mercredi 22 mars 2017, 10:50

Arena se jette dans un nouveau combat

"Cela remonte à la préhistoire", remarque Bruce Arena avec humour au micro de FIFA.com, à propos de sa seule sélection en équipe nationale. "C'était contre Israël, à Beer-Sheva. Je crois qu'on a fait match nul, mais je n'en suis pas sûr. En revanche, je me souviens parfaitement que notre entraîneur, Gordon Bradley, qui avait 40 ans à l'époque, a joué libéro en deuxième période. C'est dire à quel point le football américain a évolué depuis 1973."

Gardien de but à l'université, Arena est devenu l'entraîneur le plus titré de l'histoire du football universitaire. Il a vécu la disparition d'une ligue professionnelle, a été recruté, puis libéré par le New York Cosmos, club de l'ancienne NASL, et a joué un rôle actif dans l'essor de la MLS lancée en 1996, dont il est l'un des techniciens emblématiques. C'est lui aussi qui a conduit les États-Unis à un cheveu des demi-finales de la Coupe du Monde de la FIFA, Corée/Japon 2002™. "Bruce est charismatique", décrit le milieu de terrain Michael Bradley à propos du stratège âgé de 65 ans, qui a débuté son deuxième mandat à la tête des Stars and Stripes en novembre dernier. "On sait toujours ce qu'il attend de nous."

"Notre prochain match de qualification nous oppose au Honduras à domicile. Nous devons gagner, point barre", annonce Arena, qui va droit au cœur du problème, en l'occurrence les déboires de ses hommes à l'entame de l'Hexagonal, le dernier tour de la compétition préliminaire de la CONCACAF pour Russie 2018. Un revers aux mains du Mexique, qui ne s'était plus imposé sur le sol américain depuis 1972 dans le cadre des qualifications, et la correction 4:0 subie au Costa Rica, où l'équipe a cédé au stress, ont sonné le glas de l'ère Jürgen Klinsmann.

Lors de son dernier passage sur le banc, Arena comptait dans ses rangs un jeune Landon Donovan, Claudio Reyna, Brad Friedel et Eddie Pope. Sa formation, l'une des plus performantes de l'histoire américaine, a réalisé son meilleur parcours mondialiste en 2002, année où elle a vaincu son grand rival aztèque en huitième de finale avant de s'incliner en quart devant l'Allemagne au terme d'un âpre combat. Resté aux commandes de 1998 à 2006, le règne le plus long de la sélection, Arena connaît les pièges de la course à la qualification en zone CONCACAF. "Il faut gagner à domicile", affirme-t-il en évoquant les difficultés des matches à l'extérieur, sans pour autant en faire une excuse. "La chaleur, l'humidité, le voyage et l'altitude. C'est dur, mais c'est la réalité et il faut faire avec."

Au classement, les États-Unis occupent pour l'instant une peu glorieuse sixième et dernière place, bien loin de leur standing, et surtout de leurs ambitions. "Mais notre objectif, ce n'est pas de finir premier ou deuxième, c'est d'aller en Russie", ajoute l'entraîneur, qui ne s'attendait pas à bénéficier d'une deuxième chance de diriger l'équipe nationale. "Nos deux défaites réduisent notre marge d'erreur. Il nous reste huit matches à disputer et nous devons ramener des points très vite."

Alors que son prédécesseur Jürgen Klinsmann tablait sur l'expérience à l'étranger, Arena, fort de plus de dix ans d'expérience en MLS et de cinq titres, a puisé la majorité de son effectif dans le vivier du championnat américain. "C'est un grand moment pour l'équipe nationale", estime Arena, déterminé à ne pas voir les États-Unis manquer la Coupe du Monde pour la première fois depuis 1986. "La sélection n'a jamais été confrontée à de tels défis. C'est l'occasion de montrer de quoi nous sommes capables. Il faut savoir faire preuve d'orgueil. Ce sera notre priorité", conclut-il, en faisant référence à la fierté du maillot qu'il a lui-même porté il y a 44 ans sur une lointaine pelouse israélienne, à l'époque où le football n'intéressait guère le public américain.