dimanche 28 avril 2019, 12:30

IronFran se lance un ultime défi pour la recherche contre le cancer

  • Franny Benali s’est lancé un défi : participer à sept triathlons Ironman en sept jours

  • Il assure que ces compétitions lui rappellent l’époque où il devait marquer Alan Shearer

  • Vous pouvez l’aider à récolter 1 million de livres pour Cancer Research UK ici

Vous pensez pouvoir nager près de quatre kilomètres ? Vous vous sentez d’attaque pour faire 180 kilomètres à vélo ? Courir le marathon ne vous fait pas peur ?

Alors essayez d’enchaîner ces trois épreuves, sans interruption. C’est ce qu’on appelle un triathlon Ironman. Hines Ward, ancien joueur de la NFL, préfère parler "d’une torture pour les fous".

Si la simple évocation de ce supplice ne suffit pas à vous faire défaillir, imaginez-vous participer à sept triathlons Ironman sur sept jours consécutifs. Et tout ça, à l’âge de 50 ans.

C’est l’exploit surhumain que Franny Benali, ancien défenseur de Southampton, va tenter de réaliser à partir de ce 29 avril. Il espère ainsi récolter 1 million de livres (au moins) pour Cancer Research UK. Ce spécialiste des levées de fonds s’apprête à relever son troisième défi d’endurance mais, cette fois, celui que l’on surnomme IronFran éprouve quelques inquiétudes.

"Je dois être un peu cinglé", reconnaît Benali au micro de FIFA.com. "Il m’arrive de me poser des questions à l’entraînement.Jouer contre Alan Shearer, Jürgen Klinsmann, Éric Cantona ou Ian Wright n’avait rien d'une partie de plaisir. On s’en souvenait encore le lendemain. Mais je ne me rappelle pas avoir fini totalement épuisé sur un terrain de football. Là, c’est un autre histoire."

"Je dois me jeter à l’eau tous les matins à six heures. Si je me base sur mes séances d’entraînement, la compétition va me prendre entre 16 et 18 heures," poursuit-il. "Je devrais donc terminer entre 22 heures et minuit. Ensuite, il y a les exercices de récupération. Autant dire que je ne vais pas beaucoup dormir. C’est bien dommage, car j’adore ça ! Je vais sans doute devoir me lever vers cinq heures du matin."

Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions. "L’idée m’est venue l’année dernière, alors que je me faisais dorer au soleil en compagnie de ma femme Karen. Nous étions partis ensemble en croisière. Je voulais réussir quelque chose d’inédit, quelque chose qui retiendrait l’attention du public" confie IronFran.

"L'envie d’ajouter une troisième discipline m’est venue naturellement, mais je ne suis pas très bon nageur. Heureusement, la femme qui a appris à nager à mes enfants, Luke et Kenzie, a bien voulu me donner des leçons. Tout ça s'est donc déroulé dans une ambiance sympathique," explique-t-il.

Ces bons souvenirs risquent fort de laisser place à des moments pénibles au cours des sept prochains jours. À chaque sortie, Benali va devoir repousser ses limites. Dans ces conditions, comment ne pas craquer ?

"L’objectif est de récolter 1 million de livres pour Cancer Research UK, mais je ne compte pas en rester là. Il faut obtenir le plus d’argent possible. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’un abandon aurait un impact négatif sur les promesses de don" souligne Benali.

Et d'ajouter : "C’est une cause qui vaut la peine qu'on se donne du mal. Cet argent va permettre d’améliorer les traitements et les chances de guérison. Nous allons aider beaucoup de gens. Depuis le début, j’ai reçu des soutiens extraordinaires. Si j’abandonnais, j’aurais le sentiment de laisser tomber les gens."

Ses anciens collègues footballeurs ont été parmi les premiers à se mobiliser autour de son projet : Mick Channon, Ray Clemence, Robbie Fowler, Matt Le Tissier, Michael Owen, Alan Shearer, Jeff Stelling et Phil Thompson ont mis leur notoriété au service d’IronFran.

"Le monde du football s’est tout de suite rangé derrière moi", confirme Benali. "Tous ces anciens joueurs ont contribué à faire connaître notre combat."

Alors que le héros se prépare à vivre la pire semaine de sa vie, le football lui a offert un soutien parfois inattendu. "Dans ma carrière, j’ai appris à être têtu et à ne jamais renoncer", explique le consultant pour la télévision. "J’ai dû faire face aux blessures. Un jour, je me suis cassé le bras lors d’un match à Leicester et j’ai quand même joué la dernière demi-heure. Je suis capable d’oublier la douleur."

"J’étais peut-être un peu en avance sur mon temps. À l’époque, on voyait beaucoup de choses... je n’ai jamais été saoul, je n’ai jamais fumé et j’ai toujours essayé de vivre sainement car je voulais être performant à l’entraînement. Je me suis toujours préparé très soigneusement pour les matches," développe-t-il. "Ce défi est le prolongement de ma philosophie. Aujourd’hui, je me fais des petits plaisirs, je prends des plats à emporter, mais je n’ai pas vraiment changé mon mode de vie."

Benali a disputé 389 matches officiels en 16 ans de carrière à Southampton. Il n’a marqué qu’un seul but avec les Saints : une superbe tête contre Leicester.

"J’étais comme un fou", se souvient l’intéressé. "Ça faisait plus de 200 matches que j’attendais de vivre ça. Quelle émotion !" "Je suis sûr que je vais éprouver des choses encore plus fortes si je parviens à relever ce défi car je sais que cet argent va profiter à de nombreuses personnes."

"J’ai promis à ma famille que cette fois, c’était la dernière. Je ne rajeunis pas. Il faut aussi que je pense à ma santé, à mon bien-être et à ce que je fais subir à mon corps" conclut Benali.

Effectivement, l’histoire d'un homme qui parcourt 27 kilomètres à la nage, 300 kilomètres à pied et 1 260 kilomètres à vélo aurait sa place dans une bande-dessinée. De toute évidence, Iron Man n’est pas le seul super-héros construit pour durer : Iron Fran, son alter ego bien réel, n’a rien à lui envier.

Son ultime défi Ironman fait en tout cas de Francis Benali une alternative très crédible au fameux Tony Stark.