mardi 24 septembre 2019, 12:23

Messi : "Un moment spécial, quelque chose d'unique"

  • Lionel Messi remporte le prix The Best - Joueur FIFA 2019

  • Il parle de la saison écoulée et des objectifs pour l'année à venir

  • Il évoque également Maradona, Scaloni et son envie de jouer en Argentine

Le Teatro alla Scala s'est levé pour applaudir #TheBest. Pour la première fois, Lionel Messi a remporté ce trophée, même si c'est la sixième fois que la FIFA lui décerne le titre de joueur de l'année.

L'attaquant argentin de 32 ans, qui a devancé dans les votes ses adversaires à Milan, à savoir Cristiano Ronaldo et Virgil van Dijk, a partagé ses impressions sur la soirée avec la FIFA et fait une analyse de la saison.

Lionel, vous avez déjà reçu pas mal de récompenses, mais c'est votre premier The Best. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

Je suis très heureux de recevoir ce prix. Mais comme je le dis toujours, pour moi les récompenses individuelles sont secondaires, l'essentiel est le collectif. C'est une soirée spéciale parce que j'ai la chance de recevoir ce prix en présence de ma femme et surtout, de deux de mes trois enfants. Profiter de ce moment avec eux est quelque chose d'unique.

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La récompense mise à part, comment définiriez-vous la saison passée ?

Ça a été une saison bizarre. Collectivement, la saison a été excellente à l'exception d'un match, la défaite contre Liverpool en demi-finale de la Ligue des champions. La déception a été telle que nous n'avons plus accordé l'importance qu'elles méritent à la Liga et à la Coupe du Roi. Nous n'étions pas bien préparés, parce que le coup a été trop dur. C'est un match qui a entaché une saison qui avait été parfaite jusque-là. Notre saison s'est terminée si près d'une autre finale de Ligue des champions... L'année s'est terminée sur une note amère.

Lors d'une autre remise de prix récemment, à l'UEFA, on vous a vu en très bons termes avec Cristiano Ronaldo. Pourquoi les gens sont-ils surpris quand ils voient qu'il existe une bonne relation entre vous deux ?

C'est à cause de la grande rivalité qui existe dans le sport. Cela vient des dernières années, et du fait que l'un joue à Barcelone, et que l'autre était à Madrid. Nous gagnons des prix individuels. Les gens pensent peut-être que ça va au-delà du football, mais ce n'est pas le cas. Nous voulons tous les deux le mieux pour notre équipe. Et sur le plan individuel, nous aimons tous les deux gagner, nous n'acceptons pas de perdre. D'où la compétitivité entre les deux. L'important, c'est que cette rivalité en reste là, sur le terrain.

Au début de la saison à Barcelone, on a vu de nouveaux visages, comme Ansu Fati. Quel regard portez-vous sur ce qui s'est passé autour de lui ?

Ça me plaît, et j'essaie de l'aider et de l'accompagner. Il a un niveau de jeu impressionnant et les conditions pour réussir. Mais en même temps, quand je le regarde, j'aimerais qu'on le considère comme on l'a fait avec moi quand j'ai commencé, c'est-à-dire avec calme, sans mettre la pression. Il ne faut pas oublier pas qu'il n'a que 16 ans. J'espère qu'il va continuer à prendre du plaisir et que toute l'euphorie qu'il peut y avoir autour de lui ne lui fera pas de mal, car il a toutes les qualités pour devenir un très grand.

En le voyant, comprenez-vous un peu mieux le comportement de Ronaldinho envers vous à vos débuts ?

Ronaldinho et Frank Rijkaard, leur comportement m'a touché à l'époque. Mais je pourrais dire la même chose à propos de tout le vestiaire. Tout le monde m'a aidé d'une façon ou d'une autre, surtout l'entraîneur quand il ne me faisait pas jouer et que je passais mon temps m'échauffer (rires). Aujourd'hui, je comprends que c'était ce qu'il y avait de mieux pour moi et je lui en serai toujours reconnaissant. J'ai eu l'occasion de lui dire : la manière dont il m'a traité a été très importante.

L'Argentine connaît un processus de renouvellement. Avez-vous été surpris par un coéquipier en particulier ?

Surpris non, parce que je les connaissais déjà tous et je sais de quoi ils sont capables. Je les vois dans leurs clubs, je savais déjà de quoi ils étaient capables. Mais j'ai été surpris sur le plan humain. Il y avait beaucoup de gens que je ne connaissais pas et ça a été une belle surprise de jouer la Copa América avec eux. Ce sont de grands joueurs, mais ce sont aussi des gens très sains et foncièrement bons.

Lionel Scaloni vient d'être confirmé comme sélectionneur. Comment le définiriez-vous ?

C'est un entraîneur qui a les idées claires, qui perçoit bien le football et surtout, qui transmet très bien sa vision. Il est facile à comprendre, il est efficace et il gère bien le groupe. C'est une bonne chose de l'avoir laissé en place et de lui donner la tranquillité d'esprit dont on a besoin pour travailler avec une équipe nationale.

À l'image de Scaloni ou de Pablo Aimar, vous voyez-vous entraîner dans le futur ?

Sincèrement j'ai toujours dit non, je ne me vois pas entraîner. Mais on ne sait jamais. Et puis, quand je les vois, je me dis que j'aimerais bien être avec les joueurs, essayer de les former, de leur apprendre des choses. Mais honnêtement aujourd'hui, je ne m'y vois pas. Mais dans quelques années, je ne sais pas ce qui peut arriver.

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Que pensez-vous du retour de Diego Maradona dans le football argentin. Avez-vous suivi son arrivée ?

Oui, j'ai suivi ça. Évidemment, ça me rend très heureux qu'il soit de retour, qu'il puisse à nouveau être entraîneur. J'ai suivi son expérience en tant que sélectionneur de l'équipe nationale et je l'ai vraiment apprécié, j'ai vécu ça à fond. Maintenant, avec Gimnasia, il faut qu'il continue de la même manière. C'est formidable qu'il soit dans le football argentin. Sa place est là.

Et vous ? Cela vous tente-t-il de retourner jouer en Argentine ?

Oui, je l'ai toujours dit. C'est un rêve d'enfant pour moi de pouvoir jouer avec le maillot de Newell's Old Boys. Mais je ne sais pas si ça peut devenir une réalité. Ça ne dépend pas que de moi. J'ai trois enfants.

Cette année il y a la Liga, la Ligue des champions, la Copa América. Quel est votre objectif principal ?

Les trois. Cela fait quatre ans que nous n'avons pas gagné la Ligue des champions. Nous voulons vraiment la gagner à nouveau. Mais nous sommes conscients que si nous ne sommes pas bien au jour le jour, nous n'y arriverons pas. Après la Copa América, le fait d'avoir l'opportunité de la gagner après autant de tentatives, cela génère beaucoup d'envie. La Copa me tient beaucoup à cœur.