mardi 23 août 2016, 14:11

Gómez connaît le chemin pour aller loin


"On n’arrive pas à gravir cette petite marche supplémentaire. Parfois, on fait tout bien mais on finit par perdre. Il faut gagner ce genre de matches pour changer le cours de l’histoire." Tel était l’amer constat dressé au micro de FIFA.com par l’attaquant panaméen Luis Tejada en novembre dernier, suite à une douloureuse défaite à domicile face au Costa Rica. Douloureuse car elle empêchait les Canaleros de prendre la première place du Groupe B de la quatrième phase de qualification de la CONCACAF pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™.

Le 2 septembre, le Panama aura l’occasion de gravir cette "petite marche supplémentaire" en recevant la Jamaïque. S’il s’impose, il compostera sa qualification pour l’Hexagonal final, dernière étape de son cheminement vers l’épreuve mondiale, avant la dernière journée de cette phrase, contre le Costa Rica le 6 septembre. L’homme chargé de mener la sélection panaméenne en Russie est Hernán Darío Gómez. Spécialiste des matches clés, l’entraîneur d’origine colombienne a pris ses fonctions après l’un des plus grands traumatismes de l'histoire panaméenne.

Il avait besoin d’une victoire à domicile face aux États-Unis pour accéder aux barrages qualificatifs pour Brésil 2014. Mais alors qu’ils menaient 2:1 à la 83ème minute, les Canaleros ont encaissé deux buts dans le temps additionnel. Le rêve venait de virer au cauchemar. Gómez a dû reconstruire une équipe durement éprouvée mentalement. Il a demandé beaucoup d’efforts à ses joueurs, mais ceux-ci ont été récompensés par de grandes joies, dont une victoire face à la Jamaïque à Kingston, qui lui permet d’aborder le match retour avec trois points d’avance sur ses adversaires. "Le Panama disposait déjà d’une base de puissance et de talent. Nous avons essayé d’instaurer un style de jeu moins frontal que par le passé, en essayant de récupérer rapidement le ballon et de faire preuve de patience pour trouver des espaces", explique le technicien à FIFA.com. "Cette patience nous apporte de la solidité et nous évite de subir des contres."

Le rendez-vous face aux Reggae Boyz permettra d’éprouver la solidité du projet que le stratège colombien a lancé il y a deux ans. "Nous connaissons la Jamaïque. Malgré la victoire, le match à Kingston avait été très compliqué", admet-il. "Nous savons que dans la CONCACAF, les écarts entre les équipes sont très réduits. Ça va être difficile, mais nous avons travaillé dur et nous sommes prêts pour imposer notre style à notre adversaire", assure-t-il, relativisant le poids de l’histoire et le statut de l’équipe en face.

Gómez l’a déjà fait La foi de l’entraineur en son équipe se base sur des faits. "Ces joueurs ont su franchir des caps. Ils ont disputé des finales de Gold Cup, ils se sont qualifiés pour des Hexagonaux. La qualification pour la Coupe du Monde n’a pas été au rendez-vous, mais toutes les autres cases ont été cochées", détaille-t-il. "Nous nous présentons avec un avantage, nous sommes en bonne position et mes joueurs ont déjà parcouru ce chemin avec succès."

Mais Bolillo a d’autres raisons de se montrer optimiste, au premier rang desquelles l’expérience de ses troupes. "Cette équipe a un gros niveau de maturité. On dispose de quatre ou cinq joueurs qui présentent un gros vécu dans le football. Et puis on a d’autres joueurs qui, sans être des vétérans, possèdent une énorme expérience. Je ne me fais pas de souci, nos joueurs ont le niveau", affirme-t-il sans l’ombre d’un doute.

Hernán Gómez apporte également sa propre expérience à ce stade de la compétition. En effet, c’est lui qui avait mené l’Équateur à sa première participation à la Coupe du Monde de la FIFA™, à Corée/Japon 2002. Il avait réussi cet exploit avec les honneurs, en terminant devant le Brésil, le Paraguay ou l’Uruguay, grâce notamment à une première victoire historique face à la Seleção. "Je ne vais pas improviser ou montrer de nouvelles choses sur l’ordinateur. Nous allons faire ce que nous savons faire", confie-t-il comme recette mirace. "Rien de plus. Pour moi, le football, ça se passe sur le terrain. Or c’est précisément ce que nous voulons qu’il arrive le jour du match. Nous sommes certains de gravir cette marche."