mardi 21 mars 2017, 22:48

Komolong recule pour mieux se révéler

La Papouasie-Nouvelle-Guinée s'est hissée en 2016 pour la première fois de son histoire en finale de la Coupe des Nations de l'OFC. Avec un peu plus de réussite aux tirs au but, les Kapuls auraient même pu valider leur billet pour la Coupe des Confédérations de la FIFA 2017.

Le réveil de ce géant endormi de l'Océanie coïncide avec la montée en puissance d'Alwin Komolong. Après avoir porté le brassard de capitaine dans trois catégories d'âge différentes, il a fait ses débuts en équipe nationale durant la Coupe des Nations. A 21 ans, il s'est adapté aux exigences du football international avec aisance, au point d'être considéré comme un joueur incontournable au sein d'une équipe qui prépare une double confrontation contre Tahiti dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™.

Né à Lae, l'une des places-fortes du football en Papouasie-Nouvelle-Guinée, Komolong possède un héritage unique du fait de ses origines allemandes et locales. Il a passé son enfance en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Allemagne, et a vécu ces dernières années aux États-Unis, afin de mener des études de commerce à la Northern Kentucky University. Propulsé en défense centrale pendant la Coupe des Nations par l'entraîneur danois Flemming Serritslev l'a jugé capable de transcender sa formation de milieu de terrain.

Du coup, en reculant il s'est retrouvé en défense centrale aux côtés de… son frère cadet Felix ! Autre membre de la fratrie, le gardien Kusunga Komolong n'a pas encore connu les honneurs de l'équipe nationale, ce qui ne l'a pas empêché d'être convié à participer au prochain stage. "C'est un peu bizarre de se retrouver tous les trois ici", confie Alwin a micro de FIFA.com durant le regroupement à Port Moresby. "Quand on est jeune, on ne s'attend pas à vivre ce genre de chose. Mais nous sommes avant tout des professionnels. Nous nous comportons en coéquipiers, même si chacun est toujours là pour aider les autres en cas de besoin."

Un intérêt révélé La Papouasie-Nouvelle-Guinée fait encore figure de nouvelle venue sur la scène internationale. Elle a effectué ses grands débuts lors des qualifications pour France 1998, mais n'a pas pris part aux joutes préliminaires quatre ans plus tard. Depuis, la nation insulaire fait son possible pour rattraper le temps perdu. La deuxième place conquise à l'issue de l'épreuve continentale organisée sur ses terres en est la preuve. "Notre patience a été récompensée", estime Komolong. "Au lendemain de cette Coupe des Nations réussie, le public sera certainement derrière nous. Nous avons vécu de très belles choses l'année dernière. J'ai le sentiment que nos résultats ont suscité un réel intérêt pour le football. Le potentiel a toujours été là. Nous avions les bons joueurs et le bon entraîneur et nous avons montré que nous avons notre place à ce niveau."

La Papouasie-Nouvelle-Guinée va maintenant devoir confirmer les progrès entrevus l'année dernière si elle veut gravir de nouveaux sommets. Pour atteindre la finale océanienne, il lui faudra terminer en tête d'un groupe de trois équipes dans lequel figurent également les îles Salomon et Tahiti. Avec quatre matches en tout et pour tout, les équipes disposent d'une marge de manœuvre réduite. Un double succès aux dépens de Tahiti ouvrirait pratiquement les portes de la qualification à Komolong et ses partenaires. En revanche, deux échecs signifieraient probablement la fin de l'aventure. "Nous abordons ces matches dans le même état d'esprit que la Coupe des Nations", annonce Komolong. "Nous savons ce qui nous attend. Il s'agit d'aller plus loin et de nous faire un nom. Beaucoup d'internationaux veulent jouer un jour à l'étranger. C'est un bon test et une belle occasion de se faire remarquer."