jeudi 06 juin 2019, 22:47

Le pape, des prêtres et une grand-messe du football

  • La Clericus Cup est un tournoi de football pour prêtres et séminaristes se déroulant au Vatican et à Rome

  • Le père David et le séminariste Mario relatent leur expérience à FIFA.com

  • Le pape François a rencontré quelques joueurs et béni le trophée

Habituellement, les prêtres consacrent leurs week-ends à donner la sainte communion, à prononcer des sermons ou encore à recevoir les confessions des fidèles. Pourtant, 359 d’entre eux ont systématiquement manqué à leurs devoirs au cours des neuf derniers weekends pour jouer au football, au cœur de l’Église catholique !

Rassurez-vous, les prêtres et séminaristes en question avaient reçu la bénédiction de leur chef. Du chef suprême, même. Un homme qui a grandi en jouant au football dans les rues de Buenos Aires, un maillot de Newell’s Old Boys sur les épaules : Sa Sainteté le pape François, en personne.

Destinée aux prêtres et aux séminaristes, la Clericus Cup est un tournoi de football à onze qui se déroule au Vatican et à Rome. L’événement, auquel ont participé des joueurs de 67 nationalités différentes, a célébré cette année sa 13ème édition.

"C’est très différent de mes week-ends habituels", plaisante le père David Palatino, au micro de FIFA.com. "J’ai toujours aimé le football. J’ai commencé à me rendre à l’Estadio da Luz dès mon plus jeune âge. J’avais un abonnement à Benfica. J’adorais regarder jouer João Pinto et Rui Costa. Ils étaient mes idoles et moi, je voulais devenir footballeur", poursuit le prêtre.

"Je n’ai pas grandi dans une famille qui fréquentait les églises, mais plutôt les stades de foot. Mon père était entraîneur, tandis que mon frère Marco évoluait en troisième division portugaise. Ce n’est qu’à l’âge de 19 ans environ que j’ai décidé de devenir prêtre et je suis entré au séminaire à 21 ans", précise le père David, avant d’ajouter : "Être prêtre demande beaucoup de travail et d’étude. La Clericus Cup représente dès lors une formidable expérience pour nous tous. Le sport est important, car il nous permet de sortir de la routine, de nous aérer l’esprit dans une atmosphère détendue et de nouer des amitiés".

"La Clericus Cup a été le principal sujet de conversation parmi les prêtres", admet volontiers le Portugais. "Elle nous a procuré l’excitation et la nervosité que ressentent les joueurs lorsqu’ils se demandent s’ils seront titulaires ou non. L’événement n’a pas seulement impliqué les prêtres présents sur le terrain. D’autres prêtres, des pasteurs et des religieuses ont apprécié nous regarder jouer et nous ont encouragés. J’ai même des amis qui sont venus du Portugal pour assister aux matches".

Les amis en question ont d’ailleurs vu le père David, milieu de terrain polyvalent, inscrire un but de toute beauté lors de la défaite 2-1 de l’Alleanza Luso-Brasiliana face aux futurs médaillés de bronze, San Guanella e Amici. Mélange de joueurs brésiliens et portugais, l’équipe du père David n’est pas parvenue à se qualifier pour la phase finale.

Tout le contraire du favori du tournoi qui, sans surprise, s’est facilement hissé en finale de l’épreuve pour la sixième année consécutive. Composée de joueurs issus de neuf pays africains et d’un Sud-Coréen, l’équipe de Pontificio Collegio Urbano s’est imposée en finale 3-0 face à Sedes Sapientiae, grâce à un doublé du Sénégalais Badji et un but du Sud-Africain Ndlovu. Formés et résidant sur la colline du Janicule, à Rome, les séminaristes sont devenus les premiers quadruples lauréats de la Clericus Cup, passant devant l’équipe de Redemptoris Mater.

"Nous sommes ravis d’avoir gagné le tournoi", se réjouit le défenseur angolais Mario Pacheco au micro de FIFA.com. "L’an dernier, nous avions perdu la finale aux tirs au but. Notre parcours n’a pas été de tout repos, nous avons affronté des adversaires redoutables, mais finalement nous avons réussi. La Clericus Cup se joue dans un très bon esprit et tous les participants nouent des relations amicales".

e582lafqgt0t7mwbhuhm.jpg

Des représentants des 16 équipes en lice ont en outre eu l’occasion d’assister à un autre événement majeur : une rencontre avec le pape François, sur la place Saint-Pierre. "C’était extraordinaire", s’émerveille Mario. "Je n’oublierai jamais ce moment."

Le père David confirme : "C’était particulièrement agréable parce qu’il s’agissait d’une rencontre presque informelle. Le pape était souriant, il riait. Nous avons parlé de football, il a signé des ballons et des maillots et il a même tapé dans le ballon !" Un ballon béni par le pape François lui-même. La passionnante Clericus Cup ne pouvait recevoir plus belle bénédiction que celle d’un passionné de football…