mardi 15 décembre 2020, 06:34

Oblak : "Je rêve de devenir le meilleur et de gagner tous les titres"

  • C’est la quatrième fois que la FIFA récompense le meilleur gardien de l’année.

  • Le Slovène Jan Oblak fait partie des portiers nommés pour 2020.

  • "Je suis gardien parce que j’imitais mon père quand j’étais enfant", confie-t-il

Quand il est question des meilleurs gardiens de la planète, le nom de Jan Oblak s’invite invariablement dans la discussion depuis plusieurs saisons. Le Slovène, qui fait partie des cadres et des capitaines de l’Atlético de Madrid, où il dispute sa septième saison, est nommé pour le prix The Best - Gardien de but de la FIFA en 2020.

Modèle de sobriété et de calme, même dans les moments chauds - comment oublier sa prestation à Anfield lors de la dernière Ligue des champions de l'UEFA ? -, le portier de 27 ans évoque ses rêves d'enfant, les clés des "miracles" qu’il réalise dans les cages et sa soif de titres avec le club colchonero.

Jan, la Slovénie ne compte qu’un peu plus de deux millions d’habitants, mais elle produit de nombreux sportifs de haut niveau : des stars de la NBA, de grands cyclistes comme Pogacar ou Roglic, des footballeurs… Quel est son secret ?

C’est vrai que nous avons d’excellents sportifs, que ce soit dans les sports individuels ou dans les sports collectifs. Nous avons toujours eu de grands joueurs de basket ou encore des footballeurs qui sont sortis du lot… Je crois que ça s’explique par notre passion pour le sport et par notre état d’esprit. Nous avons du sang-froid et dans le sport, c’est très précieux.

Comment avez-vous commencé le football ?

Enfant, j’ai touché à beaucoup de sports, mais le football a toujours été ma priorité. Mon père y jouait, même si ce n’était pas en pro. Il était gardien et moi, je l’imitais, je voulais faire comme lui. C’est pour ça que dès mon plus jeune âge, j’ai voulu être gardien. Au début, j’ai fait quelques matches en attaque, mais j’ai toujours voulu rester dans les cages. J’adore toujours des sports comme le basket et le tennis, que je pratique et que j’aime regarder. Avant de passer professionnel, je faisais aussi beaucoup de ski.

Avez-vous grandi dans l’admiration d’un gardien ou d’un joueur en particulier ?

Quand je regardais des matches de grands clubs européens, je me concentrais sur les gardiens. Et comme la forme des joueurs pouvait évoluer, mon cœur balançait entre Buffon, Casillas, Schmeichel ou Dida, de l’AC Milan, suivant les années… J’admirais tous ces gardiens, mais ma première idole, ça a été mon père.

Était-ce un rêve d’enfance de devenir le meilleur gardien du monde ?

Quand j’étais enfant, c'était compliqué de suivre le football international à la télé, donc mon premier rêve, c’était de jouer pour le club dans lequel je m’entraînais. Ensuite, à mesure que j’ai progressé et que j’ai réalisé certains rêves, d’autres sont venus se rajouter. Alors oui, quand j’ai réalisé que je pouvais passer pro et jouer à haut niveau, je me suis mis à rêver de devenir le meilleur et de gagner tous les titres possibles. C’est pour ça que je m’entraîne tous les jours.

Que vous inspire le fait qu’il existe désormais un prix The Best qui met en valeur le travail des gardiens ?

En général, les gens remarquent ceux qui marquent les buts et non pas ceux qui font les arrêts. Certains grands gardiens n’ont jamais été reconnus en tant que tels, parmi les meilleurs. Au final, sur le terrain, nous sommes tous égaux : certains doivent marquer et d’autres doivent faire des arrêts. Donc c’est bien qu’il y ait une distinction pour les gardiens. Cela leur permet d’être reconnus au-delà de commentaires du type "Qu’est-ce qu’il joue bien !", en leur attribuant des récompenses. C’est bien pour le football, pour nous et pour les supporters.

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Cette année, vous êtes nommé pour le prix The Best aux côtés d’Alisson Becker et de Manuel Neuer. Que représenterait ce trophée si vous le receviez ?

Ce serait un très grand moment. Le fait de figurer parmi les nommés montre déjà que je suis sur la bonne voie. Ce sont des récompenses individuelles, mais elles sont liées aux performances collectives. Au final, le gardien et le joueur qui ont le plus de chances de remporter le prix The Best sont ceux qui ont gagné la Ligue des champions, leur championnat… C’est en remportant des titres collectifs que l’on se donne le plus de chances de décrocher ces distinctions individuelles. On n’y est pas arrivés l’an dernier, mais je suis content d’avoir été nommé. Ce serait énorme d’obtenir cette distinction, que ce soit pour moi ou pour l’Atléti, car un gardien ne joue pas seul. Il doit bénéficier du soutien de l’équipe pour être nommé et gagner.

Certains de vos arrêts peuvent être considérés comme "miraculeux", comme cette triple parade contre le Bayer Leverkusen. Quelle est votre intervention préférée ?

