vendredi 06 avril 2018, 06:38

Popp redonne du rythme à la Mannschaft

  • Alexandra Popp reconnaît l'état d'urgence dans la sélection allemande

  • La Mannschaft est condamnée à gagner face à la République tchèque et à la Slovénie

  • L'attaquante assure qu'elle assumera son rôle de leader

L’Allemagne féminine traverse une période de turbulences. En mars, les doubles championnes du monde ont terminé à la dernière place de la SheBelieves Cup, au terme de performances décevantes. Ces résultats ont coûté sa place à la sélectionneuse Steffi Jones et Horst Hrubesch lui a succédé à titre provisoire. Les prochaines sorties des Allemandes dans les qualifications pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019™ sont donc attendues avec impatience.

"Nous sommes sous pression, ça ne fait aucun doute. On attend beaucoup plus de l'Allemagne. Nous nous devons donc de réagir après les récents événements. Depuis quelques mois, nous ne sommes pas au mieux", admet Alexandra Popp au micro de FIFA.com, avant les matches contre la République tchèque (7 avril) et la Slovénie (10 avril). "Le changement à la tête de l’équipe nous offre une autre perspective. Il faut retrouver notre jeu et repartir au plus vite dans la bonne direction. Indépendamment de notre situation actuelle, nous sommes dans l'obligation de remporter ces deux matches."

La Mannschaft reste en tête du Groupe E de la compétition préliminaire européenne, mais la défaite inattendue concédée à domicile aux Islandaises en octobre la place dans une position délicate, d’autant que les Scandinaves comptent pour l’heure un match de moins. La situation est d’autant plus tendue que les Tchèques ne pointent qu’à deux longueurs de l’Allemagne. "Il faut absolument gagner ces deux matches", martèle la meilleure buteuse des compétitions de jeunes FIFA. À 26 ans, Popp a suffisamment d’expérience pour savoir qu’il y a bien plus en jeu qu’une question de fierté.

"En cas d’échec, nous risquons d’avoir de gros problèmes. Nous ne serions plus maîtresses de notre destin. Nous allons tout faire pour aborder le match de septembre face aux Islandaises dans les meilleures conditions. Si nous voulons nous qualifier pour la Coupe du Monde, nous devons garder la main à tout prix", prévient-elle. "Si nous lâchons la première place, les choses vont vite devenir très compliquées. Ça pourrait même se terminer par une catastrophe. Tout ceci fait que nous préparons ces deux rencontres avec une énorme pression sur les épaules."

Hrubesch, qui a récemment mené l’Allemagne sur la deuxième marche du podium du Tournoi Olympique de Football Masculin, Rio 2016, aura donc pour mission de remettre la Mannschaft sur les bons rails. Les premières séances d’entraînement dirigées par l’ancien international se sont déjà révélées "très pimentées", à en croire Popp.

"On sent que l’équipe a envie de changer et qu’elle est prête à faire les sacrifices nécessaires", assure Popp. "L’essentiel, c’est de retrouver une ligne de conduite claire. Il faut revenir aux fondamentaux et laisser de côté les gestes inutiles. Tout ce que nous avons à faire, c’est de bien analyser nos adversaires et d’appliquer les consignes sur le terrain. Il faut prendre ces matches avec calme et sérénité. Si nous n’y parvenons pas, nous risquons de vivre encore des moments compliqués, comme quand nous avons battu la République tchèque 1:0 sur un but contre son camp. Ce n’est pas l’objectif. Nous voulons avant tout jouer notre jeu", ajoute encore l'attaquante.

Compte tenu des circonstances, Popp va devoir faire parler son expérience et assumer son statut de leader. Avec 86 sélections, elle compte parmi les joueuses les plus expérimentées, aux côtés de Lena Goeßling et Dzsenifer Marozsan. "Nous avons évidemment un rôle très important à jouer", reconnaît-elle. "Nous sommes là pour maintenir l’harmonie au sein du groupe, mais aussi pour montrer l’exemple dans certaines situations. Le cas échéant, nous pouvons aussi rappeler à l’ordre telle ou telle joueuse. Mais au bout du compte, nous faisons partie d’un tout. Nous ne pouvons pas gagner le match toutes seules. Il faut retrouver notre cohésion, ce qui suppose que chacune d’entre nous soit prête à se battre pour les autres. Je sais que nous allons y arriver."