lundi 04 mars 2019, 16:00

Histoires réelles de football virtuel

  • Mario Balotelli a marqué ce 3 mars face à Saint-Etienne en Ligue 1

  • Il a publié instantanément sur Instagram les images de sa célébration

  • L'occasion pour FIFA.com de revenir sur des histoires réelles de football virtuel

Le football se joue avant tout sur le rectangle vert. Mais le sport roi a conquis depuis quelques années d’autres rectangles, en l’occurrence les écrans de télévision, d'ordinateurs et de téléphones mobiles. Avec le développement constant des nouvelles technologies, FIFA.com vous présente quelques interactions surprenantes entre l’informatique et la pelouse, avec ses progrès… et ses bugs.

11 joueurs et 140 caractères

Si vous êtes un fidèle de FIFA.com, vous savez que vous pouvez nous suivre sur Twitter. Le club mexicain des Jaguares de Chiapas a lui aussi décidé de rester en contact régulier avec ses fans via ce moyen de communication. Décidé à asseoir sa place dans le football mexicain, le club fondé en 2002 a misé sur Twitter pour une campagne de communication, dix ans plus tard. Et pour lancer l’opération, quelle meilleure occasion qu’un clasico contre les Pumas de la UNAM ?

A quelques jours du derby de Mexico, en octobre 2012, les dirigeants des Jaguares ont posté alors le message suivant : "Dans la vie comme dans le football, 140 caractères sont suffisants pour savoir de quel côté on se trouve : rugir comme un Jaguar ou miauler comme un Puma ?" Les joueurs des Felinos ont poussé la démarche jusqu’à créer chacun leur compte personnel et entrer sur la pelouse avec un flocage bien particulier sur leur maillot. Au lieu d’arborer leur nom, ils affichaient leur nom d’utilisateur, et le célèbre petit oiseau à côté du numéro ! Ismael Fuentes est ainsi devenu @ifuentes4 et Jackson Martinez, @jacksonm9 ! L’opération fut une réussite sur toute la ligne, puisque le nombre de connections a explosé… tout comme la défense des Pumas, battus 4-0.

Quelques mois plus tôt, le Portugais Cristiano Ronaldo s’était lui servi de son compte Facebook pour se rendre encore plus populaire - si besoin était - auprès de ses fans. Comment ? En organisant un concours pour proposer à ses admirateurs de deviner combien de buts il allait marquer avec le Real Madrid face à Lyon en huitième de finale de la Ligue des champions de l’UEFA 2011. Pour le vainqueur, la montre de l’attaquant merengue estimée à 100 000 euros !

Après la qualification des Madrilènes (1-1, 3-0), il y avait trois heureux - Karim Benzema, Marcelo et Angel di Maria, auteurs des quatre buts espagnols -, et parmi les milliers de participants au concours, un grand vainqueur : le Portugais, qui a pu garder sa montre. Cristiano "like" !

Pixels à vendre et recrutement en ligne

Sur le même réseau social, à défaut de gagner une montre ou de l’argent, certains fans étaient prêts à en dépenser. Les supporters de River Plate ont ainsi créé un groupe de soutien afin que leur gardien de but Juan Pablo Carrizo, prêté par la Lazio en 2011, reste au club malgré le prix du transfert de 6 millions d’euros. Les fans du groupe "Unidos por Carrizo" espéraient collecter les fonds nécessaires en s’inspirant de leurs aînés qui, en 1981, avaient utilisé la même démarche, Internet en moins, pour conserver Mario Kempes.

"Ceux qui sont intéressés pour collaborer économiquement (peu importe si c’est 1, 100 ou 10 000 dollars), nous les invitons à rejoindre notre groupe pour répéter ce que nous avons fait avec Kempes, mais cette fois pour celui que beaucoup considèrent comme le meilleur gardien de ces derniers temps", expliquait le site Internet.

Les supporters millonarios ont finalement dû se résoudre à voir Carrizo rentrer en Italie, mais en Allemagne, la même histoire s’est terminée en happy end. Le FC Cologne, désireux de récupérer son attaquant Lukas Podolski, transféré au Bayern Munich trois ans plus tôt, a décidé en 2009 de lancer une page internet destinée à payer l'indemnité de transfert de l'international allemand. Les fans pouvaient ainsi acheter chaque pixel d'un portrait du buteur afin de réunir 10 % de son indemnité de transfert estimée à dix millions d'euros. Quelques semaines plus tard, Poldi retrouvait son club formateur.

