lundi 21 décembre 2020, 08:13

21 décembre 2010 : Le beau jeu perd son apôtre Bearzot

À l'occasion de l'anniversaire de la disparition d'Enzo Bearzot le 10 décembre 2010, FIFA.com retrace la carrière du légendaire entraîneur italien, vainqueur de la Coupe du Monde de la FIFA, Espagne 1982.

Enzo Bearzot, l'entraîneur le plus aimé d'Italie, s'est éteint le 21 décembre 2010 à l'âge de 83 ans sans avoir jamais renié ses grands principes, dont le plus important était : "le football est avant tout un jeu."

C'est en s'appuyant sur ce raisonnement de base qu'il a décroché la lune, en l’occurrence la Coupe du Monde de la FIFA en 1982 en Espagne. Quand il est nommé "commissaire technique de la Nazionale" en 1975, un terme désignant l'entraîneur qui ne convenait pas du tout à cet humaniste, l'Italie est alors à la recherche de son identité perdue, et presque son âme, après la faillite à la Coupe du Monde de la FIFA 1974 en Allemagne. Il rend son tablier 11 ans plus tard en présentant un bilan assez exceptionnel de 51 victoires, 28 nuls et 25 défaites en 104 matches.

Quand il prend ses fonctions, il a pour expérience comme joueur une honnête carrière de milieu défensif avec une sélection en 1955, et comme entraîneur une période de six ans, dont deux Coupes du Monde, comme adjoint de Ferrucio Valcareggi. Avec une patience de fourmi, sourd aux critiques et aux polémiques, il va construire son groupe en parfaite osmose avec "ses" joueurs. Déjà en 1978 en Argentine, la Squadra Azzurra développe un jeu plus attractif, plus moderne dans lequel de jeunes joueurs en devenir comme Paolo Rossi et Antonio Cabrini s'installent. Au fil des mois, malgré un échec à l'UEFA EURO 1980 en Italie, une campagne de qualification moyenne et des matches de préparation loupés, Bearzot poursuit dans la même ligne ne cessant de donner des gages de confiance à ses joueurs.

Mais la machine est longue à se mettre en marche et la Coupe du Monde 1982 débute par trois médiocres matches nuls, qui assurent cependant le passage au second tour au bénéfice d'une meilleure différence de buts sur le Cameroun. Et c'est au pied du mur que le charisme de Bearzot va faire un miracle…

Des trésors de psychologie

Personne en Italie n'aurait alors misé une lire sur les chances d'une Nazionale minée par les critiques venues de l’extérieur. Pendant trois jours, enfermé avec ses joueurs dans leur retraite de Vigo, Enzo Bearzot va déployer des trésors de psychologie pour remotiver son groupe. Il va leur expliquer avec moult détails qu'ils ne doivent développer aucun complexe face à leurs prochains adversaires, l'Argentine de Diego Maradona à la recherche d'un doublé et le Brésil de Zico et Falcao, en quête de revanche.

C'est une Italie méconnaissable, à l'image de Paolo Rossi que Bearzot avait imposé contre vents et marées, qui transforme son parcours en une marche triomphale. Bearzot peut cesser de mordre nerveusement dans sa pipe. Il a remporté un incroyable pari en imposant des idées novatrices qui feront grand nombre d'émules.

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Une conception du football

Le 22 janvier 2002, il avait accepté de prendre en mains le secteur technique de la Fédération italienne de football pour refaire passer son message et son idée de base : "Pour moi, le football se joue avec deux ailiers, un avant-centre et un distributeur. C'était ma manière de concevoir le football. Je choisissais mes joueurs et, ensuite, je les laissais jouer sans chercher à leur imposer des schémas tactiques."

Décédé le mardi 21 décembre 2010, il est considéré en Italie comme le meilleur technicien du football national au même titre que Vittorio Pozzo, sacré en 1934 et 1938 avec la Nazionale.

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