jeudi 29 mars 2018, 08:55

Les Superpoderosas veulent prendre le pouvoir 

  • La Colombie est l'une des favorites de la Copa América

  • Elle vise une troisième participation consécutive à la Coupe du Monde

  • Daniela Montoya analyse les clés de ce grand défi

Après avoir atteint la finale des deux dernières éditions de la Copa América féminine, la Colombie espère que la troisième fois sera la bonne. Les raisons d'y croire ne manquent pas.

D'abord, le football féminin cafetero a avancé à pas de géant ces dernières années grâce à la création d'une ligue professionnelle qui en est à sa deuxième saison et au sein de laquelle évoluent les meilleurs éléments des Superpoderosas.

Ensuite, depuis l'arrivée sur le banc de Nelson Abadia en septembre dernier, la Colombie a travaillé d'arrache-pied en vue du grand défi qui débutera la semaine prochaine au Chili.

La Copa América féminine en quelques repères

  • Cette huitième édition aura lieu au Chili du 4 au 22 avril

  • Le Brésil a remporté toutes les éditions à l'exception de celle de 2006, que s'est adjugé l'Argentine

  • La Colombie s'est hissée sur le podium de trois des quatre dernières Copas América

  • Le tournoi fait également office de compétition préliminaire en Amérique du Sud pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019™ (2,5 places), le Tournoi Olympique de Football Féminin, Tokyo 2020 (2 places) et les Jeux panaméricains (4 places)

Dans l'esprit des joueuses et de l'encadrement technique, la priorité est évidemment la qualification pour une troisième Coupe du Monde consécutive. Dans ce domaine, Canada 2015 avait marqué un tournant pour les Superpoderosas, qui non seulement avaient décroché une qualification historique pour les huitièmes de finale, mais avaient également battu une France donnée comme l'une des favorites de la compétition.

Les Superpoderosas ont battu les Bleues grâce à des buts inscrits par Lady Andrade et Catalina Usme

Mais pour la première fois, côté colombien, la barre est mise encore plus haut. "Elles ont réussi à aller à deux Coupes du Monde et deux Tournois Olympiques d'affilée, mais il nous manque quelque chose, et ce quelque chose est la conquête d'un titre qui nous donnera un plus évident dans le contexte du football international", soulignait Nelson Abadía il y a quelques semaines.

Daniela Montoya corrobore les propos de son sélectionneur : "C'est très clair pour tout le groupe : nous voulons gagner la Copa América", confie-t-elle à FIFA.com depuis le camp de préparation des Cafeteras. "La responsabilité est très grande, car la mentalité doit être très positive. Nous avons très bien travaillé. Ce groupe est aussi une famille qui vit ensemble depuis longtemps. Nous méritons de gagner et de continuer à écrire l'histoire."

La milieu de terrain est également l'une des cadres d'une sélection colombienne qui, elle ne le cache pas, se trouve devant un défi colossal. "Ça va être la Copa América la plus difficile de l'histoire. Les équipes sont d'un niveau très égal, car tous les pays soutiennent le football féminin. C'est un processus de grande envergure, comme on peut s'en rendre compte avec les rencontres amicales du calendrier de la FIFA. Cela va se voir dans cette Copa".

Selon Daniela, quelles sont les équipes favorites? "Historiquement, le Brésil a toujours été l'équipe à battre. C'est la référence mais en même temps, l'histoire peut changer de chemin. Il y a également nous-mêmes, le Chili, qui jouera domicile et que nous avons rencontré il y a peu de temps en amical. C'est une très bonne équipe. Et l'Argentine, qui est toujours là".

Le facteur Abadía L'actuel sélectionneur faisait déjà partie de l'encadrement technique qui avait obtenu de si bons résultats à la Copa América 2014, ainsi qu'à la Coupe du Monde et aux Jeux panaméricains de 2015.

"Il a joué un rôle fondamental dans ces bons résultats", assure Daniela. "C'est un homme très intelligent et nous avons confiance en lui. Il insiste beaucoup sur le maniement et la circulation du ballon. Il nous fait travailler l'organisation du bloc, ce qui nous permet d'avoir la tranquillité nécessaire pour pouvoir élaborer ce football agréable qui est la marque de fabrique de la sélection colombienne. Nous savons qu'avec lui, nous allons continuer de marquer l'histoire."

Le saviez-vous ?

  • Depuis qu'il a pris ses fonctions de sélectionneur, Abadía a organisé six modules de préparation pour la Copa América

  • Avec Abadía, la Colombie a disputé sept rencontres amicales contre des équipes comme la RP Chine, le Chili ou le Venezuela, avec un bilan de trois victoires, deux nuls et deux défaites.

La Colombie se rendra à la Copa América avec une équipe qui, malgré quelques absences notables comme celle de la capitaine Natalia Gaitán, non remise d'une blessure, s'appuie toujours sur les principales artisanes des succès de ces dernières années. Mais Abadía pense déjà à la relève de cette génération dorée et dans cette optique fait confiance à des jeunes talentueuses comme Manuela Vanegas et Valentina Restrepo.

Pour Daniela, la clé pour pouvoir relever le défi sera la mentalité de l'équipe. "Il est fondamental que nous soyons unies, que le groupe soit compact et que nous prenions du plaisir. Il n'y a que comme ça que les choses pourront tourner en notre faveur." Le premier grand titre des Superpoderosas n'a jamais semblé aussi proche.