jeudi 25 février 2021, 22:06

Miura : "Je ne sais pas si je pourrai arrêter un jour"

  • Kazuyoshi Miura fête ses 54 ans le 26 février

  • L’ancien international japonais porte les couleurs du Yokohama FC

  • La saison 2021 de J-League débute ce week-end

Il a joué aux côtés de Hidetoshi Nakata, Dwight Yorke, Tomas Skuhravy, Patrick M’Boma et Park Jisung. Aujourd’hui, tous ces joueurs de renom ont raccroché les crampons. Kazuyoshi Miura, lui, continue d’écumer les terrains. À 54 ans, il se prépare à disputer la saison 2021 de J-League sous les couleurs du Yokohama FC. Le doyen des footballeurs professionnels a traversé cinq décennies balle au pied. Lorsque Miura signe son premier contrat professionnel, à Santos, le Japon ne s’est encore jamais qualifié pour une Coupe du Monde de la FIFA™.

À l’approche de cette nouvelle saison et à l’occasion de son anniversaire le 26 février, King Kazu a accordé un entretien exclusif à FIFA.com pour évoquer le dernier chapitre de sa carrière, ses qualités de meneur, les leçons apprises au Brésil et bien d’autres sujets.

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Kazuyoshi, vous venez de prolonger votre contrat avec Yokohama. À votre âge, cette décision a-t-elle été facile à prendre ?

Quand j’ai reçu l’offre des dirigeants de Yokohama, je savais déjà que je n’avais pas l’intention de prendre ma retraite, alors je n’ai pas eu à réfléchir bien longtemps. J’ai tout de même pris le temps de faire le point physiquement et mentalement car s’entraîner avec des jeunes demande quand même un gros investissement.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de prolonger l'aventure à Yokohama ?

Ce n’était pas à moi d’évoquer cette situation. Si on n’avait plus voulu de moi, on ne m’aurait pas proposé un nouveau contrat. Si mes dirigeants m'ont fait cette offre, c’est qu'ils pensent que je peux encore apporter quelque chose au groupe. Je compte bien tout faire pour aider mon équipe à gagner.

Quels sont vos objectifs pour la saison à venir avec Yokohama ?

Je veux être titularisé le plus souvent possible. Je vais tout donner pour permettre à mon club de terminer parmi les dix premiers.

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Vous avez évoqué le plaisir que vous avez éprouvé à jouer au football ces derniers mois, malgré la pandémie. À quoi ressemble ce nouveau chapitre de votre carrière ?

Quand les contaminations ont commencé à augmenter et que l’état d’urgence a été déclaré au Japon, je me suis inquiété. Je m'interrogeais sur les conséquences de cette pandémie sur ma vie personnelle et professionnelle. Mais grâce aux efforts de nombreuses personnes, la J-League a pu reprendre. Bien entendu, les mesures sanitaires ont changé notre cadre de travail mais, sur le terrain, nous avons réussi à en faire abstraction. Nous étions surtout heureux de reprendre la compétition.

Qu’avez-vous appris durant cette pandémie ?

Cette période m’a rappelé les valeurs du sport et que, sans spectateurs, il ne peut y avoir de matches de football. À l’étranger, les championnats se jouent à huis clos, mais le Japon a pu disputer une rencontre dans un stade à moitié plein. Ça en dit long sur le sérieux et la rigueur des Japonais.

Vous jouez encore au plus haut niveau à 54 ans. Vous attendiez-vous à connaître une telle longévité ? Avez-vous dépassé vos propres attentes ?

Au moment de signer mon premier contrat professionnel à l’âge de 18 ans au Brésil, je n’imaginais pas un instant que je jouerais encore 36 ans plus tard. Si je suis encore là aujourd'hui, c’est parce que je me suis exclusivement consacré au football, toute ma vie.

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Qu’avez-vous appris lors de votre passage au Brésil ?

Je suis parti au Brésil à 15 ans, j’ai signé un contrat professionnel à 18 ans et j’ai joué pour un club brésilien. C’est là que j’ai appris ce que signifie être un footballeur professionnel. On m’a enseigné les bons gestes sur le terrain, mais aussi la mentalité à adopter pour réussir.

Vous considérez-vous comme un meneur d’hommes ?

Il y a une grosse différence d’âge entre les autres joueurs et moi. Je pourrais être leur père. Il faudrait donc leur demander ce qu'ils pensent de moi. Sur le terrain, j’essaye de leur transmettre ma passion et mon attitude. C’est important car j’ai joué plus longtemps que la plupart des autres footballeurs.

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L’idée de travailler comme entraîneur vous intéresse-t-elle le jour où vous prendrez votre retraite ?

Je n’y ai pas encore réfléchi. Je ne sais pas si je pourrai arrêter un jour. Je pense que je trouverai un moyen de rester dans le milieu. Je ne sais pas combien de temps je pourrai continuer. Je devrai peut-être raccrocher les crampons demain, dans deux ans ou dans trois ans...

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