jeudi 08 septembre 2016, 12:01

Le roi Leonidas et sa cour

Chaque semaine jusqu'au coup d'envoi de Russie 2018, FIFA.com revient sur une image légendaire de la Coupe du Monde de la FIFA™. **Nous continuons notre rétrospective avec la rencontre entre la star de l’édition 1938 et ses supportrices françaises.

Si la Coupe du Monde de la FIFA a éminemment changé au cours des décennies, sa capacité à produire des stars constitue l’une de ces constantes inébranlables. À l’aube de troisième édition, la compétition a déjà vu éclore des monstres sacrés tels que Luis Monti, Giuseppe Meazza ou Matthias Sindelar. Le prochain sur la liste est un jeune attaquant brésilien.

Leonidas da Silva va devenir le meilleur buteur et la grande figure de France 1938. Au moment où cette photo a été prise, alors qu’il s’entretient avec des fans en marge de la victoire du Brésil sur la Suède dans la petite finale, toute la planète football a déjà succombé au charme de ce joueur surnommé "l’homme en caoutchouc" ou le "diamant noir", à commencer par les quelques supportrices qui l’entourent.

Le ton est donné dès l’entrée en lice du Brésil, un succès 6:5 sur la Pologne qui le voit inscrire un coup du chapeau. Sa dernière réalisation, décisive, est sans doute la plus mémorable, puisque le Brésilien perd l’une de ces chaussures dans l’épaisse boue strasbourgeoise avant de décocher sa frappe victorieuse. Voici un joueur qui avait pour mot d’ordre de ne jamais rien lâcher : "Même si je n’ai pas toujours bien joué, je n’ai jamais accepté la défaite."

Toutefois, cette volonté de fer n’est pas le seul atout qui a permis à Leonidas de devenir le joueur le plus enthousiasmant de cette édition 1938. "Il était rapide comme un lévrier, agile comme un chat, et on aurait dit qu’il n’avait ni squelette, ni chair, mais uniquement du caoutchouc", avait écrit à l’époque Jerry Wienstein, l’un de ses nombreux admirateurs. "C’était un joueur infatigable, il était tout le temps en mouvement. Il ne s’avouait jamais vaincu. Il frappait dans tous les angles, dans toutes les positions, et compensait son gabarit modeste par une souplesse hors norme, des contorsions invraisemblables et des gestes acrobatiques inouïs."

En quart de finale, il fait encore étalage de ses capacités face à la Tchécoslovaquie trouvant le chemin des filets. Mais c’est moins le fond que la forme qui épate le public français, car ce but est le résultat d’un merveilleux retourné acrobatique. "Qu’il soit à terre ou dans les airs, cet homme en caoutchouc a le don de prendre le contrôle de la balle et de décocher des frappes surpuissantes au moment le plus inattendu", écrivait Raymond Thourmagem dans Paris Match. "Quand Leonidas marque, c’est toujours comme dans un rêve."

Mais la Tchécoslovaquie ne s’en laisse pas conter et force le match nul et la réédition de ce quart de finale. Rebelote : c’est le buteur brésilien qui scelle la qualification des siens pour le dernier carré. Malheureusement, une blessure musculaire l’oblige à suivre la demi-finale perdue 2:1 contre l’Italie depuis le banc de touche. Mais, comme en atteste cette photo, il sera de retour pour la finale pour la troisième place et signera un doublé face à la Suède (victoire 4:2) avant d’aller conter fleurette à ses fans.

Auteur de sept buts en quatre apparitions, Leonidas regagne le Brésil avec un statut de héros bien mérité, certain de rester à jamais dans l’histoire de la Coupe du Monde de la FIFA.

Le saviez-vous ? Leonidas et l’histoire fructueuse de l’équipe du Brésil font l’objet de la première exposition temporaire organisée au Musée du football mondial de la FIFA, Brésil 2014 dans le rétro.

Sneak peek! The legendary Leônidas features as 1 of our 27 football pioneers in the #Brazil2014Revisited exhibition pic.twitter.com/LA5tmiVVQ6

— FIFA Museum (@FIFAMuseum) 8. September 2016