Le Mozambique garde sa brique la plus solide

Peu après avoir mené le Mozambique à sa toute première Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, le capitaine et Soulier d'Or Ricardo Muendane voulait laisser le relais aux nouvelles étoiles montantes. "Conduire l'équipe à la Coupe du Monde a marqué le clap de fin pour moi. Le groupe compte de très nombreux jeunes joueurs dans ses rangs. Ils doivent participer à ce type de compétition pour acquérir de l'expérience."

À son retour au pays, le buteur de 35 ans a été pressé de reconsidérer sa position. "Ma famille, mes compatriotes et même des hommes politiques m'ont demandé de prendre part à la Coupe du Monde. J'ai fini par céder", a-t-il avoué au micro de FIFA.com.

Sa décision a fait grimper en flèche la cote du football en salle, qui connaît déjà un essor depuis la qualification. "C'est une discipline peu connue au Mozambique. Le football est beaucoup plus populaire. Mais notre succès est un événement historique, alors du jour au lendemain, le futsal s'est retrouvé à la une et on nous a élevés au rang de héros. On me reconnaît dans la rue, à mon travail et dans mon quartier. On me pose sans cesse des questions sur ce sport et chacun tient à me souhaiter bonne chance en Colombie."

La chance, les Mozambicains en auront bien besoin pour affronter leurs premiers adversaires : le Brésil, quintuple champion du monde, l'Australie et l'Ukraine, cinquième de Thaïlande 2012. "Nous nous sommes frottés deux ou trois fois aux Brésiliens par le passé, ils sont très forts. L'Ukraine est également un gros morceau. Nous ne connaissons pas bien les Australiens", reconnaît-t-il.

En vieux routier, Ricardo ne s'attend guère à passer le premier tour. "Nous allons en Colombie pour que les nouveaux joueurs engrangent de l'expérience", annonce-t-il, avant de s’expliquer. "Les équipes africaines en lice n'ont pas besoin de viser le sacre. Notre objectif est d'apprendre, parce que notre coupe à nous, c'est la Coupe d'Afrique des Nations. Nous souhaitons faire aussi bonne figure que possible, mais nous voulons par-dessus tout nous aguerrir. Nous n'avons aucune chance de remporter le tournoi. L'essentiel est de nous mesurer à des équipes de haut niveau."

Un meneur d'hommes Le sélectionneur de la Mozambique Abdul Naymo ne partage évidemment pas son avis. Il estime qu'il est important d'avancer étape par étape. "J'espère accéder au deuxième tour. Je sais que ce sera compliqué, mais nous travaillerons dur pour y arriver."

Muendane, surnommé Dino, vit avec sa femme et ses deux enfants à Maputo, la capitale du Mozambique, où il travaille dans une société de distribution d'eau. Il attribue la troisième place décrochée par les siens en Coupe d'Afrique des Nations au bon équilibre du groupe. "Nous disposions de cinq ou six joueurs chevronnés. Nous avons pris part à de nombreux tournois et nous avons joué au Brésil et au Portugal. L'entraîneur a aussi su trouver le bon mélange entre anciens et jeunes, dont beaucoup sont très talentueux."

Sortis en tête de leur groupe lors de la CAN, les Mambas ont ensuite été vaincus par le Maroc dans le dernier carré, avant de remporter la petite finale aux tirs au but face à la Zambie. "Nous avons bien mieux joué que la Zambie. Quand nous sommes arrivés en Afrique du Sud, nous pensions pouvoir nous qualifier pour la Coupe du Monde grâce à un tirage au sort favorable. Nous savions qu'il nous suffisait de finir troisièmes pour atteindre la Coupe du Monde et ce résultat nous a pleinement satisfaits."

Naymo considère le Soulier d'Or de l'épreuve continentale en 2008 et 2016, comme un cadre clé de la sélection. "J'ai confié le brassard à Ricardo en raison de sa grande expérience du leadership. Il joue un rôle crucial, car tous les joueurs le respectent. Je crois qu'en Colombie, le monde découvrira sa détermination et son talent de buteur", annonce-t-il.