Et puisqu’un ordinateur suffit pour recruter un joueur, pourquoi ne pas étendre le processus à une équipe complète ? C’est ce qu’on dû se dire les dirigeants du Bénin lorsque, en 2007, ils avaient publié une offre d’emploi en ligne pour recruter des internationaux pour la sélection ! "Tous les joueurs béninois désireux de porter le maillot de la sélection nationale du Bénin sont priés de prendre contact le plus tôt possible avec la Direction technique nationale de la Fédération Béninoise de Football à l’adresse email suivante…" Voilà ce qu’on pouvait lire sur le site de la fédération béninoise quelques mois avant la Coupe d'Afrique des Nations de la CAF 2008.

Plus de 30 joueurs ont répondu à l’annonce et ont été convoqués pour un stage en région parisienne fin novembre 2007. Finalement, le Bénin se rendra au Ghana pour l’épreuve continentale sans aucun de ces internautes footballeurs…

Si les internationaux ne manquent pas au Cameroun,c'est un sélectionneur qui fait défaut aux Lions Indomptables. Les dirigeants n'ont donc pas hésité à utiliser Twitter, en décembre 2015, pour sonder les éventuels intéressés.

Simulation et ambition

Personne ne sait si l’Anglais John Boileau a postulé... En 2006, ce fan de football anglais avait en tout cas envoyé le plus sérieusement du monde sa candidature au poste d’entraîneur de Middlesbrough, alors en Premier League, pour succéder à Steve McClaren. Ses arguments ? Le jeune homme avait réussi à mener de nombreuses équipes des plus profondes divisions britanniques, jusqu’au sommet de l’Europe… sur le jeu de simulation Football Manager !

"Mon parcours concerne notamment le championnat, la Coupe, et un expérience européenne et m’a permis de devenir un expert dans les permis de travail, la détection de joueurs, la tactique et le management humain", argumentait l’entraîneur virtuel dans sa lettre adressée au Président de Middlesbrough, Steve Gibson. Pour donner encore plus de poids à cet éloquent CV, Boileau a jugé bon de rajouter à son palmarès une victoire avec les U-11 de Nuneaton and Bedsworth St Paul's, qu'il a mené aux sommets avec une victoire dans la prestigieuse Nuneaton and Bedworth Summer Playscheme Cup...

Croyez-le ou non, mais le dirigeant de Boro a pris la peine de répondre pour informer le manager amateur que, bien qu’étant "un candidat remarquable", sa candidature ne pouvait être retenue, pour la bonne raison qu’avec un tel talent, son aventure au Riverside Stadium aurait été de trop courte durée, car les plus grands clubs européens auraient vite chercher à s’attacher ses services…

Alvaro Brachi, ancien joueur de l’équipe B de l’Espanyol Barcelone, a lui eu récemment plus de chance dans sa recherche d'emploi. Et c'est sur le réseau social professionnel LinkedIn que le trentenaire a trouvé son bonheur, en répondant à l'annonce de Luka Elsner, l'entraîneur du NK Domzale (D 1 slovène) "Cherche un arrière droit, passeport UE nécessaire.. De préférence très offensif pour un système en 3-4-3".

"Une cinquantaine d’agents suivent mon compte", a détaillé Luka Elsner dans les colonnes de L'Équipe. "J’ai dû recevoir 150 profils de joueurs en trois jours. C’était le meilleur moyen d’avoir autant de retours aussi rapidement. On a fait le tri et on a retenu un Espagnol qui jouait à Videoton, en Hongrie. Je pense qu’on a fait un très bon coup."

Une CV de champion du monde

Cristian Zaccardo a proposé ses services dans l'autre sens, en juillet 2017, pour tenter de trouver un nouveau club, alors que son contrat à Vicenza (Serie B) prenait fin. Il a adjoint un joli CV, qui compte notamment 17 sélections avec l'Italie... et un titre de champion du monde 2006 ! "Je suis toujours en forme physiquement, je pourrais jouer encore deux ans au haut niveau. Qui voudra me prendre ? Joueur de foot professionnel sérieux et fort !", assure-t-il.

En 2007, le club d’Ebbsfleet Uniteda dû se résoudre à confier ses destinées non pas à un internaute, mais à… 27 000 ! En payant chacun 35 £, ces amoureux du club constitués en une société électronique appelée MyFootballClub , ont pris le contrôle de l’équipe pour gérer toutes les décisions relatives à la vie du club. Choix de l’entraîneur, politique de transferts, composition du onze de départ et choix tactiques : tout était géré par les internautes. Point d’orgue de cette aventure interactive, la victoire en 2008 lors du FA Trophy, l’équivalent de la FA Cup pour les clubs semi-professionnels de la cinquième à la huitième division.

Tous ces exemples de rapports entre informatique et ballon rond vous surprennent ? Attendez de lire notre dernier exemple ! La meilleure preuve de cette interaction, c’est… vous ! En effet, si vous lisez régulièrement FIFA.com, vous êtes sans doute un passionné de football. Et sur quel support lisez-vous cet article… ?