C’est clair que quand on parle de moi, c’est cette triple parade qui ressort. Elle va probablement continuer à tourner à la télé ou sur Internet pendant de nombreuses années, mais je ne suis pas du genre à me focaliser sur une intervention en particulier. Tous les arrêts sont importants, car ils permettent d’éviter des buts. Certains arrêts peuvent sembler faciles à première vue, mais en tant que gardien, on sait qu’ils peuvent être plus compliqués à réaliser qu’un plongeon qui va faire joli sur une photo. Tout est question de placement.

En parlant de placement, quelle est la qualité la plus importante que doit posséder un gardien ?

Le placement fait partie des qualités les plus importantes. En se tenant toujours au bon endroit ou en faisant cet effort, on se facilite la tâche et on doit moins s’employer. Ensuite, chaque équipe a sa façon de jouer. Chaque entraîneur demande des choses différentes à son gardien et au final, on exécute les consignes de l’entraîneur. S’il demande de jouer au pied, on va jouer au pied, s’il demande de dégager loin, on le fait aussi… En tout cas, je crois que le placement fait partie de mes principales qualités.

Sur le terrain, le gardien jouit d’une vision panoramique sur le jeu. Faites-vous partie de ceux qui parlent beaucoup à leurs coéquipiers ou n’intervenez-vous qu’à certains moments précis ?

Je suis assez vigilant, du coup, je parle beaucoup pendant les matches. Pas que je sois le joueur plus malin que les autres, qui voit mieux les choses depuis l’arrière. Mais j’essaie d’aider l’équipe, surtout les défenseurs centraux, les latéraux et les milieux défensifs. Parfois, je remarque des espaces ouverts qu’ils croient fermés ou ils ne voient ce qui se passe dans leur dos, alors que moi oui. Sur le terrain, plus on se parle, plus on communique, plus les choses deviennent faciles pour tout le monde. On s’aide les uns les autres.

Vous avez remporté quatre fois le Trophée Zamora, qui récompense le gardien le plus hermétique de la Liga. Cette saison, vous n’avez encaissé que quatre buts en 11 matches. Un cinquième trophée fait-il partie de vos objectifs ?

Je ne me focalise pas sur les statistiques, car les choses peuvent évoluer très vite. D’un coup, on peut se retrouver à encaisser plusieurs buts sur une série de matches. Au lieu de faire une fixette sur ce trophée, j’essaie de prendre le moins de buts possible, car ça augmente nos chances de victoire.

Vous n’avez jamais remporté La Liga. Aujourd’hui, l’Atlético est deuxième avec 9 points d’avance sur le FC Barcelone et 3 sur le Real Madrid. Il y a aussi la Ligue des champions, que vous avez effleurée en 2016. Si vous deviez choisir, quel titre préféreriez-vous décrocher cette saison ?

Je ne peux pas en choisir un car j’aimerais tous les gagner. C’est très compliqué car nous évoluons dans une Liga où il y a de grands clubs, et c’est pareil en Ligue des champions… On est passés près en Ligue des champions mais ça n’a pas souri. Je rêve de la gagner, j’y crois, mais je n’ai pas de titre préféré. Tant que je suis à l’Atléti, je vais essayer de remporter toutes les compétitions auxquelles je participe. J’espère que nous pourrons gagner quelque chose cette année. En Liga, on est bien partis, mais il reste encore beaucoup de journées à disputer. Il faut continuer sur cette voie.

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Les supporters idolâtrent généralement les joueurs offensifs, mais ceux de l’Atléti vous adorent. Ils vous ont même consacré des chants. Avez-vous la sensation d’avoir trouvé votre place ici ?

Les premiers mois qui ont suivi mon arrivée ont été difficiles, mais quand j’ai commencé à passer titulaire, j’ai toujours ressenti l’affection des gens. En ce moment, ils me manquent beaucoup quand je suis sur le terrain. Je sais que les gens m’apprécient et je suis ici pour aider à l’Atléti. En tant que footballeur, on ne sait jamais combien de temps on va rester dans un club, mais ça fait sept ans que je suis ici et jusque-là, tout s’est bien passé. Tout est plus facile quand on a les supporters derrière soi. C’est une source de confiance et ça aide à donner le meilleur de soi-même.

Nous avons commencé par parler du miracle slovène. Il est plus difficile de se qualifier pour les grandes compétitions internationales avec la Slovénie. Que représenterait une qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA™ ou pour l'UEFA EURO ?

Quand j’étais jeune, j’ai vu la Slovénie disputer la Coupe du Monde 2002 et se qualifier pour l'EURO 2000. Plus tard, elle a disputé la Coupe du Monde 2010. Quand je repense à la joie des gens… J’adorerais redonner toute cette joie au pays. Pas seulement pour notre peuple. Pour moi, ce serait un rêve de disputer une Coupe du Monde ou un EURO, un rêve d’enfant que je voudrais réaliser. Je vais tout faire pour le concrétiser.

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Rappel :

Tous les lauréats, y compris ceux du Prix des supporters de la FIFA et du la distinction du Fair Play, de la FIFA seront couronnés le 17 décembre 2020 lors d'une émission télévisée diffusée en direct qui commencera à 19h (CET).

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