jeudi 23 février 2017, 10:00

Un triplé qui a tout changé

Chaque semaine jusqu’à Russie 2018, FIFA.com présente une photo qui a marqué l'histoire de la Coupe du Monde de la FIFA™. 

On pourrait croire que Gary Lineker éprouverait un certain embarras au moment de désigner son meilleur souvenir en Coupe du Monde de la FIFA™. En effet, l'Anglais s'est adjugé le Soulier d'Or dès sa première participation, avant de passer tout près d'une place en finale quatre ans plus tard. Auteur de 12 réalisations en dix sorties dans l'épreuve mondiale - un record pour un Anglais -, l'ancien attaquant de Tottenham a pourtant fait son choix depuis longtemps. Les instants les plus chers à son cœur se trouvent immortalisés par l'image ci-dessus, comme il l'explique au micro de FIFA.com.

"Le triplé contre la Pologne en 1986 restera comme le temps fort de mes deux Coupes du Monde. En eux-mêmes, ces buts n'ont rien d'extraordinaire. D'ailleurs, je ne crois pas avoir jamais marqué un but spectaculaire ! Mais à l'époque, je n'avais plus trouvé le chemin des filets depuis cinq ou six matches et la pression commençait à se faire sentir, d'autant que la Coupe du Monde n'est pas un tournoi comme les autres", explique-t-il. "Sur le plan personnel, ce match face à la Pologne a changé beaucoup de choses. J'ai retrouvé mon efficacité et j'ai remporté le Soulier d'Or. Dans la foulée, j'ai été recruté par Barcelone. Difficile de faire mieux sur un match !"

Avant le début de la compétition, le père de Lineker avait parié - à 14 contre 1 - que son fils finirait meilleur buteur de Mexique 1986. Même le principal intéressé n'y avait pas cru : "Je l'ai regardé comme s'il avait perdu la tête", raconte le fiston avec le sourire. Les deux premières sorties des Three Lions au Mexique n'ont pas dû rassurer son papa. Lineker est resté muet, que ce soit lors de la courte défaite (1:0) concédée au Portugal ou à l'occasion du nul vierge arraché au Maroc. De leur côté, les journalistes anglais n'ont guère apprécié ces prestations en demi-teinte et l'attaquant n'a pas été épargné par la critique.

"J'avais ma part de responsabilité dans ces mauvais résultats et j'aurais très bien pu me retrouver sur le banc contre la Pologne", confie celui qui portait à l'époque les couleurs d'Everton. "J'ai eu de la chance de rester titulaire. Je me souviens m'être promené sur le terrain un peu avant le coup d'envoi. Il faisait si chaud que je suis vite rentré au vestiaire. La température était tellement étouffante qu'après mon triplé, j'ai commencé à ressentir des vertiges. Malgré tout, j'étais heureux. Nous avions évité l'humiliation. Nous étions qualifiés."

Le cliché ci-dessus représente le troisième et dernier but de l'attaquant anglais. "Celui-là, j'en suis plutôt content", confiait-il à l'époque au magazine FourFourTwo. "Je sentais que j'allais battre le gardien. J'ai contrôlé de la poitrine et j'ai décoché une demi-volée du gauche. Le ballon a filé directement dans les filets."

Dans la foulée, Lineker a commencé à empiler les buts : après avoir frappé à deux reprises au tour suivant contre le Paraguay, il a ajouté une sixième réalisation à son tableau de chasse lors du quart de finale contre l'Argentine. Mais ce dernier but a été largement éclipsé par l'un des doublés les plus célèbres de l'hitoire, signé Diego Maradona. Si le génie et la malice du meneur de jeu argentin ont mis un terme prématuré à son parcours, Lineker a tout de même eu le temps de s'adjuger le titre de meilleur buteur de Mexique 1986… rapidement suivi par un transfert au FC Barcelone. "En dépit d'une fin plutôt abrupte, c'était une belle expérience", conclut-il. "Le Soulier d'Or a marqué le début d'une nouvelle carrière pour moi. Ma vie a complètement changé. Et au passage, mon père s'est fait un peu d'argent. Il était bien content !"

Le saviez-vous ? Si, comme Gary Lineker, vous gardez de bons souvenirs de Mexique 1986, vous devriez apprécier la vitrine consacrée à cette édition au Musée du Football mondial de la FIFA à Zurich.