Depuis 2017, Conny Fritsch, ancien capitaine de l’équipe d’Allemagne pour footballeurs atteints de paralysie cérébrale, est devenu sélectionneur. "En Allemagne, le développement n’est pas simple car le football pour personnes atteintes de paralysie cérébrale reste largement méconnu", explique le technicien de 35 ans à FIFA.com. "Nous ne faisons plus partie des disciplines paralympiques. Il est donc très difficile pour nous de trouver des joueurs et des sponsors. À ce jour, nous n’avons pratiquement aucun parrainage."

L’équipe nationale est encore très récente, ce qui explique peut-être en partie cette situation. La sélection pour les footballeurs atteints de paralysie cérébrale n’a que cinq ans et Fritsch a lui-même découvert son existence par l’intermédiaire de Facebook. "Après mon grave accident de voiture en 2005, j’ai cherché à savoir s’il n’existait pas une structure qui me permettrait de continuer à jouer au football. Compte tenu de mon handicap, il n’était plus question pour moi de pratiquer le football de haut niveau, comme cela avait été le cas auparavant. Malheureusement, il n’y avait rien. Puis, en 2013, j’ai lu un article sur l’équipe nationale pour les footballeurs atteints de paralysie cérébrale, qui n’avait rien d’officiel à l’époque. Je me suis demandé de quoi il s’agissait. C’est comme ça que tout a commencé. Le DBS (comité paralympique allemand) a fait savoir qu'il voulait former une équipe nationale."

L’année de sa création, l’Allemagne a participé au Championnat d’Europe au Portugal, en août 2014, où elle a obtenu une honorable neuvième place. Fritsch et ses partenaires ont ensuite atteint le sixième rang deux ans plus tard, soit la meilleure performance de leur jeune histoire dans une compétition internationale.

Cette année, la Coupe du Monde aura lieu à Séville et rassemblera les 16 meilleures équipes du classement mondial. "C’est une étape importante pour nous. Nous sommes qualifiés, nous allons pouvoir aller là-bas et poursuivre notre progression. Il faut se mettre dans le rythme de ces tournois, afin d’amasser un maximum de points", annonce Fritsch. "C’est un facteur essentiel pour avancer au classement mondial. L’année dernière, nous avons obtenu une excellente sixième place au Championnat d’Europe. Nous allons essayer d’aller le plus loin possible dans cette Coupe du Monde, afin d’obtenir un bon classement et de progresser dans la hiérarchie mondiale. C’est aussi une façon de se montrer. Nous aurons moins de mal à trouver des joueurs si nous pouvons dire que nous participons chaque année à un tournoi international, ainsi qu’à la Coupe du Monde. Quand on est footballeur, c’est une perspective alléchante."

L’entraîneur originaire d’Aue s’apprête à vivre sa première grande compétition internationale en tant que sélectionneur, lui qui s’est lancé dans cette nouvelle carrière en 2017. Fritsch est titulaire d'une Licence A. Il a déjà entraîné des équipes en Bundesliga Mädchen, le deuxième échelon le plus élevé chez les juniors féminines, et au sein de la fédération bavaroise de football. "Cette équipe est très importante à mes yeux. Elle tient une place à part dans mon cœur", explique-t-il. "En tant que joueur, j’ai été membre fondateur et capitaine. Ça implique certaines responsabilités, même si je sais que le défi ne sera pas facile à relever. Les cours de formation des entraîneurs de football ont commencé . Vingt-cinq entraîneurs bénéficieront d’une formation cette année. J’ai la chance d’avoir été sélectionné."

Fritsch compte bien profiter de la présence d’anciens footballeurs professionnels pour faire découvrir sa discipline. "Beaucoup de gens ne savent même pas ce qu’est la paralysie cérébrale. C’est l’occasion de les sensibiliser à la question. Certains collègues ont appris son existence par mon intermédiaire. Si nous réussissons une bonne Coupe du Monde, notre notoriété s’en trouvera renforcée."