lundi 09 novembre 2020, 08:15

Marshall, le plan écossais pour retrouver le succès

  • David Marshall est l’un des artisans de la belle série en cours de l'Écosse

  • Les Écossais affrontent la Serbie en barrages pour l’Euro, bien décidés à mettre fin à 22 ans d’attente

  • "On sent que tout le pays est derrière nous", assure-t-il

Lorsque David Marshall fait ses débuts en équipe d’Écosse, la campagne présidentielle américaine bat son plein. À l’époque, George W. Bush sollicite un second mandat et Donald Trump achève la première saison de The Apprentice. Ces deux repères en disent long sur la longévité du portier écossais.

Berti Vogts, alors sélectionneur de l’Écosse, lui donne sa chance en août 2004. "Avec le recul, ça paraît complètement fou", reconnaît l’international de 35 ans au micro de FIFA.com. "Le temps passe tellement vite. J’étais vraiment très jeune et je pensais me contenter du rôle de doublure. Je crois que j’ai honoré mes cinq premières sélections avec cinq entraîneurs différents."

Marshall, qui n’a pas encore 20 ans, évolue alors au sein de l’équipe réserve du Celtic Glasgow, jusqu’à ce que l’exclusion du titulaire le propulse sur le devant de la scène. Il conserve alors ses cages inviolées à deux reprises, notamment à l’occasion d'une victoire contre le FC Barcelone de Ronaldinho. La saison suivante, il se paye même le luxe d’arrêter un penalty de l’attaquant brésilien en Ligue des champions de l’UEFA.

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Des sélections mais pas de qualification

En 148 ans d’histoire, un seul international écossais a connu une plus longue carrière en sélection : Ned Doig, entre 1887 et 1903. Marshall devrait reléguer son record aux oubliettes dans les prochains mois. Pourtant, le dernier rempart écossais n’est pas particulièrement fier de cette performance. "Je suis resté longtemps, mais je n’ai pas énormément de sélections", explique l’intéressé. "Pendant une décennie, je n’ai disputé qu’une poignée de matches avec l’Écosse. Et je n’ai jamais eu l’occasion de fêter une qualification pour une grande compétition."

"C’est dur car j’ai côtoyé beaucoup d’internationaux", regrette-t-il. "J’ai connu d’excellents joueurs au cours de ma carrière. Je suis donc bien placé pour savoir qu’on n’a pas tous les jours l’opportunité de valider son billet pour une phase finale. C’est la raison pour laquelle les prochaines échéances sont si importantes."

La première est programmée le 12 novembre prochain : un déplacement en Serbie pour le compte des barrages pour l’UEFA EURO 2020. Les Écossais ne partiront pas favoris, mais leurs récents succès sur Israël, la Slovaquie et la République tchèque ont fait naître de grands espoirs, d’autant qu’à chaque fois, Marsall est resté invaincu. Le portier de Derby County s’est imposé comme le héros de la séance de tirs au but face aux Israéliens, en demi-finale des barrages, avec une intervention décisive dès le début de l’épreuve. "C’était une expérience bizarre. On m’a dit après que l’Écosse n’avait jamais participé à une séance de tirs au but. Pour moi aussi, c’était une première", rappelle-t-il. "Pour un gardien, l’objectif est de repousser une tentative le plus tôt possible, pour mettre la pression sur les tireurs adverses. J’ai eu la chance d’y arriver."

Sur la bonne voie

L’exploit du gardien écossais et de sa défense a mis au baume au cœur du sélectionneur. Steve Clarke a fait savoir que, dès son arrivée aux commandes, il avait appelé Marshall pour le convaincre de revenir en équipe nationale. Critiqué pour son choix de mettre en place une défense à trois, l’ancien joueur de Chelsea est resté fidèle à son système, mais aussi à ses joueurs. "L'entraîneur savait ce qu'il faisait. Il n’a pas paniqué et il a continué à construire, jusqu’à ce que les choses commencent à prendre forme", poursuit Marshall. "Nous jouons avec une défense à trois depuis un moment, mais c’est une organisation qui réclame beaucoup de pratique. Depuis cinq ou six matches, nous évoluons de cette façon. Le sélectionneur pense que c’est la meilleure solution, notamment contre des équipes comme Israël."

"Il a le sens du détail et tout le groupe est derrière lui", détaille encore le gardien. "Malheureusement, il faut des résultats pour justifier une méthode. Ces victoires et cette invincibilité défensive arrivent donc au bon moment. Ça prouve que nous sommes sur la bonne voie. Ces deux dernières années, j'ai été plutôt bon en club et j’ai enfin l’occasion de confirmer tout ça en sélection. Tout ce qui m’intéresse, c’est de continuer à bien jouer, en espérant signer un exploit avec mon pays."

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Souvenirs et avenir

Une qualification pour l’UEFA EURO 2020 serait un pas dans la bonne direction. L’Écosse n’a plus participé à une grande compétition internationale depuis 22 ans et les souvenirs de France 1998 commencent à dater. "J’étais encore un enfant, mais je me souviens bien du match d’ouverture contre le Brésil et de l’entrée des joueurs, qui portaient tous un kilt", raconte Marshall. "Je me souviens aussi de l’EURO 1996. C’est le premier tournoi que j’ai suivi avec l’Écosse. À l’époque, ça me paraissait normal de la voir à ce niveau."

"On sent que tout le pays est derrière nous aujourd’hui", assure-t-il. 'C’est dommage que les supporters ne puissent pas venir au stade en ce moment car l’ambiance serait sûrement fantastique. Avec les réseaux sociaux et les vidéos, on peut tout de même se faire une idée de l’atmosphère qui règne et de ce que cette qualification représenterait pour nos compatriotes. "Nous allons tout faire pour nous qualifier. La Tartan Army est exceptionnelle et tous nos fans méritent vraiment de goûter au succès", conclut-il.

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