mardi 27 août 2019, 14:30

Ertz, héroïne de l'ombre en pleine lumière

  • Julie Ertz est nommée au prix The Best - Joueuse de la FIFA

  • Steve Swanson l'entraîne depuis le triomphe en Coupe du Monde U-20 en 2012

  • "Elle montre l'exemple sur le terrain"

Quand on repense à la conquête triomphale des États-Unis à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019™, difficile de voir au-delà de leur formidable attaque composée de Megan Rapinoe et d'Alex Morgan, épaulée par une Rose Lavelle toujours disponible.

Ces trois joueuses ont logiquement nominées pour le prix The Best – Joueuse de la FIFA. Mais la contribution d'une autre joueuse, la quatrième Américaine nominée, au succès des Stars and Stripes à Lyon est loin d'être négligeable.

"L'une des raisons principales pour lesquelles nous avons remporté le titre, c'est parce que nous avions une Julie Ertz en pleine forme", explique à FIFA.com Steve Swanson, sélectionneur adjoint des États-Unis lors des éditions 2015 et 2019. "Elle montre l'exemple. On ne craint absolument rien d'un point de vue physique quand elle est sur le terrain. Elle est une inspiration pour ses coéquipières."

En plus d'accompagner l'équipe nationale, Swanson est à la tête du programme de football féminin de l'Université de Virginie depuis 19 ans, après avoir remplacé l'ancienne sélectionneuse April Heinrichs. Son programme a vu passer des joueuses comme Becky Sauerbrunn, Morgan Brian et bien d'autres joueuses de talent.

Leur premier titre de champion du monde, Swanson et Ertz le remportent il y a sept ans, à l'occasion de la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA 2012 au Japon. Swanson est sélectionneur, Ertz - à l'époque Julie Johnston - sa capitaine.

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"C'est l'équipe qui l'a élue capitaine, c'était un vrai plébiscite", raconte Swanson. "C'était elle la leader de l'équipe, surtout en défense. C'était toujours elle, encore et encore. Je n'ai pas de meilleur exemple que sa prestation en finale 2012. Quel match contre l'Allemagne et Dzsenifer Marozsán, qui connaît aussi une carrière professionnelle incroyable. Mais Julie a été sensationnelle ce jour-là. Pour moi, c'était la meilleure joueuse sur le terrain dans tous les domaines."

Dans cette finale, les Américaines battent une Allemagne solide 1-0, Ertz repoussant les assauts allemands au poste d'arrière centrale. Impressionnante tout au long du tournoi, elle a reçu le Ballon de bronze adidas, une récompense rarement attribuées à des défenseuses.

Une vraie compétitrice

Malgré des prestations solides chez les U-20, Swanson affirme qu'aucune joueuse n'est sûre de sauter le pas en équipe A et ainsi vivre une carrière senior digne de ce nom. Comment Ertz y est-elle parvenue, en plus de quitter son poste d'arrière centrale pour passer milieu défensif ? "Elle a un état d'esprit irréprochable", explique Swanson. "Quand vous la regardez jouer, elle dispose de compétences uniques. Elle apporte une dose de compétitivité sans égal à chaque séance d'entraînement et à chaque match qu'elle dispute. Julie est courageuse. Elle fait toutes les petites choses qu'il faut pour empêcher l'adversaire de se procurer des occasions de but. C'est ce qu'elle faisait en 2012 et elle le fait encore plus avec l'équipe A."

Swanson sait ce que cela fait d'être reconnu par la famille du football mondial. Il a été nommé pour le prix d'Entraîneur de la FIFA pour le football féminin en 2012, même si à l'époque, c'est la sélectionneuse des États-Unis Pia Sundhage qui a décroché le titre. "Vous ne pensez pas vraiment à ces récompenses avant qu'elles aient lieu", estime Swanson. "Et quand le moment arrive, elles vous donnent de la confiance et de l'assurance. Quand vous regardez Julie, c'est une confirmation. Elle a beaucoup de mérite. Le fait qu'elle soit nommée pour ce titre montre tout le respect que les autres ont pour elle", conclut-il.