de la croissance et du développement du football. "Ça fait maintenant plusieurs années que nous jouons à ce niveau", observe-t-il, interrogé par FIFA.com. "Nous végétons depuis un certain temps dans les bas-fonds du classement FIFA. En revanche, nos sélections féminines s’en tirent relativement bien."

Effectivement, Anguilla occupe actuellement la dernière place du Classement FIFA/Coca-Cola, à trois points de Saint-Marin. Pour trouver trace de la meilleure performance de son histoire, une 189ème place, il faut remonter à l’année 1997. La sélection féminine est, quant à elle, 31ème sur 41 au classement féminin de la CONCACAF.

Traditionnellement, le football ne fait pas partie des sports les plus populaires du pays. Il reste devancé par la voile, le cricket et le rugby, mais l’intérêt du public va grandissant. Le tournoi des écoles primaires, disputé entre septembre et octobre, est aujourd'hui l’une des compétitions les plus importantes de l’île.

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À la recherche d’une identité

Anguilla participe à toutes les compétitions de la CONCACAF et de la FIFA, des U-14 jusqu’aux équipes nationales masculine et féminine. À l’instar de Montserrat, Anguilla a décidé depuis quelques années de miser sur ses ressortissants basés à l’étranger et notamment au Royaume-Uni pour améliorer ses résultats en Ligue des Nations de la CONCACAF. Toutefois, les objectifs à long terme concernent le football de base et la formation. "La semaine prochaine, nous allons nous atteler à la définition d’une philosophie nationale", poursuit Johnson. "Nous voulons que toutes nos équipes jouent de la même manière."

Grâce à l’aide financière de la FIFA, Anguilla a pu développer ses programmes de football de base et ses championnats. Ces deux secteurs permettront de diffuser les bases de l’identité technique du pays, tant chez les hommes que chez les femmes. Cette uniformisation devrait permettre d’améliorer les performances."Nous voulons augmenter notre possession de balle, faire preuve de plus d’agressivité et attaquer davantage", affirme-t-il.

Ambition et Ligue des Nations

"Jusqu’à présent, nous ne pouvions pas travailler suffisamment", explique Johnson. "Dès notre entrée dans les qualifications pour la Coupe du Monde, nous tombions sur des équipes comme le Salvador, alors que nous étions en manque de compétition. La Ligue des Nations nous a ouvert de nouvelles perspectives et entre chaque journée, nous disputons des matches amicaux. Pour progresser, il faut s’exercer."

La Ligue des Nations a permis de faire revenir le football sur Anguilla. "Anguilla est l’équipe qui a accueilli le plus de matches de la Ligue des Nations. Au cours des dix dernières années, aucun tournoi n’avait eu lieu ici. Le public est de retour. Nous battons sans arrêt des records d’affluence. Le football suscite de plus en plus d’intérêt."

Dans ces conditions, quels sont les espoirs et les ambitions suscités par ce programme ? "J’aimerais que la qualité de notre jeu progresse régulièrement au cours des cinq ou dix prochaines années, ce qui nous permettrait d’améliorer nos performances et notre classement au niveau mondial, chez les hommes et chez les femmes", répond Johnson.

Et de conclure : "C’est une période très intéressante pour nous. Ça fait longtemps que je travaille dans le football à Anguilla et je dois dire que je suis optimiste pour l’avenir."

Cet article s'inscrit dans notre série "The Global Game", qui met en lumière le football qui se joue loin des projecteurs. La semaine prochaine, nous irons en Guyane française.

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