Le talent n’attend pas le nombre des années, mais pour Eden Hazard, il s’est même révélé impatient. Après une première sélection avec la Belgique à 17 ans et un titre de meilleur joueur de Ligue 1 avec Lille à 20 ans, le prodige a continué son irrémédiable ascension.

A ses dribbles, sa vista et ses coups de reins, Hazard a ajouté depuis plusieurs saisons l'opportunisme à sa palette pour prendre une autre dimension. Attendu à la Coupe du Monde de la FIFA 2018 avec la Belgique, il a répondu présent.

Le capitaine des Diables Rouges est revenu de Russie 2018 avec trois trophées d'Homme du Match Budweiser dans ses valises, et une troisième place historique pour le Plat Pays. Dix jours plus tard, il découvrait son nom dans la liste des candidats au titre de The Best - Joueur de la FIFA 2018

Avant de découvrir si les fans, les journalistes, les capitaines et sélectionneurs des équipes nationales l'ont classé parmi les trois finalistes, FIFA.com analyse cinq dimensions à travers lesquelles Hazard cultive l'excellence. Au point de devenir le meilleur ?

La capacité à prendre du plaisir sur le terrain est l'un des déterminants les plus importants de la performance. La formule est difficile à appliquer devant les enjeux et les attentes du plus haut niveau, mais elle colle pourtant à l'ADN d'Hazard. Après une enfance passée à peaufiner ses dribbles dans le jardin familial, il parvient toujours à se détacher de l'enjeu en cherchant avant tout à s'amuser, indépendamment de l'identité de l'adversaire.

Annoncé depuis ses 14 ans comme un diamant brut à polir, Hazard démontre une étonnante capacité à se remettre en question et progresser. Ses rares passages à vide sont souvent suivis de performances de haut vol, comme s'il parvenait à toujours se remettre en question derrière ses airs insouciants. Lors de Brésil 2014, Il n'avait jamais trouvé son meilleur football. "Je pense que j'aurais peu beaucoup mieux faire au niveau de la qualité de mon jeu", avait-il confié. Quatre ans plus tard, il a promené son talent en Russie avant d'être élu Ballon d'Argent adidas de la Coupe du Monde.

Le joueur de 27 ans n'a jamais pris beaucoup la parole sur le terrain naturellement comme nous l'a confirmé son petit frère Thorgan. "Il préfère s'exprimer avec ses pieds et laisser aux autres les grands discours". Leader technique avant d'être leader de vestiaire, il a néanmoins élargi son registre une fois devenu capitaine des Diables Rouges à la satisfaction générale, à commencer par Roberto Martinez : “Il a été un vrai capitaine, un leader, quelqu'un qui est toujours lui-même."

Si la gamme de dribbles de Hazard n'est pas la plus complète, elle est devenue l'une des plus maîtrisées. Il s'est érigé en artiste du dribble utile. L'une de ses spécialités ? Ses feintes jouant de son corps pour désorienter ses opposants sans toucher le ballon, le tout avec une capacité à choisir son moment, une autre marque des grands. Sa faculté à prendre de la vitesse avant de ralentir pour s'ajuster à la vitesse de son opposant et de lui imposer un nouveau changement de rythme a frustré plus d'un défenseur en 2018.

Derrière des airs détachés, Hazard a pris conscience des attentes placées en lui et de la responsabilité qui les accompagne, comme il l'avait confié au début de Russie 2018. "C’est là qu’on verra si je suis un grand joueur, si je réponds présent quand on a besoin de moi." Son talent a toujours sonné comme une évidence, le Hazard nouveau se démarque désormais par sa maturité. Elle pourrait le faire passer définitivement dans une autre dimension à Londres le 24 septembre prochain...