L'Australie peut, à juste titre, se targuer d'être l'une des équipes les plus en vue depuis un an. En juillet 2017, les Matildas avaient mis fin à 30 ans de disette contre les États-Unis. Les Australiennes sont passées tout près d'un deuxième triomphe il y a quelques semaines seulement, mais les championnes du monde en titre ont arraché le nul dans les derniers instants. Entre-temps, les Océaniennes avaient signé une série inédite de huit victoires, toutes acquises contre un ancien vainqueur ou un finaliste de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™.

La sélection s'est installé au premier plan du paysage sportif national. L'année dernière, plus de 30 000 spectateurs sont venus soutenir l'Australie à l'occasion de deux rencontres à domicile contre le Brésil. À titre de comparaison, seuls 2 500 fans s'étaient déplacés pour voir leur équipe affronter les Canarinhas trois ans plus tôt.

Derrière ce succès, se cache Alen Stajcic, artisan de longue date et fervent défenseur du football féminin. Né en 1973, quelques jours avant la qualification historique de l'Australie pour la Coupe du Monde de la FIFA™, le jeune Stajcic passait toutes ses journées à jouer au football ou à regarder des matches à la télévision.

L'ancien milieu de terrain jouit d'une expérience sur le plan de la formation. Il a également connu un succès constant avec le Sydney FC en W-League et dirigé la sélection nationale U-20.

Nommé à la tête de l'équipe senior en 2014, Stajcic n'a pas tardé pour exploiter le potentiel de son groupe. "Nous avons tenté de changer notre comportement collectif et notre confiance en nous", confie Stajcic à FIFA.com, à propos de ses premiers objectifs, convaincu que le sentiment d'infériorité était la première cause de l'échec. "J'ai toujours été intimement convaincu du niveau de l'effectif actuel et du talent dans notre pays. Je suis persuadé que nous pouvons devenir une grande nation du football mondial. Nous avons beaucoup travaillé pour diffuser ces convictions au sein du groupe."

"Je voulais bâtir une sélection dominatrice dans le jeu et non une équipe passive laissant l'adversaire prendre l'ascendant technique ou tactique", précise-t-il

Stajcic insiste sur la maturité et la vision de jeu de ses joueuses. "Beaucoup de joueuses ont déjà participé à plusieurs Coupes du Monde, Coupes d'Asie et Jeux Olympiques. "Si beaucoup avaient à peine la vingtaine lorsque j'ai débuté, elles sont un peu plus âgées aujourd'hui. Il faut ajouter à cela un grand professionnalisme en dehors du terrain pour obtenir un niveau bien plus élevé qu'avant, qui témoigne de la qualité des joueuses."

L'Australie s'est hissée en quarts de finale lors des trois dernières éditions de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™. Lors de Canada 2015, les joueuses de Stajcic avaient décroché une victoire historique dans un match à élimination directe. Les Matildas, qui ont validé leur billet pour France 2019 plus tôt dans l'année, tenteront donc d'améliorer cette marque.

"Nos bases sont solides. L'équipe est encore jeune mais nous voulons poursuivre notre éclosion avant la prochaine Coupe du Monde", conclut le sélectionneur.